Editions Fleur sauvage

C’est Beaudelaire qu’on embaume – Michaël Moslonka

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Que se cache-t-il derrière un titre aussi énigmatique celui-là? Non parce qu’à ma connaissance, Baudelaire, il est quand même mort, enterré, et décomposé depuis longtemps, non? C’est en lisant que vous comprendrez qu’on ne parle pas du Baudelaire, auteur, mais d’un autre Baudelaire, mort, lui aussi, mais plus récemment…

C’est une chronique difficile que je commence aujourd’hui. Pourquoi difficile ? Parce que ce livre est tellement décalé, de par son style d’écriture, qu’il ne ressemble à aucun autre que j’ai pu lire jusqu’alors, et qui fait que j’ai un mal fou à étayer mon avis pour une fois, alors que je suis plutôt bavarde en général !

C’est Baudelaire qu’on embaume est le nouveau livre de Michaël Moslonka, et il est paru récemment aux Editions Fleur Sauvage.

L’histoire (4è de couverture)

Enquête sérieuse ou croquignolesque ? Blacke reprend du service pour retrouver le cadavre de Baudelaire. Face à cinq vieux taiseux et un cercueil presque vide, l’ancien détective sera accompagné d’un fantôme sorti de son passé et d’un journaliste traumatisé par un passage à tabac. Le trio devra faire face à une société à l’agonie… et à un jardinier cultivant les fleurs du mal. Après le fort remarqué « Cette personne qui n’aimait pas les chiens », Michaël Moslonka plonge, peut-être pour la dernière fois, David Virgile Blacke dans une enquête sombre comme sait l’être l’âme humaine… cruelle, parfois ridicule mais sans cesse étonnante.

 

Où suis-je ? Dans quel état j’erre ?

Ah, moi qui aime être un peu bousculée dans mes habitudes les amis, j’ai été servie ! Je me suis parfois sentie relativement perdue durant ma lecture, j’ai parfois dû user de stratagèmes pour réussir à me mettre dedans : prendre des notes, revenir en arrière parfois, m’isoler durant ma lecture afin d’être au calme et de pouvoir me concentrer sur l’histoire et sur la manière d’écrire de l’auteur qui s’amuse, parfois, à nous perdre dans des détails.  Chaque personnage a un surnom, est cité de manière détourné et la prise de note m’a beaucoup aidée à m’y retrouver durant ma lecture.  C’est seulement à la toute fin du livre que les nœuds de mon esprit ont commencé à se démêler et où j’ai à peu près gommé tous les points d’interrogations qui peuplaient mon cerveau durant toute ma lecture.

C’est un livre différent, le premier que je lis de l’auteur Michaël Moslonka, le niveau de langage utilisé est relativement soutenu, les figures de style sont nombreuses et brouillent parfois les pistes. Il est d’une belle qualité littéraire et c’est ce qui a fait que je me suis accroché. Je me suis rendue compte que j’avais pris l’habitude des lectures faciles où il ne faut pas trop réfléchir et où j’avais juste à me laisser guider par les mots, et où les chapitres sont avalés de manière frénétique. Ce livre m’a permis de retrouver ce qui a fait de moi l’amoureuse des Belles Lettres, et il m’a amenée à réaliser une belle gymnastique au niveau de mon cerveau pour se remettre dans une écriture très élaborée.

 

J’ai apprécié l’étude faite des personnages qui sont totalement atypiques, apprécié aussi Blacke, le personnage principal, poursuivi par sa Moribonde, fantôme de son ancienne collègue qui prend vie à ses côtés dans les moments où il est seul, avec qui il a un réel dialogue comme si elle était quelqu’un de réel et de bien vivant. J’ai apprécié d’avoir tout un panel de population différente et décalée, de l’ancien Hells Angels au t-shirt d’Iron Maiden (mon groupe préféré pour ceux qui ne le savent pas!), jusqu’à l’ancien membre de l’IRA pour finir avec des nazillons en herbe… Tout un joyeux bordel !

 

Le mot de la fin

Est-ce que j’ai aimé ce livre ? Je ne sais pas… En tout cas une chose est certaine, je n’ai pas détesté car je l’ai terminé ! Je vous dirai juste de le tenter, parce qu’on a parfois besoin de choses qui changent et de sortir de notre routine de lecteurs !

Mention spéciale pour la couverture, particulièrement structurée, dans des tons sobres et naturels que j’apprécie beaucoup.

Je remercie par ailleurs sincèrement les Editions Fleur Sauvage pour m’avoir permis de découvrir cet auteur.

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