Polar américain

Les imposteurs – John Grisham

Lire un roman de John Grisham est l’assurance de passer un excellent moment. J’aime tellement tout ce qu’il fait que j’ai ressorti de ma bibliothèque tous les romans que j’ai déjà lus de lui, il y a une dizaine d’années quand j’ai commencé à lire du polar, pour pouvoir les lire à nouveau, avec un œil plus expert qu’à l’époque.

Je vous parle aujourd’hui du roman Les imposteurs, de John Grisham, publié aux éditions J.C. Lattès.

L’histoire (4ème de couverture)

En commençant leurs études de droit, Mark, Todd et Zola voulaient changer le monde, le rendre meilleur. Mais ils ont été dupés. Ils ont contracté de lourds emprunts pour payer Foggy Bottom, une école qui semble être une usine à fric et dispense un enseignement si médiocre qu’à la sortie personne, ou presque, ne réussira l’examen du barreau. Quand ils découvrent que leur établissement appartient à Hinds Rackley, un financier de New York à la tête d’une société d’investissement spécialisée dans les prêts étudiants, les trois amis comprennent qu’ils sont victimes d’une vaste arnaque.
Existe-t-il un moyen de se libérer du joug de cette dette écrasante, de révéler les malversations de Hinds Rackley, et de gagner quelques dollars au passage ? C’est ce qu’ils vont découvrir à leurs risques et périls.

Bon moment de détente

Je vous l’ai déjà dit, la spécialité de John Grisham, ce sont les thrillers judiciaires. Cette fois il ne s’agit pas d’un procès ou d’une enquête, mais plutôt des dérives de certaines écoles de droit. Le parcours pour accéder à un emploi dans le barreau est long, difficile et semé d’embuches, et les personnages qui composent ce roman vont en faire les frais.

Deux choses ont la capacité de rendre fou un être humain : l’argent et la vengeance. Bingo, on est en plein dedans ici !

On rencontre des étudiants paumés, floués financièrement, endettés à une hauteur telle qu’ils n’arriveront jamais à rembourser leur emprunt, à moins de braquer une banque ou de se lancer dans des activités lucratives mais pas très légales. La mort de l’un d’eux va créer un électrochoc sur le petit groupe d’amis, et il semblerait qu’ils aient perdu pied avec la réalité tant ces évènements les ont conduits à prendre une cascade de mauvaises décisions pour tenter de s’en sortir, creusant ainsi encore plus leur propre tombe.

Le système scolaire américain est sans pitié. Les meilleurs peuvent accéder à de grandes écoles hors de prix, les obligeant à contracter d’importants emprunts qui pourront rembourser une fois leur diplôme en poche grâce à un poste lucratif. Les autres, moins bons, se voient fermer la porte de ces prestigieuses écoles et sont contraints de se tourner vers des organismes de seconde zone qui s’apparentent plus à des voyous qu’à de réelles écoles. Le prix reste néanmoins exorbitant, sauf qu’à la clé, il n’y aura pas de boulot car leur diplôme ne vaudra rien. En attendant, il faudra rembourser, et fissa ! L’auteur met en avant dans Les imposteurs les pressions exercées par les organismes de recouvrement de crédit qui sombrent dans le harcèlement le plus abject, la jungle des formations universitaires qui entraîne des milliers d’étudiants dans un cercle vicieux en les condamnant à la précarité, voire à la faillite avant même que leur vie professionnelle ne démarre.

Je ne sais pas quelle est la part de réalité ou de fiction dans cette intrigue, mais j’imagine bien que le système scolaire aux Etats-Unis et le coût faramineux des études pour les étudiants conduisent à quelques dérives du genre. Dans un système où l’argent est roi et permet d’ouvrir certaines portes, je suppose que de nombreux escrocs tentent de se faire de l’argent au détriment des étudiants.

J’ai éprouvé une certaine sympathie à l’égard des jeunes qui tentent par tous les moyens de s’en sortir quitte à devenir à leur tour des escrocs. Qui sait comment il réagirait s’il se retrouvait acculé de dettes qui ne pourraient être remboursées même après une vie entière de labeur, poussé au cul par les organismes de crédit harceleur ?

Il y a des moments qui sont certes moins crédibles dans ce roman et un peu gros pour qu’on y croit, l’auteur prend sans doute des libertés avec la réalité pour pimenter son récit mais ça a bien fonctionné pour moi malgré quelques passages un peu longs.

Le mot de la fin

Le système inhumain et gangréné par l’argent est au cœur de nombreux romans de John Grisham qui se fait, une fois de plus, le porte-parole de ceux qui ont été aspiré dans un tourbillon infernal incapable de s’arrêter.

Il ne sera pas mon préféré de l’auteur, mais il reste un excellent moment de lecture.

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