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Après la fin – Barbara Abel

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Après le gros coup de cœur que j’ai eu pour Derrière la haine, le précédent opus de Barbara Abel, j’ai directement enchaîné avec la suite, Après la fin. J’étais un peu sceptique car les suites, je m’en méfie, mais en même temps j’avais envie de continuer de suite la vie des personnages que j’avais rencontrés dans la première partie de l’histoire.

Deux conseils avant de lire ma chronique :

1.       Lire les deux ouvrages dans l’ordre, donc de lire Derrière la haine avant d’entamer celui-ci

2.       Ne lisez pas ma chronique si vous n’avez pas lu DLH, parce que cela risque de gâcher votre plaisir de le découvrir !

L’histoire

Une banlieue calme, aux maisons mitoyennes entourées de jardins bien entretenus.

Des voisins modèles : Tiphaine et Sylvain, couple soudé aux prises avec un ado un peu rebelle, Milo. C’est le cadre idéal dans lequel Nora, récemment divorcée, vient d’emménager avec ses deux enfants. Mais Nora ne sait pas encore que les anciens propriétaires de sa jolie maison se sont suicidés, qu’ils étaient les parents naturels de Milo, que Tiphaine vit dans une prison de mensonges et de culpabilité. Et dans l’ignorance, Nora donne sa confiance…

Il est toujours compliqué pour un auteur d’écrire une suite, surtout lorsqu’il a publié un ouvrage aussi magistral que l’est Derrière la haine. Je ne vais pas faire durer le suspens, l’exercice est ici clairement réussi : l’auteure a réussi à poursuivre l’histoire précédente sans pour autant faire un copier-coller de la première, et sans pour autant non plus tomber dans une sorte de routine, car ici, ce qui fait la force de ce livre et qui fait qu’il arrive quand même à se démarquer du précédent, c’est que le schéma proposé par l’auteur est différent du premier. Du coup, j’ai le sentiment d’une « duologie » (ou diptyque, le sujet a été largement débattu cet après-midi avec les copains lecteurs sur Facebook 🙂 ) très aboutie sur le plan psychologique.

Un thriller psychologique

Ici, bien que nous soyons dans un ouvrage estampillé « thriller », je le qualifierais personnellement plutôt de thriller psychologique. Certes, il y a une intrigue, mais l’étude psychologique des personnages est largement mise en avant, et nous sommes confrontés aux aléas moraux de nos personnages, surtout ceux de Tiphanie. Elle se retrouve tantôt du côté du chasseur, tantôt du côté de la proie, elle est ici rongée par les remords, par le poids du la culpabilité qui l’écrase. Elle en vient à développer des troubles de la personnalité importants, la rendant complètement hystérique et d’autant plus violente dans un réflexe de survie.

Le thème du remord se greffe sur celui de la peur, celle d’être découverte, ce qui aurait pour conséquence de lui faire perdre l’équilibre précaire qu’elle a réussi à mettre en place, qui ferait voler sa vie en éclat et pulvériserait ce pour quoi elle s’est battue avec hargne depuis plusieurs années. Thiphaine perd pied peu à peu avec la réalité, rongée par le remord mais aussi par la souffrance qui n’a toujours pas cicatrisé 7 ans après le drame.

Ne vous attendez pas à de multiples rebondissements dans ce livre. J’ai trouvé Après la fin un peu moins noir que DLH, moins prenant au niveau de notre empathie et de nos émotions, parce que l’auteure a préféré mettre l’accent sur une montée de la tension narrative, qui va crescendo au fil des pages, plutôt que de jouer sur le côté sensationnel. Cela a pour conséquent de créer un thriller très réaliste, où à aucun moment je ne me suis dit « non ce n’est pas crédible » ou « non ça va trop loin ! ».

Le mot de la fin

J’ai mis du temps à me mettre à cette auteur (non pas parce que je n’en avais pas envie, mais parce qu’il y a tellement d’auteurs à découvrir qu’on ne peut pas tous les lire en même temps !) mais après trois lectures passées en sa compagnie, et bien j’ai tout simplement envie de continuer à la découvrir. Ma prochaine lecture de sa bibliographie sera certainement L’innocence des bourreaux dont j’ai déjà entendu beaucoup de bien.

Ce que j’aime avec Barbara Abel, c’est sa capacité à écrire des histoires profondes et immersives avec un style d’écriture simple, sans fioritures, et qui vous déconnecte de la réalité…

Vous l’aurez compris, je recommande à nouveau !

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