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Blackwater – Michael McDowell

Je n’ai pas échappé à la déferlante Blackwater. Sitôt revenue sur les réseaux sociaux littéraires, sitôt intéressée par la saga dont tout le monde parle en ce moment.

Pour ceux qui débarqueraient de la planète Mars et qui n’auraient jamais entendu parler de cette série, elle a été écrite et publiée aux Etats-Unis dans les années 80, par Michael McDowell. Ce nom ne vous dit rien ? Moi non plus avant de le lire ! Alors j’ai fait quelques petites recherches à son sujet avant de lire ce premier tome, et entre les couvertures somptueuses et la biographie du bonhomme, je ne pouvais pas résister plus longtemps, et pour cause ! Michael McDowell était écrivain et scénariste, il a écrit l’histoire et le scénario de Beetlejuice de Tim Burton, a co-écrit L’étrange Noël de Mr Jack. Je ne suis pas ne grande cinéphile, mais je voue un culte à Tim Burton…

Ajoutez le fait que mes copains Agnès et Gérald se soient tous deux pris de passion pour la série, ajoutez également les chaudes recommandations de Sir Maxime Chattam qui nous conseille de nous jeter dessus, ajoutez encore les couvertures absolument amaaaaziiiing et canonesquissimes des six tomes, la petite taille de chacun des ouvrages (150 pages à peine) assortie à un tarif tout doux pour mon porte-monnaie (8.40€ le tome pour une si belle œuvre d’art, c’est donné ! )… Comment voulez-vous que je résiste moi qui ne suis que faiblesse ?

J’ai longuement hésité avant de rédiger mon article car je ne savais pas si je devais vous parler de la saga dans un article unique ou si j’allais rédiger 6 chroniques. Ma fainéantise ainsi qu’un sondage sur mon compte Instagram ont finalement fait pencher ma balance, ça sera un article unique !

Je vous parle aujourd’hui de la série Blackwater, de Michael McDowell, publié dans sa nouvelle et sublime édition chez Monsieur Toussaint Louverture.

P.S. Pour les gens qui râlent de voir la série partout, j’ai la solution : prenez le livre de votre choix et déconnectez-vous des réseaux sociaux, vous verrez tout de suite, ça ira mieux =)

Je ne sais pas comment chroniquer ce genre de romans, pour la simple et bonne raison que je n’ai pas l’habitude de lire autre chose que du polar et du thriller et que je me sens comme une jeune pucelle qui découvre la vie tant je n’ai rien, aucun point d’ancrage ni de comparaison auquel m’accrocher. Soyez donc indulgents avec moi pour cette chronique car je risque d’écrire des banalités affligeantes =)

De quoi ça parle ?

Je ne vais pas vous mettre dans cet article toutes les quatrièmes de couverture. D’abord, parce que je vais chroniquer six romans et que mon article sera pour le coup horriblement long. Ensuite parce que je risquerais de spoiler l’intrigue car tous les romans se suivent de manière rapprochée et que certains résumés pourraient trop en dévoiler.

Direction la moiteur du sud des Etats-Unis, et plus précisément l’Etat d’Alabama, en 1919 pour le premier tome. Nous faisons la connaissance de tout un tas de personnages que nous côtoieront tout au long de la série. Ils vivent dans une petite ville où tout le monde se connait, se fréquente dans un semblant d’harmonie. Trois scieries font vivre les habitants du secteur, et font la richesse des familles que l’auteur décide de nous faire suivre. La saga s’ouvre sur une catastrophe qui vient de ravager une partie de la ville : les eaux furieuses du fleuve sont sorties de leur lit et les habitants ne peuvent que constater les dégâts. En procédant aux recherches afin de s’assurer que tout le monde est sain et sauf, deux hommes de la communauté découvrent une jeune femme, Elinor, retranchée dans un hôtel de la ville, et qui semble avoir passé quatre jours dans sa chambre sans eau potable ni nourriture. Elle n’est pas originaire de Perdido, mais elle a la ferme intention de s’y installer. De là, démarre son intégration au sein de la petite communauté qui n’aime pas vraiment voir de nouvelles têtes débarquer chez eux, surtout quand en plus la nouvelle tête en question a les cheveux roux et sombres comme les eaux qui viennent de ravager la ville. Les six romans s’étalent sur plusieurs décennies.

