
J’ai toujours un train de retard… Je ne lis jamais la même chose en même temps que tout le monde. J’ai donc mis du temps, à lire mon premier livre de Nicolas Lebel. Ce n’est pas faute de ne pas en avoir entendu parler, c’est juste que quand t’as une pal plus haute que ton plafond (j’ai essayé, ça tient pas, mais je suis sûre qu’elle touche le plafond 😀 ) tu te dis qu’il faut que tu sois un peu plus raisonnable au niveau de tes achats. Mais, un Serial Lecteur n’est PAS quelqu’un de raisonnable, donc je me suis laissée tenter…
C’est donc dimanche matin que j’ai sorti de ma PAL L’heure des fous, de Nicolas Lebel, et c’est dimanche soir que j’ai terminé la dernière page. Aussitôt commencé, aussitôt terminé ! ça laisse présager une belle chronique et un titre en plus dans votre LAL (Liste à Lire !!).
L’heure des fous commence par la découverte d’un cadavre, celui d’un SDF, le long d’une voie de chemin de fer. C’est l’équipe du Commissaire Mehrlicht qui est mise sur le coup. Mehrlicht est quelqu’un que je qualifierais d’hurluberlu : commissaire malgré lui, vieux jeu, un poil macho sur les bords, il aime tyranniser ses stagiaires à grand renfort de langage argotique et de grilles de sudoku dans le but de les élever à la dure. L’équipe est composée de plusieurs flics aux caractères très variés et hauts en couleurs. Il y a le sportif acharné ; Ménard le stagiaire souffre douleur qui tente tant bien que mal de se rebiffer, puis de feindre l’indifférence ;Sophie, seule femme du groupe, qui tente de s’imposer comme elle peut, il y a Dossantos qui connaît par cœur les articles du Code Pénal, son livre de chevet, et qui les cite dès que l’occasion se présente.
Le meurtre paraît banal, une simple dispute entre plusieurs SDF qui aurait mal tournée. Oui mais non… C’est bien plus complexe qu’il n’y paraît ! L’enquête mènera l’équipe de Mehrlicht d’abord dans une société parallèle, celle des SDF qui survivent dans certaines parties de la capitale : la jungle, le bois de Vincennes… Et puis l’enquête nous mènera dans un milieu totalement différent que celui présenté, celui de la Sorbonne. Quel lien entre la Sorbonne et le milieu défavorisé des SDF ? Il faudra lire le livre pour le savoir !
Toutes ces différences de personnalités donnent une écriture hors du commun et un peu déroutante au début, le temps de s’y habituer. Le texte est très fourni aussi bien en description qu’en dialogues, et les situations sont parfois tellement cocasses que, chose rare quand je lis un polar, j’ai ri (voir éclaté de rire) à plusieurs reprises ! Je ne doute pas que l’auteur doit être un grand rigolo dans la vie, on ne peut pas feindre ce genre d’humeur, c’est inné, c’est en lui !
Le personnage de Mehrlicht occupe beaucoup l’espace du récit, on a parfois du mal à le suivre tant ses expressions sont imagées et son argot prononcé. On pense d’abord que c’est un sale type, on prend en pitié le stagiaire, et finalement au fur et à mesure il apparaît comme quelqu’un de drôle, sans le vouloir, pas si méchant qu’on le croit.
La richesse du texte donne un rythme soutenu et je n’ai pas réussi à décrocher de ma lecture « qui me parle ?? » avant la dernière page, arrivée bien trop vite à mon goût ! La lecture est récréative, on ne pense à rien d’autre qu’à ce qu’on lit
Ce livre est un vrai polar dans la plus pure tradition. J’ai été séduite dès le premier chapitre, bien que j’ai eu un peu peur de faire la rencontre avec des enquêteurs stéréotypés comme on a l’habitude de les voir dans la plupart des polars, qui ne sont pas pour me déplaire, sinon je ne lirai pas de polars, mais parfois, une nouveauté, un brin de fraîcheur et de différence, et ça fait du bien ! Nicolas Lebel a donc réussi avec succès à sortir des clichés du genre en évitant de nous mettre un énième flic abîmé par la vie, qui noie sa morosité et sa dépression dans l’alcool ou les prostituées. Je souligne également l’important travail de recherche qui a été fait par l’auteur qui décrit le milieu du SDF, de la Sorbonne, qui nous parle de Victor Hugo mais aussi de Napoléon III ! Que ça soit clair, ce n’est pas un livre historique, on n’est pas noyé sous les détails historiques, et heureusement car je n’aime pas ça, mais tous ces éléments sont liés et importants pour comprendre la psychologie du tueur.
Il y a une suite, elle m’attend dans ma bibliothèque, et c’est pour très bientôt !
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.