
Attention : Je vous conseille de lire cet article uniquement si vous avez lu le Tome 1, Miss Peregrine et les enfants particuliers, car je vais résumer dans les grandes lignes cette histoire et je risque de vous spoiler involontairement le premier, et ça serait vraiment dommage!
Donc toi, lecteur qui souhaite découvrir cette série de livres et qui n’a pas lu le T1 : passe ton chemin et va voir ailleurs si j’y suis 🙂
Trêve de plaisanterie… Hollow City reprend exactement où le premier tome s’est arrêté, ça a été flagrant pour moi qui ai lu les deux en quelques jours. On retrouve donc nos enfants particuliers dans de sales draps. Leur monde, tel qu’ils le connaissaient depuis de nombreuses années, a totalement volé en éclat : ils ont dû fuir leur boucle suite à une violente attaque d’Estres et de Sepulcreux, Miss Peregrine qui s’est transformée en oiseau est bloquée dans cet état animal et n’a plus la possibilité de revenir à sa forme humaine. Les enfants sont seuls, sans cette femme qui était leur mère de substitution, leur sauveuse, leur épaule… Ils apprennent que seule une autre ombrune pourra l’aider à redevenir celle qu’elle était, Miss Wren. C’est donc accompagnés de cet oiseau que les enfants décident de partir à travers une Angleterre bombardée par l’armée allemande en pleine deuxième guerre mondiale, pour trouver celle qui pourra les aider. Il faut faire vite, ils n’ont que trois jours pour espérer faire quelque chose, sans quoi leur ombrune restera à jamais un oiseau.
Si vous avez lu ma chronique du T1, vous avez lu un avis un demi-teinte : je ne savais pas si je l’avais apprécié, il y a des moments où j’étais littéralement collée à mon livre et d’autres où je trouvais le temps bien trop long. Et bien là, j’ai été servie en matière d’action, les moments de répit sont rares! Le livre commence sur les chapeaux de roue, pas de temps mort, le rythme est bien plus soutenu dans le T1 qui avait surtout pour vocation de planter le décor. Les enfants sont poursuivis par divers monstres qui cherchent d’une part, à s’emparer d’une des dernières ombrunes encore libre, et d’autre part à tuer les enfants particuliers.
Dans ce livre, on est toujours dans deux périodes, la contemporaine, et les années 40 où la Seconde Guerre Mondiale fait rage et qui est largement développée ici. On ne se retrouve qu’à de rares occasions de nos jours. Du coup, l’aspect guerre et nazisme est très développé. Les mots sont lâchés et nous rappellent les heures les plus sombres de notre Histoire : « les bottes qui claquent », « expériences scientifiques », un Estre explique aux enfants qu’il ne veut pas »éradiquer les particuliers mais sauver leur race ».
Je ne peux pas m’empêcher de faire le parallèle entre la traque des particuliers et des gitans pendant quelques chapitres, par les Estres et Sepulcreux, et la traque et le massacre des juifs et de la communauté Tsigane durant la guerre. D’ailleurs, c’est bizarre mais je n’arrive pas à coller une image de monstre (au sens propre du terme) aux Estres et Sepulcreux; la seule image qui me vient en tête durant ma lecture, ce sont des soldats en uniforme allemand et en grosses bottes coquées. Je sais très bien que ce n’est pas le cas, et que ces deux monstres n’ont pas de forme humaine, mais je ne sais pas pourquoi je n’arrive pas à me détacher de cette image.
Certaines scènes se passent pendant des bombardements. Les enfants se fondent dans la masse populaire de gens « normaux », assistent impuissants aux bombardements qui s’abattent sur Londres et qui font de nombreuses victimes autour d’eux. Ils ne peuvent pas intervenir, ils ne peuvent pas changer le cours de l’Histoire.
La personnalité des personnages est plus développée dans ce T2 : on retrouve Emma, meneuse tout feu tout flamme mais un poil bipolaire et colérique; Jacob, qui prend la mesure de la tâche qui lui incombe dans cette nouvelle vie, des nouveaux dangers qui vont parsemer son existence; Enoch, qui devient franchement pénible et sur lequel je ne pleurerais pas s’il lui arrivait quelque chose tant je le trouve insupportable (Ransom Riggs si tu m’entends….). Certains personnages passent carrément au second plan et sont très peu développés, je ne sais pas si c’est une réelle volonté de l’auteur mais je trouve ça un peu bizarre car le groupe avance ensemble, soudé dans cette quête et ce parcours du combattant…
Le fait que l’intrigue se déroule sur 3 jours nous donne un sentiment de course effrénée, de récit à cent à l’heure. L’auteur nous laisse peu de temps pour reprendre nos esprits. Je ne compte pas le nombre de chapitres pendant lesquels je me disais « allez à la fin de ce chapitre tu vas dormir parce que tu te lèves demain« … Et je continuais, encore, et encore, et encore… Le suspens est intenable et l’auteur arrive parfaitement à nous captiver, nous kidnapper dans son récit, pour nous relâcher à la dernière page…
Petits bémols : je note quelques incohérences mais je préfère ne pas développer ici pour éviter de trop vous en dire et de gâcher votre plaisir de lecture. Le passage d’une époque à une autre est aussi parfois un peu confus et il m’arrivait de me perdre un peu et de devoir revenir quelques pages en arrière pour savoir où j’en étais.
En conclusion, ce tome 2 a été a la hauteur de mes attentes. Je l’ai trouvé plus sombre que le précédent. Un étrange sentiment de pessimisme m’a envahi durant toute ma lecture. A raison, le rebondissement final est diabolique, imprévu, je ne l’ai pas vu venir tellement j’étais prise dans ma lecture! Pourtant quand j’y réfléchis, je me dis que forcément, ça devait se passer comme ça! J’ai refermé ce livre avec le profond sentiment d’être dans un autre monde, celui des particuliers…
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