Sweet home Alabama

On ne va pas se mentir, le début du premier roman est quelque peu long par moment, mais mon expérience de lectrice fait que je sais que c’est normal et que tous les premiers romans d’une série sont un peu mous car l’auteur a besoin de bâtir solidement les bases de son intrigue en nous présentant ses personnages, les liens qui les unissent, les lieux, ainsi que le contexte qui gravite autour.

Blackwater est une saga familiale, et celle que nous allons suivre s’apparente plus à un clan qu’à une gentille petite famille. Les Caskey sont très riches, et le deviendront encore plus au fil des romans grâce à un sens aigu des affaires, et ils vivent confortablement en bons notables respectés et à priori respectables. Je dis bien à priori, car il va falloir que je vous parle de la matriarche, Marie-Love, véritable pourriture et sangsue incapable de laisser son fils Oscar vivre sa vie. Faut dire que notre Oscar n’a pas beaucoup de caractère pour s’affirmer. Comptons sur Elinor, sa jeune épouse, pour mettre du rififi dans le clan, et dans toute la communauté d’ailleurs. Elle se fera sa place, tome après tome, imposant son aura incroyable, se dressant littéralement contre l’ordre établi. Ca engendrera forcément des tensions, des coups bas, des mesquineries, des manipulations.

Ici par de meurtre, pas d’enquête policière, pas de passages difficiles, et pourtant j’ai rapidement accroché à ma lecture. Pourquoi ? Concrètement et très objectivement je n’en sais rien. Moi qui refuse de lire des romans qui se déroulent dans une période avant les années 80 (exception faite pour les ouvrages qui se passent durant la ségrégation), de lire autre chose que du thriller, qui ai besoin de ma dose de glauque et violent pour prendre mon pied, j’ai été subjuguée par ces récits, je me suis littéralement prise de passion pour ces familles et ces chemins de vie.

Il y a quelque chose de terriblement accrocheur dans cette écriture pourtant diablement simple. Je déteste les styles d’écriture pompeux et ça tombe bien car l’auteur ne s’embarrasse pas de figures de style, de descriptions à outrance (preuve en est la taille des romans), il ne cherche pas à en faire des caisse pour plaire aux lecteurs. Il va au plus simple mais de manière très juste.

J’ai aimé tous les personnages, j’ai aimé en détester certains même ! Ils ne sont finalement pas très nombreux, Perdido est un peu un vase clos, mais chacun a son caractère, sa force et ses faiblesses. Nous voyons les évolutions de chacun d’entre eux, les rôles s’inverser avec certains qui passent de victimes à quasi bourreaux. On constate leur évolution mentale, leur place au sein de la communauté. Ce sont ces différences de caractères qui rendent l’ambiance explosive, et je dois avouer que je me délecte de ça ! 

Il y a également beaucoup de mystères qui entourent certains personnages, on est par moment dans le fantastique mais c’est fait de manière légère et ça n’empiète par sur une intrigue qui est, elle, profondément ancrée dans la réalité.

Le mot de la fin

Le premier roman de la série, La crue, n’a pas été un coup de cœur pour moi, mais il a assez bien éveillé mon attention pour qu’à 9h30 un samedi matin, je sois douchée, coiffée, habillée, maquillée, et sur la route qui mène à Cultura  pour aller acheter le reste de la série alors que d’habitude j’accepte de me sociabiliser le samedi à partir de 18h.

J’ai lu les six tomes les uns à la suite des autres et plus j’avançais, moins j’avais envie de lâcher. Je dois vous avouer que je me sens un peu vide, mélancolique et orpheline depuis que j’ai terminé le dernier roman, pluie. Il clôture de manière admirable, bien que prévisible si vous êtes attentifs aux tomes précédents, la série Blackwater.

Je suis ravie d’être sortie de ma zone de confort, ravie d’avoir accroché à autre chose que du thriller. Ai-je envie de poursuivre dans la littérature blanche ? Absolument pas ! Je n’en ai pas marre du noir, j’ai simplement accroché à une série pour ce qu’elle est, c’est-à-dire une formidable saga familiale !

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