Cela faisait quelques temps que je n’avais pas lu de thriller psychologique, alors que ce genre est un de mes préférés parce qu’il nous implique émotionnellement la plupart du temps, mais aussi parce qu’il soulève de réelles questions sur la psychologie humaine.
Je découvre avec ce livre un auteur que je n’avais encore jamais lu, Philippe Setbon : dessinateur de BD, réalisateur, scénariste et romancier, ce touche à tout a su me convaincre dès ma première lecture !
Je vous parle aujourd’hui du dernier livre de Philippe Setbon, paru aux Editions Tohu Bohu le 12 janvier 2018.
L’histoire (4è de couverture)
D’un côté, Constantin Lepage dit Costa, un « putain d’acteur » pour sa femme et ses amis, un peu aigré et alcoolo.
De l’autre, Henk van der Weld, un nom batave qui sonne comme un pseudo, une fine moustache, des lunettes teintées, un bon sourire.
Une rencontre impossible mais quelques points communs. Et surtout une question lancinante : Mais qui a tué ?
Petit, mais costaud !
J’apprécie de lire régulièrement des ouvrages courts, surtout lorsqu’ils sont très concentrés, c’est-à-dire sans longueurs, avec une action permanente et une impression de perte de contrôle. Ici, tout est réuni. En l’espace de 239 pages, Philippe Setbon nous fait vivre une histoire explosive, parce qu’ici, tout va vite : 239 pages c’est court, pas le temps pour le blabla inutile ni pour faire traîner sur des pages et des pages des scènes de vie inintéressantes qui n’auraient fait qu’alourdir le récit. C’est justement parce qu’il va droit au but que ça fonctionne aussi bien, et que ça donne une crédibilité à ce thriller.
Cette histoire, c’est celle d’un homme qui a basculé dans sa vie : il avait vie paisible, peut-être morose par moment, routinière certainement. Et puis un jour un détail, une étincelle, un grain de sable dans le rouage de sa vie, et c’est le pétage de plomb, un basculement dans la folie : la schizophrénie. Une voix résonne dans sa tête, lui intime l’ordre de faire des choses, pas très catholiques, forcément nous sommes dans un thriller. Il gardera bien un semblant de raison, il se rendra compte parfois que ce qu’il fait est mal, que cette voix est malsaine et malfaisante. Mais elle prend le dessus, toujours. Et il sombrera, sera complètement hanté par cet Autre qui est en lui. Nous sommes plongés dans les méandres d’un esprit tordu, qui se retrouve tout à coup pris dans un enchaînement de choses qu’il ne maîtrise plus.
Chapitres courts, dialogues équilibrés alternés par des passages narratifs, et moments d’introspection se succèdent, donnant une diversité au récit, rendant le rythme entraînant et pas franchement reposant.
Le mot de la fin
C’est fin, c’est bien mené, et pour une fois je n’ai pas grand chose à dire parce que je n’ai pas vraiment eu le temps de me pencher sur le style narratif de l’auteur tant j’ai été prise dans l’intrigue !
Ce livre m’a fait peur, parce que même si on sait tous que la schizophrénie peut frapper comme ça, n’importe quand et n’importe qui, ce n’est forcément rassurant de se rendre compte des conséquences terribles que cette maladie peut avoir.
Mention spéciale pour la couverture très subtile qui est en totale corrélation avec cette histoire.
Je recommande !
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.