Editions Ring, Polar/thriller français

Ted – Pierre Rehov

 

Aussitôt commencé, aussitôt terminé. Je sais mon cher lecteur que tu vas encore me dire que je te ruine à te donner envie de lire les bouquins dont je te parle en ce moment, mais ne te sauve pas car celui-là est en format poche et coûte moins de 10€ ! 

Pierre Rehov est le dernier auteur a avoir rejoint La mécanique générale, je vous parle aujourd’hui de Ted, qui sort aujourd’hui en librairie.

L’histoire (4ème de couverture)

24 janvier 1989. Coupable de plus de cent viols, tortures et meurtres de jeunes femmes, Ted Bundy doit être exécuté à l’aube sur la chaise électrique. Lors de sa dernière confession, les souvenirs lui reviennent et les questions l’assaillent. Est-il un monstre, un psychopathe ou un être possédé, en quête de vengeance ? Et si cet instinct sadique et les abominations qu’il a commises trouvaient leurs racines dans une autre époque, au-delà de toute explication rationnelle ?

Des Goulags glacés de Sibérie à la moiteur étouffante de la Floride, ce roman au suspense haletant nous transporte derrière les coulisses de l’Histoire, là où la monstruosité règne en maître.

Expert en psychopathologie du terrorisme suicide, Pierre Rehov est intervenu auprès du FBI. Il est également reporter et réalisateur de documentaires en zones de conflit. Ted est le troisième roman qu’il signe sous ce nom après Cellules blanches et Tu seras si jolie.

 

Belle découverte !

Tu sais que quand tu démarres un nouveau roman de La mécanique générale, il y a peu de chance que tu sois déçu(e). 

L’intrigue se déroule a deux époques distinctes, dans deux environnements et époques très différents. La construction est certes traditionnelle, mais elle fonctionne toujours bien car tu sais que forcément, tout va converger à un moment vers un même point central.

L’auteur nous présente rapidement Ted Bundy, serial killer qui a sévi dans les années 70, accusé d’une trentaine de meurtres, mais soupçonné d’une centaine. Un enfant de chœur tu vois…  Tout de suite, ça calme ! Nous allons le suivre dans les derniers jours de sa vie, lors des confessions qu’il fera au Révérend de la prison. Tu te dis que derrière le monstre, il y a l’homme, celui qui va être exécuté, qui revit sa vie, son passé, mais aussi ses crimes avec un tel sentiment de travail accompli et de plénitude que finalement tu as hâte qu’il y passe, sur la chaise électrique, surtout quand il te fait revivre certains de ses meurtres, et le traitement qu’il fera à ses cadavres. L’auteur ne verse pas dans la surenchère et à mon sens rien d’insoutenable dans cette lecture (bon je ne suis pas forcément une référence car il en faut pour me choquer), c’est plus glauque que violent, ça te colle à la peau comme un brouillard épais duquel tu n’arriveras pas à t’échapper, tout est froid malgré la chaleur étouffante de Floride, tout est lugubre entre les barreaux de cette cellule.

Parallèlement, direction la Sibérie, dans les années 30. C’est pas là que tu vas te réchauffer mon cher lecteur, je te le dis tout de suite ! Là encore, ambiance poisseuse, misère, violences et un cruel sentiment de désespoir t’envahira au fur et à mesure de l’avancement de ta lecture. Quel programme ! L’arrestation d’un scientifique vous conduira tout droit dans l’enfer du goulag, passant des interrogatoires musclés au  transport des prisonniers vers leur lieu d’enfermement. C’est étouffant, vous respirerez cet air vicié fait de souffrances, de maladie, de désespoir aussi. Il y aura l’envie de vous enfuir, de sauter du train en marche pour échapper à toute cette misère. Des liens se tissent parfois, apportant une sorte de rayon de soleil, de réconfort partiel qui laisse présager par moment peut-être une lueur d’espoir dans le ciel froid et sombre de Sibérie.

L’écriture de Pierre Rehov m’a charmée, je n’avais jamais lu cet auteur et j’ai été subjuguée par sa narration, on est dans la vraie littérature et pas uniquement dans le polar divertissant. D’ailleurs Ted n’est pas un polar, c’est bien plus que ça, c’est un subtil mélange de littérature blanche et de littérature noire. Les mots sont choisis pour émouvoir, heurter, l’auteur réussissant le tour de force de nous captiver sur deux intrigues complètement différentes, qui n’auront absolument aucun lien entre elles durant 95% du livre. 

Et prends-toi bien le dénouement en pleine tête mon cher lecteur, mais prépare-toi pour le coup que tu vas te prendre et que tu ne verras pas venir.

 

Le mot de la fin

Un ouvrage hypnotisant, envoûtant, qui pourrait aussi bien convenir à des lecteurs de littérature blanche qu’a des lecteurs de polars ou de thriller. 

Pierre Rehov est un auteur à suivre, assurément !

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