Editions Hugo Thriller

Le dilemme – B.A. Paris

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B.A Paris et moi, c’est soit ça passe, soit ça casse. Si j’ai eu du mal avec son ouvrage très remarqué Derrière les portes, j’ai littéralement englouti Défaillances et Dix petites poupées, et il en a été de même pour ce nouveau roman dont je vous parle aujourd’hui.

B.A. Paris s’est hissée en quelques années sur le podium des meilleurs auteures de thrillers domestiques et il me tardait de voir de quoi il en retournait cette fois.

Je vous parle aujourd’hui du dernier ouvrage de l’auteure anglaise B.A. Paris, Le dilemme, publié chez Hugo Thriller pendant le confinement.

L’histoire (4ème de couverture)

S’il parle, il la détruit. S’il se tait, il se détruit. Et vous, que feriez-vous ?

Depuis toujours, Livia rêve d’une énorme soirée pour ses 40 ans ; et Adam, son mari, met tout en oeuvre pour que la fête soit inoubliable. Il s’organise pour que leur fille Marnie vienne exprès de Hong Kong – ce sera une surprise pour Livia.

Mais quelques heures avant la soirée, Adam apprend que le vol dans lequel se trouvait peut-être Marnie s’est crashé. Est-ce qu’elle avait pu prendre cet avion, sachant que son vol précédent
avait décollé en retard et qu’elle pensait ne pas pouvoir attraper sa correspondance ? Adam doit-il en parler à Livia, au risque de l’inquiéter pour rien ? Et pourquoi Livia semble-t-elle soulagée que Marnie ne soit pas là ?

Lorsque la fête commence, chacun devra danser avec ses secrets et ses peurs. Jusqu’à ce que s’ouvre enfin le portillon du jardin et qu’une silhouette s’avance vers les invités…

 

La reine du thriller psychologique ?

B.A. Paris, c’est un style et un univers, toujours les mêmes : une famille, des amis qui gravitent autour, des secrets, une tension psychologique qui tape sur nos nerfs, une intrigue qui n’avance pas (panique pas j’y reviens après) mais qui pourtant te colle un suspense de tous les diables, des révélations, des rebondissements, des désillusions, et l’éclatement de la vérité – BADABOUM ! – qui réduit à néant l’équilibre familial en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Une fois que t’as compris ça, soit tu te sauves en courant car toi, t’as besoin de meurtres, de flics méchants, de scènes de violence et de litres de sang pour prendre ton pied de lecteur de polars, soit tu te lances et tu arrives à accrocher à ce genre si particulier qu’est le thriller domestique.

Partant du postulat que je n’aime que les thrillers qui tabassent, j’ai dans un premier temps pris de haut les thrillers domestiques quand j’ai découvert ce genre il y a quelques années « pfeuuhhh c’est pour les bonnes femmes ça ! ». Force est de constater, après la lecture de plusieurs d’entre eux (ici, ici, ici et ici) et mon passage à la trentaine, que ce genre titille ma case un peu honteuse de « ménagère de moins de 50 ans qui aime bien regarder en cachette les téléfilms à suspense sur M6« , et que de temps en temps, j’aime me plonger dans ces intrigues familiales avec une sorte de jouissance propre aux voyeuristes et commères de quartier qui jettent un œil discrètement derrière leurs rideaux pour voir ce qu’il se passe chez leurs voisins, surtout quand ça gueule.

Nous allons suivre ici une famille on ne peut plus banale et traditionnelle : un couple, leur deux grands enfants qui viennent de quitter le nid pour faire leurs études. Toute l’intrigue repose ici sur l’organisation de la fête d’anniversaire de la mère, Livia, qui va fêter ses 40 ans en grande pompe avec ses proches, avec une surprise de taille pour elle, le retour surprise de sa fille qui vit désormais à Hong Kong. Personne n’est au courant, sauf le père. Forcément t’es pas dans un feel good donc tu te doutes qu’à un moment ça va partir en cacahuète, et c’est un vent de panique qui va submerger le papa suite à l’annonce d’un crash aérien qui survient en Egypte sur la ligne qu’aurait dû prendre la jeune femme pour rentrer en France.  La jeune femme semble pourtant avoir échappé à l’accident car elle a loupé sa correspondance et devait prendre un autre vol. Alors pourquoi ne donne-t-elle pas de ses nouvelles si elle n’était pas à bord dd l’avion qui s’est écrasé ?

Dilemme est un roman choral (j’ai appris il y a quelques semaines seulement ce que c’était un roman choral donc là tu auras compris que j’étale ma science, ah ah !), l’auteure alterne en effet les narrateurs à chaque chapitre, donnant simultanément la parole au père et à la mère qui elle, ne se doute de rien et vit ces quelques heures avant sa grande fête sur un petit nuage rose, entourée de ses amies proches. Outre les passages un peu trop « féminins » à mon goût autour de ce groupe de copine, une forte tension plane parallèlement tout au long du roman lorsque nous nous retrouvons aux côtés du père de famille. Certains passages sont répétitifs, forcément, c’est un peu le propre du thriller psychologique d’avoir une avancée longue et une suite d’actions répétitives pour créer la dynamique de l’intrigue. On aime ou on n’aime pas, chez moi ça fonctionne plutôt bien car ce ne sont pas des thrillers difficiles à lire ou qui me donnent mal au crâne à force de réfléchir. Je peux poser mon livre quelques heures ou quelques jours, y revenir en retrouvant rapidement mes marques. Je me laisse bercer par le flot des mots, des événements, je prends ça comme ça vient même si j’émets parfois des hypothèses, je me laisse divertir, abasourdir par certains révélations, je compatis ou pas aux émotions des personnages, et bien que je trouve parfois que les dialogues manquent de naturel et sont un chouia trop stéréotypés, ça n’a pas entaché ma lecture malgré tout.

Là où B.A Paris est très forte, c’est dans sa capacité à nous plonger dans une famille on ne peut plus normale, permettant ainsi aux lecteurs de s’identifier en eux. Ça suscite à coup sûr de l’empathie envers les personnages, et qui dit empathie, dit implication émotionnelle et attachement envers les personnages, donnant ainsi un sentiment d’immersion totale. On ne va pas se mentir, on a tous déjà lu un bouquin et tout oublié de son intrigue au bout de quelques jours. Ça m’arrive régulièrement, mais j’ai remarqué que les romans dont je me souviens longtemps après les avoir terminés sont ceux qui 1. ont une intrigue différente du traditionnel polar du 36 Quai des Orfèvres et 2. ceux qui ont suscité en moi un vif attachement envers les personnages ainsi qu’une implication émotionnelle.

Alors, drame familial ou happy end ? Il faudra le lire, pour le savoir.

Le mot de la fin

Si tu veux un thriller divertissant, qui se lit vite, il est fait pour toi ! Je n’en ai fait qu’une bouchée !

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