
J’ai découvert Nicolas Druart lors de la parution de son tout premier roman Nuit blanche qui avait été une belle découverte pour moi. Je suis depuis le parcours de ce jeune auteur français bourré de talent, et il était grand temps que je découvre son troisième roman salué par de nombreux lecteurs sur les réseaux sociaux depuis sa parution.
C’est une chronique difficile à écrire parce que je n’ai pas aimé ce roman, ni sur le fond ni sur la forme, et que j’en suis la première déçue vu les bons souvenirs que j’avais des autres…
Je vous parle aujourd’hui de L’enclave, de Nicolas Druart, paru chez Harper Collins.
L’histoire (4ème de couverture)
Sur l’Enclave, tout a été dit : qu’elle serait une zone blanche perdue dans la vallée du Lot, qu’on y vivrait en parfaite autonomie, qu’une créature y régnerait sans partage… Tout a été dit, mais on préfère se taire.
C’est ce à quoi le jeune adjudant-chef Stanislas Sullivan est confronté. À l’inverse de ses collègues de la gendarmerie de Buzac, il n’est pas un enfant du pays. Aussi, quand une de ses affaires, tombée au cœur de l’été, se révèle être un cas de disparitions de pèlerins reliées à l’Enclave, il va devoir ignorer les mises en garde et faire quelques entorses à la procédure.
Ignorer les mises en garde, c’est aussi l’option prise par Vanessa, aide médico-psychologique, et Simon, infirmier, venus passer un week-end dans l’Aveyron. Pour ce tandem qui accompagne quatre adolescents aux pathologies variées, c’est une première. Une première aussi, cette sensation de liberté quand ils naviguent sur le Lot. Oubliant pour un temps, et à tort, les chimères menaçantes des locaux…
Que cache l’Enclave ? Un monstre digne de légendes ancestrales ou une vérité macabre ? Que trouvera Vanessa en allant chercher de l’aide, une fois l’accident survenu ? Et sur quel obscur passé Stan mettra-t-il la main ?
Un flop
Si j’ai bien accroché aux 80-100 premières pages du roman, j’ai eu beaucoup plus de mal avec le reste du roman.
La première partie de l’intrigue était franchement sympa à lire, deux travailleurs sociaux partent en week-end avec des personnes handicapées, un programme de différentes réjouissances est prévu pour les occuper mais le hic, c’est que rien ne va se passer comme prévu, forcément. Les malheureux vont se retrouver isolés dans une sorte de zone interdite, surnommée « L’Enclave », un mix entre une zone de non-droits où personne n’a intérêt à mettre un pied, ni les flics, ni les habitants, ni même le maire de la commune, et une ZAD. Tout le monde semble pétrifié à la seule évocation du lieu, personne n’accepte d’en parler, et des dizaines de dossiers de disparitions inexpliquées s’entassent à l’abandon dans les archives de la gendarmerie sans que ça ne fasse sourciller qui que ce soit. Bon soit, vous me direz que si je veux du réalisme, je n’ai qu’à regarder Faites entrer l’accusé au lieu de lire de la fiction, en attendant j’ai quand même besoin d’y croire un minimum pour apprécier ce que je lis.
Bon, déjà là, moi je tilte sur la cohérence du truc, ou plutôt les incohérences… Quid du système judiciaire qui ne lève pas le petit doigt face à un nombre incalculable de disparitions, quid des familles des disparus qui ne réagissent pas… Imaginez perdre un proche de façon mystérieuse, tout le monde s’en cogne, vous faites quoi ? Ben le bordel ! On alerterait les médias, on ferait du bruit pour tenter de faire bouger les choses ! Là non, on entasse le dossier parmi tant d’autres, et on continue sa petite vie de gendarme de campagne à gérer la circulation et la fête du village jusqu’à ce qu’un nouveau gendarme arrive et ne s’empare de l’affaire, voilà le sauveur !
Ensuite et ce qui m’a posé le plus problème, c’est qu’on tombe rapidement dans le too-much et le caricatural, tant au niveau des dialogues ultra-crus (pourtant dieu sait à quel point j’ai un langage fleuri indigne d’une meuf bien élevée) que des situations. Tout est sujet à surenchères, les dialogues donc, mais également le fait que dans cette Enclave, on retrouve toutes les sorte de Zinzins possibles et imaginables, ils ne sont pas que sauvages sanguinaires non, ils torturent, ils violent, et commettent toutes les ignominies possibles (et j’t’en parle pas de la pédophilie). Lourdement armés, t’as pas intérêt à perdre ne serait-ce qu’un seul cheveu dans leur territoire au risque de te prendre un coup de plomb dans les fesses ! Alors oui j’aime les thrillers/polars violents et difficiles, mais ici la mayonnaise n’a pas pris parce que j’ai eu le sentiment d’une surenchère gratuite juste pour verser dans le glauque, gore et dégueulasse « Tiens tu veux de la violence, alors je t’en remets une couche ! ».
Passons aux personnages qui m’ont paru complètement caricaturaux, j’ai trouvé les relations entre eux artificielles en raison des dialogues qui ont quelque chose de désuets et qui manquent cruellement de naturel. Tout y est niveau stéréotypes : la jolie fliquette bien foutue que tout le monde admire et qui fait équipe avec le nouveau venu, le nouveau venu en question qui décide de taper du poing sur la table pour rouvrir les dossiers des disparus et qui se donne pour mission de faire seul la lumière sur ces disparitions, le personnage de l’aide médico psychologique qui voit les gens de la campagne comme des bons paysans campagnards, et qui angoisse dès que l’un d’eux pose le regard sur elle de peur qu’il ne veuille lui arracher son short pour profiter d’elle…
Ajoutez en plus, et je vais finir dessus, un côté mystique qui ne m’a pas du tout convaincue…
Le mot de la fin
L’écriture d’un article négatif n’est jamais un exercice qui me plaît, surtout quand j’apprécie l’auteur, mais j’ai toujours souhaité le faire malgré tout, depuis le début de mon blog.
C’est un réel flop pour moi, L’enclave manque pour moi de demi-mesure, de subtilité, tant sur le fond que sur la forme. Comme habituellement, d’autres lecteurs l’ont aimé et je vous conseille de consulter les autres retours plus positifs que le mien si la quatrième de couverture vous intéresse.
Je l’ai adoré ce livre-ci. Comme quoi. Mais c’est la différence qui fait notre force. Allez au suivant.
Par contre, ayant passé plusieurs années mes vacances là bas, dans le Lot et dans l’Aveyron, on ne peut pas enlever ça au talent de Nicolas. Je m’y suis retrouvée comme dans mes souvenirs.
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Tristesse infinie pour moi d’avoir écrit un article si négatif sur un auteur que j’apprécie et que je suis depuis le début 😦 je ne m’y attendais pas, à ne pas l’aimer, car les retours étaient vraiment bons je trouve… ça arrive ! il en faut pour tous =)
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Ça arrive… je suis censée le lire, je saurai vite si je te rejoins ou si je suis séduite !
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J’espère que tu l’aimeras plus que moi en tout cas 😦
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