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Armorican Psycho – Gwenael Le Guellec

Ami lecteur, si quelqu’un t’emmerde et que t’as envie de l’assommer en lui balançant un truc à la tronche, j’ai ce qu’il te faut ! Plus que 700 pages, un bon kilo au moins, ce livre me terrifiait depuis des mois dans ma PAL en raison de sa taille… honorable ! Je suis une lectrice assez compliquée avec les pavés, et si un livre fait plus que 500 pages, je réfléchis à deux fois avant de vouloir le lire parce que j’ai une capacité d’attention assez limitée et si un auteur me perd à un moment dans son intrigue faute d’action, il me perd définitivement pour le reste du bouquin et ça se solde en général par un abandon…

Les éditions Nouveaux auteurs cachent souvent des talents intéressants, et pour en avoir déjà parlé avec des auteurs de chez eux, je trouve fort dommageable qu’ils ne fassent pas de vrai travail éditorial sur leurs manuscrits de manière à les rendre encore meilleurs, j’ai régulièrement de bonnes surprises chez eux malgré tout. Ça, c’est dit !

Je vous parle aujourd’hui du premier ouvrage de l’auteur Gwenael Le Guellec, Armorican Psycho, publié chez Nouveaux auteurs.

L’histoire (4ème de couverture)

Gagnant Prix du Suspense Psychologique 3e Edition 2019 présidé par Bernard Minier. » Un univers, une écriture. Emballant et captivant !  » Bernard MinierUn photographe solitaire atteint d’une maladie le contraignant à voir le monde en noir et blanc enquête sur la disparition de son ami, et se retrouve confronté à un mystérieux tueur se faisant appeler le Tailleur de sel…

Sors ton parapluie, je t’emmène en Bretagne !

Des meurtres étranges qui s’apparentent à des exécutions, un personnage principal taciturne, mélancolique et solitaire qui enquête sur la disparition de Claude, son unique ami, une ville de Brest dans laquelle j’ai l’impression qu’il pleut, qu’il vente et qu’il fait gris 360 jours par an, et quelques chapitres qui m’ont fait voyager dans le nord de l’Europe, avec en prime un petit pincement au cœur car justement, j’ai été obligée d’annuler mon voyage en Norvège cette année à cause de « Covidetamère » ! Voilà ce que j’ai trouvé dans Armorican Psycho !

Nous suivrons donc ici Yoran, photographe brestois, dans un long périple semé d’embûches. Pas franchement sympathique de prime abord, il dégage dans un premier temps une sorte d’état dépressif permanent, se laissant porter par une vie quelconque dans une ville, telle qu’elle est décrite par l’auteur, franchement glauque. Je me suis dit que sa vie devait être bien triste pour qu’il soit ainsi, et pourtant au fil des pages je me suis prise d’affection pour lui, devant sa loyauté sans faille et les risques qu’il a pris pour retrouver son ami. L’enquête sera longue, forcément tu t’en douteras qu’elle ne sera pas rapidement résolue sinon le bouquin aurait fait moitié moins de pages. Alors, je vais être honnête, c’est un chouia long par moment pour moi, surtout au niveau des descriptions des villes et de l’environnement, mais en même temps c’est ça qui fait la force de ce bouquin car l’auteur a le mérite de planter solidement ses décors, de leur faire prendre vie, constituant ainsi une part essentielle à l’ambiance pesante qui plane dans le bouquin. Heureusement, il y a des rebondissements réguliers, qui ont agi sur moi comme une décharge de défibrillateur pour éviter que mon encéphalogramme ne devienne plat et ma foi, une fois la dernière page tournée, je me suis surprise à dire « ah tiens, je l’ai déjà terminé !  » signe que les pages défilent rapidement malgré l’épaisseur du bouquin.

J’ai aimé les émotions transmises par l’auteur et en consultant sa courte biographie où il est écrit qu’il est passionné de voyages et de photographie, j’ai compris que cette sensibilité faisait écho à mes propres passions, la partie enquête et thriller en plus.

Le mot de la fin

Il y a vraiment quelque chose d’intéressant dans l’écriture de Gwenael Le Guellec, une sorte de noirceur, de profondeur, d’authenticité voire même de poésie par moment. Pas la jolie poésie qui te donne envie d’aller ramasser des pâquerettes hein j’te rassure, mais quelque chose de plus sombre, de plus morose, qui te colle à la peau comme cette fichue pluie brestoise.Un roman visuel, qui prend son temps, et une jolie découverte.

Il est un auteur à découvrir, et s’il y a un jour une deuxième parution, je la découvrirai avec plaisir.

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