
Voilà un bon moment que je n’avais pas lu un roman français. Ces derniers mois je prends un plaisir tellement immense à lire du nordique que les français passent à la trappe, mais j’ai décidé d’intercaler, entre deux auteurs du grand nord, des romans d’autres horizons au risque de me lasser ou pire, de n’avoir plus rien à lire de scandinave à un moment.
Comme vous pouvez le constater sur cette quatrième de couverture, je reste dans le froid avec un ouvrage qui se passe en plein hiver en montagne.
Je vous parle aujourd’hui de Memory, d’Arnaud Delalande, publié chez Pocket.
L’histoire (4ème de couverture)
Un meurtre. Huit témoins. Pas un ne se souvient de ce qui s’est passé.
Au cœur de Harmonia, une clinique spécialisée perdue dans la montagne, un patient est retrouvé pendu en présence de huit autres malades. Un suicide qui a tout l’air d’un meurtre déguisé. Un homme mort. Huit témoins. Un huis clos. La combinaison parfaite pour une enquête vite résolue… C’est compter sans l’amnésie bien particulière que présentent les résidents : leurs souvenirs s’effacent au bout de six minutes. Ils ont été témoins, mais ne se souviennent…
Un roman divertissant
Direction les Alpes ! Et plus précisément un institut spécialisé dans lequel vivent des personnes qui ont subi un traumatisme et ont perdu leur mémoire à court terme. Jeanne, nouvellement nommée lieutenant et traversant une épreuve particulièrement difficile de sa vie, est dépêchée sur place pour enquêter. Mais comment enquêter auprès de témoins qui ont tout vu, mais qui sont incapable de se souvenir de quoi que ce soit ?
L’immersion est ici totale. Le sentiment d’isolement de ce lieu coupé du monde est renforcé par le sentiment d’insécurité qui y règne et par les conditions climatiques difficiles de l’hiver. Nous faisons connaissance tour à tour avec tous les patients, nous apprenons à connaître leur histoire et nous découvrons les accidents qui les ont conduits ici. Forcément l’état psychologique des témoins rend l’enquête quasi impossible, et ça se ressent par moment dans le rythme de l’intrigue qui n’est pas des plus tonitruants, notamment lors de la partie consacrée aux différents interrogatoires. Heureusement le roman est court, environ 300 pages, ça passe sans que ça lasse ! Et ça passe surtout bien grâce au personnage de Jeanne qui est, de loin, le personnage le plus développé et le plus attachant du roman .
Jeanne vient de perdre son père, lui-même ancien policier. Elle se retrouve sans famille, noie sa détresse dans des litres de whisky, tente de faire ses preuves sur ce poste où elle vient tout juste d’être nommée. Le début du roman lui est entièrement consacré et si certains lecteurs ont pu trouver ce démarrage un peu trop lent, moi je l’ai beaucoup apprécié parce que ces passages sont assez poignants et créent instantanément un sentiment empathique fort vis-à-vis d’elle. La tristesse qui émane de ce personnage est décrite avec justesse par l’auteur qui, sans tomber dans le pathos, nous livre quelques passages assez émouvants. J’ai ressenti beaucoup d’affection pour cette jeune femme à la vie cabossée et c’est son personnage, plus que l’enquête en elle-même, qui marquera le lecteur.
Là où ce roman est également intéressant, c’est grâce à un certain nombre d’explications sur les maladies psychiques et la mémoire. J’ai trouvé ça fascinant d’en apprendre autant sur quelque chose qui reste, malgré les recherches et la science, un mystère.
Le mot de la fin
Il ne sera pas mon roman de l’année, mais ça s’est plutôt bien passé entre lui et moi.
A réserver pour une longue soirée d’hiver !