
Vous l’aurez compris si vous me suivez sur Instagram, je traverse une période particulièrement compliquée niveau lecture. La faute à Blackwater, tout ce que je lis depuis la fin de la saga m’ennuie, aucun polar ou thriller ne trouve grâce à mes yeux.
Considérez donc que si je publie une chronique aujourd’hui c’est que je l’ai assez aimé pour l’avoir terminé.
Je vous parle aujourd’hui d’Au nom du bien, de Jake Hinkson, publié chez Gallmeister.
L’histoire (4ème de couverture)
Pasteur respecté d’une petite ville de l’Arkansas, Richard Weatherford n’en est pas moins simple mortel, avec ses secrets et ses faiblesses. Car Richard a fauté avec un jeune homme, Gary. Alors le coup de fil qu’il reçoit à cinq heures du matin ne présage rien de bon : le silence de Gary lui coûtera 30 000$, sinon Richard devra dire adieu à sa réputation et – surtout – à sa femme Penny et à leurs cinq enfants qui jamais ne supporteront un tel scandale. Prêt à tout pour empêcher son monde de s’effondrer, le pasteur n’a que quelques heures pour tisser une immense toile de mensonges où piéger son entourage. Mais c’est tout le charme des petites villes : même si leurs habitants prennent des directions différentes, leurs chemins finissent toujours par se croiser… inéluctablement.
Avec sa vision au vitriol d’une Amérique rigoriste et hypocrite qui s’apprête à élire Donald Trump, Jake Hinkson dépeint un monde où le bien et le mal sont interchangeables, tant que les apparences sont sauves.
Excellente découverte !
Les seuls romans que j’arrive à lire en ce moment sont des romans américains. Sans doute parce que l’envie de retourner voyager au pays de l’oncle Sam est tellement forte que j’essaie par tous les moyens de m’en imprégner jusqu’à la moelle.
Direction l’Amérique profonde, ce que je préfère, dans une petite ville de l’Arkansas. L’auteur nous plonge dans le marasme dans lequel se trouve le pasteur de la petite communauté : père de famille, mari aimant, homme d’église respecté. On imagine sans problème l’ambiance puritaine et moralisatrice de la série « 7 à la maison » (enfants des années 90, on se comprend !). Sauf que derrière l’image lisse et sans défaut apparent, le bonhomme a quand même des choses à cacher car elles pourraient nuire non seulement à sa réputation professionnelle, mais aussi anéantir sa vie de couple et familiale. Imaginez un peu le scandale si les fidèles découvraient la relation homosexuelle de leur Pasteur ! Imaginez un peu le choc si l’épouse du Pasteur, qui jouit d’un petit pouvoir de par sa stature sociale, découvrait que son mari l’a non seulement trompée, mais en plus avec une personne du même sexe !
Il y a les gens qui acceptent de faire face à leurs fautes et qui ont le courage d’affronter la réalité, et puis il y a les autres. Richard Weatherford fait assurément partie de la deuxième catégorie. Au lieu de faire son mea culpa, il cherchera par tous les moyens à cacher ce qu’il a fait quitte à franchir la ligne rouge et à s’éloigner du droit chemin.
L’auteur égratigne l’Eglise puritaine et les hommes qui la composent. Faites ce que je dis, pas ce que je fais ! L’hypocrisie règne en maître dans celui qui se plaît à sermonner les croyants pour les guider sur le bon chemin. Rien n’est plus détestable pour moi que ces moralisateurs dont les paroles ne sont pas en corrélation avec leurs actes. J’ai détesté ce personnage qui représente tout ce que j’excècre dans la religion. Dans toutes les religions d’ailleurs.
Ce que j’ai le plus aimé dans ce roman, c’est qu’il n’est pas un polar ou un thriller classique. Moi qui ne supporte plus de lire des bouquins qui tournent autour d’enquêtes policières mais qui ai malgré tout besoin d’avoir du suspense dans mes romans, j’y ai trouvé mon compte ici. Il n’y a rien de plus immersif qu’un roman dans lequel l’auteur évoque des faits de société.
L’ouvrage est court et se lit rapidement. L’action se déroule sur une durée de 24h seulement et l’auteur ne s’embarrasse pas de passages inutiles dont le seul but serait de meubler. Je l’en remercie vivement d’ailleurs parce que rien ne me gonfle plus que d’avoir l’impression de lire quelque chose de redondant avec des actions inutiles, là uniquement pour ajouter quelques pages à un roman.
Le mot de la fin
Le roman m’a tellement plu que j’en lirai d’autres de l’auteur très prochainement !
Affaire à suivre.