Prix Nouvelles Voix du Polar Pocket – Jour 5
Les rôles sont inversés aujourd’hui, car c’est moi qui pose les questions à un capitaine de police !
[ Projecteur braqué sur le suspect, « nous avons les moyens de vous faire parler » ]
Lumière sur Hervé Jourdain !
Bonjour Hervé. Pourriez-vous vous présenter aux lecteurs qui ne vous connaîtraient pas encore svp ?
Bonjour, j’ai 47 ans, j’ai grandi en Vendée mais je vis en région parisienne depuis plus de vingt-cinq ans où l’exerce la profession d’officier de police. Longtemps enquêteur au sein de la police judiciaire parisienne, je mets en lumière le monde de la PJ dans les cinq romans que j’ai écrits depuis 2009.
Vous étiez capitaine de police à la Brigade Criminelle au moment où vous avez écrit votre premier polar. Qu’est-ce qui vous a donné envie d’écrire ? Comment gérez-vous deux carrières aussi intenses que prenantes ? Vous ne devez pas beaucoup dormir !
Bien au contraire, je dors beaucoup ! La gestion combinée de ces deux univers, police et écriture, n’est pas simple, en effet. On y retrouve dans les deux domaines certaines similitudes dans la méthode (rigueur, réflexion, et endurance notamment), mais le monde de l’édition, où règne une certaine bienveillance, s’avère diamétralement opposé au monde de la sécurité, rugueux, méfiant, dans lequel je baigne depuis toujours. Quant à mon envie d’écrire, elle est née alors que je travaillais à la brigade des mineurs de Paris et que j’enquêtais sur des crimes et des délits sordides qui se déroulaient souvent dans l’intimité des familles. J’étais alors plongé dans des affaires peu ordinaires, c’est sans doute cela qui m’a poussé à devenir un passeur, quelqu’un de l’intérieur qui, au travers de fictions, évoque le métier chronophage et délicat du flic de PJ.
Etes-vous vous-même amateur de littérature policière ?
Oui, j’ai toujours beaucoup lu, et pas que des romans policiers. Dans le polar, je suis très attaché aux œuvres de Simenon, à celles de Boileau-Narcejac et de Thierry Jonquet. J’aime aussi les romans policiers historiques, et les romans procéduraux de Montanari et de Ed Mc Bain.
Femme sur écoute fait partie aujourd’hui de la sélection Prix Nouvelles Voix du Polar chez Pocket. Parfaitement ancré dans la réalité tant au niveau des thèmes abordés que grâce à l’atmosphère nostalgique que vous faites planer sur vos personnages en raison du déménagement du 36 Quai des orfèvres. Vous êtes-vous inspiré de vos expériences professionnelles pour écrire vos romans ?
Oui. Personnellement, j’ai quitté la PJ pour de nouveaux horizons peu avant le déménagement. Quitter le quai des orfèvres, l’ile de la Cité, les bords de Seine, était un véritable crève-cœur, d’autant plus que le nouveau site se trouve en périphérie de la capitale, dans un quartier qui était alors en chantier. Force est de constater aujourd’hui que ce nouveau bâtiment, ultrasécurisé, surnommé le Bastion, a déjà été adopté par ses nouveaux occupants.
Comment sont accueillis vos romans par votre milieu professionnel ?Au début, certains ont fait preuve de curiosité, de distance à l’égard de cette activité qui peut paraître un peu décalée par rapport à mon métier. Mais j’ai toujours été soutenu et encouragé, l’institution est fière de mettre en avant ses quelques fonctionnaires qui osent mettre un pied, voire les deux, dans le monde de la culture.
Avez-vous d’autres projets d’écriture ou d’autres ouvrages à venir ? Allez, ça reste entre nous ! =)
Un prochain roman policier devrait paraître au printemps 2020 chez Fleuve éditions, avec une intrigue qui tourne autour de l’aéroport de Roissy. Il s’agit de la troisième enquête de la capitaine de police Lola Rivière, chargé de comprendre le pourquoi de la mort d’une jeune informaticienne découverte dans le coffre d’un taxi clandestin.
Je vous laisse carte blanche pour terminer cette interview !
Merci de me donner la parole. Peut-être est-ce le moment de remercier les blogueurs (en grande majorité des blogueuses, d’ailleurs) de se faire les relais de nos « bébés ».
Infiniment merci d’avoir pris le temps de répondre à mes questions.