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Necropolis – Herbert Lieberman

On continue notre voyage aoûtien aux Etats-Unis, en lecture seulement of course hein, direction la ville la plus incroyable au monde aujourd’hui, je vous emmène à New York !

Ce livre m’a été conseillé par de nombreux lecteurs lors de mon SOS il y a quelques semaines, et ce que je ne savais pas c’est qu’il a été publié dans les années 70… Je n’aime pas lire des ouvrages qui se déroulent dans une autre époque que la notre, mais ma foi ça s’est bien passé ici et je trouve que le roman a vraiment bien vieilli, un peu comme une chanson de Led Zeppelin…

Très différent des précédents ouvrages lus ce mois-ci, je pense que tout a déjà été dit au sujet de ce roman depuis le temps qu’il a été publié, mais je vous parle aujourd’hui à mon tour de Necropolis, d’Herbert Lieberman, publié chez Points.

L’histoire (4ème de couverture)

New York, la  » cité des morts « , regorge de crimes atroces et de fous dangereux. Paul Konig, médecin légiste, règne sur une morgue où défilent cadavres, enquêteurs et familles en deuil. Autopsiant, disséquant, analysant chaque indice sur les macabres dépouilles qui lui sont confiées, il observe la terreur qui baigne la ville… Une ville dans laquelle sa fille, Lolly, a mystérieusement disparu depuis quelques mois.

Herbert Lieberman atteint le sommet du roman noir – âmes sensibles s’abstenir.

« And I tread a troubled track
My odds are stacked
I’ll go back to black »
– BACK TO BLACK / AMY WHINEHOUSE –

Oubliez l’image de ville branchée que vous avez de la Grosse Pomme, oubliez les paroles de Sinatra qui vous transportent mentalement dans un bar cosy de l’East River accompagné d’un bon verre de whisky, à écouter du jazz en regardant le soleil tomber sur Manhattan, c’est une véritable descente aux enfers qui vous attend ici. Loin de l’image de la ville comme chacun la rêve ou s’en souvient (pour ceux qui y sont déjà allés), loin des gratte-ciels modernes, chics et rutilants, l’auteur nous emmène dans les bas-fonds de cette mégalopole dans les années 70, où chacun risquait de se faire zigouiller au détour d’une rue. Necropolis n’est pas à classer dans le genre polar, on est plutôt dans un roman noir où les aspects de la société sont aussi importants, voire plus, que le cœur même de l’intrigue ou de l’action. New York se matérialise sous nos yeux, la ville prend corps à la manière d’un personnage maléfique qui agit sur le destin funeste de ses habitants. On la découvre gangrenée par la violence, la pauvreté et la criminalité. Clairement, si je n’y étais pas déjà allée, ce n’est pas ce bouquin qui m’aurait donné envie d’aller la visiter…

C’est dans le ventre de la morgue que vous passerez la majorité de votre lecture, et des cadavres il y en aura ! Vraie plongée dans le milieu judiciaire new-yorkais, Herbert Lieberman s’attache à décrire minutieusement les autopsies de son personnage principal, allant parfois jusqu’à me provoquer la nausée. J’ai peur de la mort, j’ai peur des morts, je supporte même pas de voir un cercueil (j’vous jure !) je préfère ne pas imaginer qu’un jour je vais devoir y passer, et clairement ici, l’auteur m’a mis le nez en plein dedans ! Rares sont les ouvrages à exploiter l’aspect médical autant que celui-ci, ma lecture a d’ailleurs été parfois assez lourde, notamment lors de l’énonciation des termes médicaux un peu barbares pour la non-initiée que je suis. C’est bien là mon seul point négatif au sujet de cette lecture.

Le personnage principal est un légiste, forcément… Vrai taciturne, pas forcément très avenant, quand on creuse un peu on comprend les souffrances qui l’animent et qui le poussent à se noyer dans son boulot et à broyer du noir perpétuellement. Tu me diras, avec un taf comme ça, il y a de quoi déprimer au bout d’un moment même si on fait ça par passion comme lui ! Toute la vie du médecin est tournée vers la recherche de l’indice, de l’élément qui va permettre de découvrir la vérité quant à la mort des centaines de cadavres qui passent entre ses mains. Des jeunes, des vieux, des malades, des assassinés, des enfants, j’en venais presque à espérer, l’espace d’un instant, une bonne scène d’amour pour apporter un peu d’espoir dans cet océan de noirceur. Vous assisterez également à sa participation aux procès : reconnu par ses pairs, par le système judiciaire, sa parole peut amener l’accusé soit vers la liberté, soit vers la peine de mort. J’ai beaucoup aimé ces passages qui nous immergent en plein dans la machine judiciaire américaine. On comprend alors l’épuisement, la lassitude parfois, et le désespoir certain qui l’animent. D’autant que c’est pas joli-joli non plus dans sa vie personnelle… Une femme morte prématurément d’une grave maladie, une fille disparue et introuvable… Tu vois un peu le tableau ?

Le mot de la fin

Vous cherchez un rayon de soleil dans cette lecture ? Il n’y en a pas. Vous aurez l’impression de traverser votre lecture dans une nuit perpétuelle, vous ressortirez de là un peu plus déprimé qu’avant de l’avoir commencé.

Vrai bon roman noir, l’ouvrage devrait être lu par tout lecteur de polar qui se respecte.

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