Interview, Polar/thriller français

Lumière sur… Jacques Expert !

 

Jacques Expert fait partie de mes auteurs français favoris, et après une dizaine de polars publiés, il s’est forgé une solide réputation dans le milieu du polar grâce à une écriture reconnaissable entre mille. Découvert trop tardivement il y a trois ans, j’ai enchaîné plusieurs de ses livres : La femme du monstre, Hortense, Tu me plais, Deux gouttes d’eau, Qui, Sauvez-moi, Le jour de ma mort. (moralité, il m’en reste 4 à lire ! )

L’auteur a accepté de passer sur le gril et de répondre à quelques-unes de mes questions et, déformation professionnelle oblige, c’est finalement lui qui m’en pose, des questions, à la fin de l’interview =)

Trêve de bavardages, Lumière sur Jacques Expert !

 

Bonjour Jacques, pouvez-vous vous présenter pour les lecteurs qui ne vous connaîtraient pas encore svp ?

Depuis tout enfant, c’est du moins ce que prétend ma mère (…!) j’ai voulu être journaliste. De fait, à 17 ans après mon bac, je suis parti tourner un film documentaire au Mali et l’année suivante au Kurdistan. J’étais lancé dans la carrière… Ensuite j’ai passé quatre ans en Martinique, à Radio Caraïbes, où je commentais le championnat de foot et écrit mon premier livre : la grande histoire du football martiniquais !

Ensuite retour en France où je travaille comme grand reporter à France Inter et France Info. Correspondant permanent dans les pays de l’est de 89 à 93 je suis la chute du mur de Berlin,  celles des démocraties populaires  d’Europe centrale et la guerre en Yougoslavie.

Nous voilà en 98, où je dirige les magazines de M6, puis pendant 10 ans la chaîne  de télévision Paris Première et enfin pendant cinq ans les programmes de RTL.

L’an passé j’ai pris  la décision de me consacrer exclusivement à l’écriture de romans de de scénarii.

Au total j’ai écrit 17 livres, dont dix polars (le premier en 2007) et un roman.

Ainsi est résumée ma vie professionnelle, et sinon, pour ceux que cela intéresserait, je suis marié depuis 33ans et j’ai deux filles !

 

Ancien grand Reporter, vous avez décidé de vous consacrer entièrement à l’écriture, avec un rythme d’environ une publication par an. Qu’est-ce qui vous a donné envie de passer à l’écriture de fictions et de vous détacher, en quelque sorte, des faits réels ?

Voilà comment tout a commencé ! En 2007, j’ai enquêté plusieurs mois sur des femmes mariées à des monstres (tueurs en série, violeurs, pédophile…) sans soupçonner la monstruosité de leur époux. J’ai décidé de convertir toutes ces informations, non pas dans un essai, mais dans un roman. Ainsi a été publié chez Anne Carrière « la femme du monstre ». Le virus est né ainsi. L’écriture d’un roman,permet toutes les liberté, le plaisir d’inventer des situations, des personnages… des histoires et ainsi de laisser libre court à son imagination. J’écrirai peut-être  à nouveau des essais dans le futur mais ma priorité restera aux romans.

 

En quoi votre carrière de journaliste a-t-elle influencée l’auteur de polar que vous êtes aujourd’hui ?

J’ai couvert de nombreux faits divers dans la carrière de journaliste, dont l’affaire Grégory, à mes débuts à France Inter. Il est vrai que j’ai une vrai appétence pour les faits divers (que j’ai encore car, comme on dit, cette réalité qui dépasse souvent la fiction est fascinante…) et mes romans en sont le reflet. Le métier de journaliste a développé aussi mon sens de l’observation, du détail, et également une certaine façon d’écrire. J’ajoute que la pratique de ce  métier m’a  appris à écrire vite sans se poser trop de question. Bref, aucune angoisse de la page blanche !

Enfin, et c’est pour moi le plus important, les divers reportages  que j’ai effectué de part le monde m’ont éclairé sur la réalité de la  nature humaine.J’ai été confronté au pire. Je n’en tire aucune vanité mais  rien ne me surprend plus vraiment sur les bons comme les mauvais côtés de l’homme. Ces expériences nourrissent ce que j’écris.

 

Le jour de ma mort vient tout juste d’être publié aux Editions Sonatine, et on retrouve une nouvelle fois un personnage complexe et très ambivalent sur le plan psychologique. Je vous soupçonne de prendre un malin plaisir à les faire souffrir, vos personnages !

Un malin plaisir… comme vous y aller ! Mais il est vrai que j’aime mettre mes personnages dans des situations complexes, difficiles, douloureuses (peut-être), mais n’est-ce pas la recette d’un polar ? Cependant soyez rassurée, je ne suis pas un tortionnaire ! J’aime seulement les situations extrêmes, et surtout ce moment où un individu d’apparence ordinaire bascule dans l’extraordinaire.

 

Les fins de vos romans sont toujours très abouties et soignées, jusqu’à la dernière ligne, ce qui contribue à faire que le lecteur se souviendra de vos livres longtemps après les avoir terminés. Lorsque vous commencez l’écriture d’un nouvel ouvrage, est-ce que vous savez déjà comment il se terminera, ou vous laissez-vous porter par le récit jusqu’au dénouement final ?

Je fais partie de cette catégorie d’auteurs qui partent sur une idée et construisent l’histoire au fil des pages. Donc, pas de plan, pas de fin connue. Celle-ci se met en place, s’impose au fil du récit comme une évidence. J’ai bien essayé une fois d’écrire un plan pour le livre Deux gouttes d’eau. Car, il faut bien reconnaître que c’est beaucoup plus rassurant. Mais j’ai abandonné au bout de 17 chapitres et je suis revenu à ma façon habituelle de développer l’intrigue.

 

Je vous laisse carte blanche pour terminer cette interview !

Carte blanche, Alors, j’ai une question pour vous Anaïs : sur les photos, votre appartement de Metz est  très bien rangé, vos livres parfaitement ordonnés sur des étagères tirées au cordeau, les murs son d’un blanc clinique… Dites-moi : que se passe-t-il  dans cet appartement mystérieux ? Un peu psychopathe, Anaïs ?

Me voilà percée à jour ! J’essaie juste de contrebalancer, grâce à l’ordre qui règne chez moi, l’infini bordel qu’il y a dans ma tête =) 

Je vous remercie infiniment d’avoir pris un peu de votre temps pour répondre à mon interview ! 

2 réflexions au sujet de “Lumière sur… Jacques Expert !”

Laisser un commentaire