
Je continue donc sur ma lancée avec Lars Kepler. Il me restait deux ouvrages de la série Joona dans ma PAL, celui-ci et L’homme miroir qui est à ce jour le dernier publié de la série. Il me manque Le chasseur de lapins et Lazare, ils sont commandés et j’attends de les recevoir d’un jour à l’autre histoire de terminer cette série courant février/mars.
Si j’ai eu un coup de foudre terrible pour Le marchand de sable il y a quelques jours, ça s’est bien passé avec celui-ci mais pas au point de me déclencher un coup de cœur.
Si vous n’avez pas lu les précédents romans de l’auteur, quittez immédiatement cette chronique et allez lire les précédentes car bien que je ne spoile jamais les romans que je lis, des éléments importants des précédents tomes vont être mentionnés dans cet article et je ne voudrais pas que votre découverte de la série soit gâchée par ma chronique. Et j’insiste à nouveau, ne lisez pas ce livre si vous n’avez pas lu les précédents (ou je sais Katia chérie, je suis chiante avec mes séries !!! ). Toute la série Lars Kepler est très étroitement liée, et tome après tome des éléments importants et fondamentaux arrivent aux personnages récurrents. Vous allez vous sentir complètement paumés si vous ne les lisez pas dans l’ordre et vous ne pourrez pas en apprécier pleinement votre lecture. Mieux vaut ne pas le lire que de le lire sans avoir pris le temps de découvrir les autres.
Je vous parle aujourd’hui de Désaxé, de Lars Kepler, publié chez Acte sud.
Pour rappel, si vous souhaitez démarrer cette série, vous devez lire dans l’ordre suivant : L’hypnotiseur, Le pacte, Incurables, Le marchand de sable, et celui-ci.
L’histoire (4ème de couverture)
Sur une vidéo anonyme adressée à la police criminelle, une femme est en train d’enfiler son collant, probablement filmée à son insu. Le lendemain, elle est retrouvée assassinée à coups de couteau. Lorsqu’elle reçoit une deuxième vidéo, la police panique à l’idée d’avoir un train de retard sur le meurtrier. Tout est mis en oeuvre pour identifier la prochaine victime. En vain. Puis le même scénario se répète… et les cadavres se multiplient. Sur l’une des scènes de crime, les enquêteurs découvrent un homme en état de choc. Il a nettoyé la maison de fond en comble avant d’allonger confortablement le corps mutilé de sa femme dans le lit conjugal, mais ne se souvient plus de rien. Pour forcer les barrages de la mémoire, la police fait appel au Dr Erik Maria Bark. Pour la première fois depuis très longtemps, l’hypnotiseur va reprendre du service, loin de se douter que ses découvertes l’entraîneront dans une spirale mensongère qui pouffait s’avérer fatale.
Dans la lignée des précédents
Cinquième tome de la série Joona, et quelle surprise !!! Désaxé signe le grand retour d’Erik Maria Bark, alias l’hypnotiseur, personnage charismatique rencontré dans le roman éponyme qui marque le début de la série. J’avais eu un réel coup de cœur pour ce personnage et ça avait été un crève-cœur de me rendre compte dans Le pacte qu’il fallait que je tire un trait sur lui car c’est Joona, le flic, qui allait dorénavant être mis en avant. Depuis cette petite déception, j’ai appris à apprécier Joona, je m’y suis attachée et je l’avais laissé dans une situation particulièrement difficile en terminant Le marchand de sable. Grande joie et bonheur donc de voir réunis dans un roman ces deux personnages, d’autant plus que les deux vont se compléter parfaitement, lier quelque chose de très fort, s’aider, traverser des épreuves main dans la main et bien évidemment enquêter ensemble sur une série de meurtres.
Ici, ils auront affaire à un stalker, comprenez quelqu’un qui traque, piste, épie ou espionne une autre personne dans la vie réelle ou sur internet. Le stalker ira jusqu’au bout de sa folie en assassinant ces femmes, devenues de réelles proies, avec une sauvagerie effroyable. Le psy, Erik, va intervenir dans un premier temps auprès du mari de la première victime, traumatisé par la découverte de la scène de crime comme on peut l’imaginer. Ce que j’aime avec ce personnage c’est qu’il apporte une part importante de psychologie dans ce qui pourrait s’apparenter à un simple polar, certes de bonne facture mais relativement classique. Je suis fascinée par le mécanisme de l’hypnose, j’ai moi-même eu l’occasion d’en faire pour traiter un deuil difficile et je sais la puissance de ce procédé sur l’esprit pour faire ressurgir des traumatismes enfouis très profondément en nous. Je trouve ça fascinant à lire, fascinant à découvrir, les passages liés à l’hypnose sont parfaitement décrits tout en insufflant un suspense vraiment diabolique.
L’enquête est intéressante et assez intrigante je dois l’avouer mais, cette fois, il y a un mais, j’ai trouvé que l’ouvrage traînait un peu en longueur vers le milieu du roman durant une bonne centaine de pages, avant de retrouver un rythme plus tonitruant dans la dernière partie. Cette partie m’a paru un peu longue et je pense que l’intrigue aurait pu être raccourcie de cette centaine de pages sans que cela pose problème pour le déroulé de l’histoire. C’est bien là le seul reproche que j’aurais à formuler sur Désaxé. Il reste néanmoins une excellente lecture, et j’attends avec impatience ma commande du Chasseur de lapin et de Lazare pour m’enfiler le reste de la série.
Le mot de la fin
Dieu merci je n’ai pas eu la bonne idée de lire ce bouquin durant la deuxième semaine de janvier alors que j’étais toute seule à la maison… S’il y a bien quelque chose qui me terrorise dans mes polars, c’est le fait d’être attaquée (séquestrée, torturée, violée, tuée) chez moi… Ça m’avait d’ailleurs déjà fait ça avec L’empathie d’Antoine Renand il y a trois ans, bien que son intrigue ainsi que son méchant à lui soient complètement différents de ceux de Lars Kepler… Bref, tout ça pour vous dire de bien verrouiller la porte de chez vous et de bien vous barricader pour cette lecture si vous êtes une p’tite nana sensible. Servez-vous ensuite un bon verre de café ou de vin en fonction de l’heure, gardez quand même un couteau bien affuté pas loin de vous au cas où, et plongez durant des heures dans ce pavé de presque 600 pages !
Du bon Lars Kepler, un chouia en-dessous des précédents, mais il faut dire que la barre était tellement haute avec Le marchand de sable qu’il est bien difficile de faire encore mieux.