Editions Cosmopolis, Polar/thriller français

Matière noire – Ivan Zinberg

J’ai lu, lors de mon voyage aux Etats-Unis en septembre dernier, Etoile morte d’Ivan Zinberg. Ne cherchez pas ma chronique sur mon blog, je n’ai pas réussi à la rédiger à mon retour en France faute de temps en raison d’une vie professionnelle très chargée. Il avait été un très bon moment de lecture et j’avais hâte de voir ce qu’il allait nous proposer pour son dernier opus.

C’est une chronique un peu particulière que je vais vous proposer aujourd’hui, car elle comportera non seulement mon avis personnel, mais également celui du nouvel auteur de chez Cosmopolis, Cyril Carrere ! Ce n’était pas prévu à la base, mais Cyril m’a indiqué sur Instagram qu’il était également en train de lire Matière noire, nous avons alors échangé dessus et je lui ai proposé de me dire en quelques mots ce qu’il en pensait.

Ivan Zinberg est capitaine de police de profession, et un flic qui écrit du polar, soit ça passe parce que c’est très immersif, soit ça casse parce que c’est trop technique. Alors verdict ?

Nous vous parlons aujourd’hui de Matière noire, d’Ivan Zinberg, publié chez Cosmopolis.

L’histoire (4ème de couverture)

Un thriller au réalisme captivant : Matière Noire est une bombe qui n’explose qu’à l’intérieur de votre organisme

Juillet 2017.
Une région. Deux disparitions.
Après une nuit en discothèque, la jeune Inès Ouari ne donne plus signe de vie.
Marion Testud, elle, n’est jamais rentrée de son jogging matinal.
Sur leurs traces, deux enquêteurs aux profils atypiques : Karim Bekkouche, chef de la BAC de Saint-Étienne, flirte avec les limites et prend tous les risques pour retrouver Inès. Jacques Canovas, journaliste parisien et ex-flic des Renseignements généraux, couvre la disparition de la joggeuse.
Tous deux ont des raisons personnelles de parvenir à leurs fins.D’un bout à l’autre du pays, les pistes se croisent tandis que de vieux meurtres énigmatiques refont surface. Deux hommes confrontés, lancés dans une course contre la mort à pleine vitesse dans les abysses de la terreur panique.


L’avis de Cyril Carrere :

Matière Noire est un polar nerveux, réaliste mené tambour battant ! On est embarqué dans les enquêtes parallèles de « Bek », major de police et n.1 de la BAC et Jacques Canovas, ex-RG reconverti journaliste. Des investigations où l’expérience du Capitaine de police qu’est Ivan fait mouche. La plume d’Ivan est vive, précise, sans fioritures. Elle sert à merveille l’intrigue. Ça va vite, ça s’enchaîne parfaitement. Un bouquin impossible à lâcher avant la fin !

Et que dire de l’épilogue… glaçant !

Une réussite totale.


L’avis d’Anaïs

Ami lecteur, tu veux un vrai bon polar français dans la plus pure tradition littéraire ? J’ai ce qu’il te faut !

Derrière une intrigue plutôt classique de prime abord, deux disparitions qui n’ont à priori rien en commun, deux enquêtes menées parallèlement, d’un côté par un flic, de l’autre par un journaliste pour un magazine spécialisé dans les affaires sordides, l’originalité de Matière noire réside dans le style de l’auteur, profondément ancré dans la réalité. Je n’ai rien à dire sur son style d’écriture, rien à dire de mal en fait, ça se lit tout seul, sans accroc, une fois que vous êtes dedans bon courage pour le lâcher !Sans jamais tomber dans la surenchère, Ivan Zinberg s’est attaché à décrire le quotidien d’une enquête telle qu’elle est vécue de l’intérieur. Matière noire n’est pas le genre d’ouvrage dans lequel vous trouverez un rebondissement à chaque fin de chapitre, c’est un polar qui prend son temps parce que l’auteur a voulu coller au plus près de la réalité. Et la réalité, ce n’est pas Les Experts, qui règlent une affaire en 48h : le travail d’investigation prend du temps, une affaire policière est rarement simple, jamais linéaire, et pourtant aucune longueur durant les plus de 400 pages qui composent l’ouvrage. A aucun moment l’auteur ne cherche à nous éblouir par ses connaissances du milieu policier en utilisant un jargon complexe, il s’adapte à tous ses lecteurs.

Pas de surenchère de violence non plus, pas de scène trop difficile à supporter, mais quelque chose de plus insidieux qui vous titille le ventre de manière pas très agréable, à travers des chapitres où l’assassin, sans jamais le nommer, prend la parole, et où nous assistons à la matérialisation mentale de sa folie. Et j’peux te dire mon cher lecteur que quand t’es une p’tite gonzesse et que tu lis les pensées d’un dégénéré comme ça, tu y réfléchis à deux fois avant de sortir dans la rue toute seule le soir pour te balader.

Dernier point et non des moindres, j’ai éprouvé une profonde sympathie pour les deux personnages principaux, Karim et Jacques. Bien que tout les oppose, ils ont en commun une profonde humanité, un profond sens du devoir, ce sont deux acharnés du travail et deux personnes marquées par des souffrances personnelles. L’auteur les fait vivre de manière très naturelle et sans tomber dans le cliché du flic qui traîne des casseroles, et puis qui fait une rencontre qui va bouleverser sa vie, et ils vécurent heureux et blablablaaaaa ! Vous voyez de quoi je parle ?

Le mot de la fin

Tu la sens ici l’expérience d’une vie passée sur le terrain, à tel point que le thriller se transforme par moment en roman noir, l’auteur faisant la part belle aux sujets sociétaux qui lui tiennent à cœur, notamment celui de la violence faite aux femmes, ce qui semble être un thème récurrent chez lui.

Excellent moment de lecture, et un auteur à suivre de près !

Et merci à Cyril Carrere de s’être prêté au jeu des chroniques, et d’avoir temporairement troquer ton habit d’auteur pour celui de chroniqueur !

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