Editions Rivages Noir, Non classé, Polar américain

Gone baby gone – Dennis Lehane

Je n’ai découvert que tout récemment Dennis Lehane, auteur américain considéré comme l’un des meilleurs du genre par bon nombre de lecteurs. Je vous ai parlé de Mystic River il y a quelques semaines, et de mon énorme coup de cœur pour lui, j’ai donc décidé de m’offrir au fur et à mesure toute la bibliographie de l’auteur pour continuer de le découvrir. J’ai acheté ce roman sans savoir qu’il faisait partie d’une série, ça n’a pas forcément été un problème à ma lecture même si les références aux précédents ouvrages sont nombreuses.

Je vous parle aujourd’hui de Gone baby gone, de Dennis Lehane, publié chez Rivage.

L’histoire (4ème de couverture)

Patrick Kenzie et Angela Gennaro, les deux héros de Dennis Lehane, sont chargés de retrouver une petite fille de quatre ans, Amanda, mystérieusement disparue un soir d’automne. Curieusement, la mère d’Amanda paraît peu concernée par ce qui est arrivé à sa fille, qu’elle avait laissée seule le soir du drame pour aller dans un bar. Sa vie semble régie par la télévision, l’alcool et la drogue. Patrick et Angie découvrent d’ailleurs que la jeune femme travaillait pour le compte d’un dénommé Cheddar Olamon et qu’elle aurait détourné les deux cent mille dollars de sa dernière livraison. Olamon se serait-il vengé en kidnappant la fille de son «employée» ? Cette quatrième aventure de Kenzie et Gennaro distille une petite musique déchirante et se termine par une chute aussi inattendue que bouleversante. Gone, baby, gone a été porté à l’écran par Ben Affleck avec Casey Affleck, Michelle Monaghan, Morgan Freeman et Ed Harris.

Je ne sais pas quoi vous dire à propos de ce bouquin…

Une disparition d’enfant, oui encore, je sais… Ce thème est parmi les plus récurrents de la littérature noire, mais à la différence de bon nombre d’autres ouvrages, ici le kidnapping laisse place peu à peu à place à une intrigue plus profonde, plus diversifiée également.

Première rencontre avec le duo de détectives Kenzi et Gennaro, qui forment un couple dans leur vie personnelle et dans le milieu professionnel. Appelés en renfort par l’oncle et la tante de la gamine disparue, ils vont travailler conjointement avec la police afin d’essayer de retrouver l’enfant. La mère est une junkie qui vit de magouilles, abreuvée d’émissions débiles qui passent en boucle à la télé, elle évolue dans le milieu de la drogue et des bars pourris du coin qu’elle écume avec sa copine qui a d’aussi mauvaises fréquentations qu’elle. Elle ne semble que peu affectée par la disparition de son enfant et c’est surtout son frère et son épouse qui vont tout tenter pour essayer de la retrouver. De là, débute deux enquêtes, menées par les flics et les détectives qui travaillent ensemble.

Véritable plongée dans une famille cabossée de la classe moyenne américaine, ce que j’aime chez Lehane c’est sa capacité à faire du roman social, du roman noir, sans pour autant en délaisser l’intrigue polar. Dans un savant mélange des deux genres qui se mêlent et s’entremêlent durant les presque 600 pages de ce petit pavé, l’auteur n’en oublie pas d’apporter des pointes d’humour judicieusement placées, qui agissent tel un rayon de soleil apaisant dans cet océan de noirceur. Il mise sur des personnages hauts au couleur,  au caractère fort et engagé, et j’ai trouvé ce duo assez intéressant pour me donner envie de continuer à les découvrir à travers cette série.

Et pourtant, derrière ce positif que je vous énonce, il m’a manqué un petit quelque chose ici, je ne sais trop quoi d’ailleurs. Peut-être la barre était-elle trop haute avec Mystic River ? Il faudra que je continue de découvrir l’auteur pour voir si cette impression se confirme. Ou alors est-ce peut-être dû au classicisme de cette intrigue qui a fini par me lasser ? Je ne sais pas poser des mots sur mon ressenti, et c’est assez rare que ça arrive. Ce n’est pas un rendez-vous manqué, qu’on soit clair, je n’ai pas détesté ce roman, je ne m’y suis même pas ennuyée d’ailleurs ! Mais c’est une lecture passive, que j’ai traversée sans m’y impliquer émotionnellement. Gone baby gone est un livre que j’ai vite lu, et qui sera aussi vite oublié.

Le mot de la fin

Une bonne lecture dans l’ensemble, même si un cran en-dessous de la précédente. J’entends d’ici mon ami youtubeur Il en pense quoi Nico me hurler dessus « Tu vois, je t’avais diiiiiiiiiiiiiiiiiiiiitttt qu’il fallait les lire dans l’ordre !« . Je ne suis pas capable de vous dire si cela a un lien ou pas, on verra lors de mes prochaines lectures !

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