
Depuis que je suis adolescente et l’apparition à la télévision de Faites entrer l’accusé, je voue une véritable passion pour les émissions qui relatent des enquêtes criminelles. Je n’ai jamais vraiment compris pourquoi certaines personnes, moi la première, se passionnent tant pour les faits divers. Il doit y avoir un petit côté voyeur, mais nous sommes nombreux à l’être et ça me rassure un peu concernant ma santé mentale.
Comme vous le savez, je suis en déprime littéraire depuis que j’ai terminé mes six lectures de la fantastique série de Hjorth & Rosenfeldt, et je me suis dit que ces deux courts ouvrages qui ne sont pas des romans pourraient être parfaits pour m’aider à passer à autre chose. Mission accomplie !
Exceptionnellement je vais chroniquer deux bouquins dans une seule chronique parce que je vais m’attacher à vous parler de la forme et pas du fond, et il est inutile de faire plusieurs articles pour ça. Je vous parle aujourd’hui d’Une femme a disparu, et du Retraité et l’escort-girl, écrits par Jean-Marc Bloch et Rémi Champseix. C’est publié récemment aux éditions Pocket.
Quatrième de couverture – Le retraité et l’escort Girl / L’affaire Jean-Jacques Le Page
Juillet 2009, des pompiers sont appelés à intervenir sur l’incendie d’une villa à Plougonvelin, près de Brest. Dans les décombres, ils découvrent le corps calciné de Jean-Jacques Le Page, un retraité de 67 ans. Très vite, les premières expertises révèlent que ce n’est pas un accident: le corps de l’homme est criblé de coups de couteau. Jean-Jacques Le Page a donc été assassiné.
Le commissaire Jean-Marc Bloch raconte cette affaire authentique et hors du commun où la réalité dépasse la fiction
Quatrième de couverture – Une femme a disparu – L’affaire Anne Barbot
Mars 2013, Anne Barbot disparaît alors qu’elle part travailler au supermarché de Vritz, en Loire-Atlantique.
Son mari Didier est rongé d’inquiétude. L’agriculteur organise bientôt une marche blanche, soutenu par la famille de son épouse. Il supplie les témoins éventuels de se manifester.
Quand le corps d’Anne est retrouvé carbonisé dans le coffre de sa voiture, Didier est effondré…
Le commissaire Jean-Marc Bloch raconte cette affaire authentique et hors du commun où la réalité dépasse la fiction.
Parfait entre deux polars
Ma chronique ne va pas être bien longue, d’une part parce que je ne vais pas m’attacher à vous parler de l’intrigue, forcément il n’y en a pas car il ne s’agit pas de fiction, d’autre part parce que je n’ai pas une grande expérience dans la lecture de ce genre de bouquin et que je n’ai, par conséquent, aucun autre point de comparaison.
Jean-Marc Bloch est une figure médiatique bien connue, il co-anime avec Arnaud Poivre d’Arvor l’émission Non élucidé dont je suis une fidèle téléspectatrice. J’ai toujours apprécié ce que dégage cet ancien commissaire à la retraite, et tout au long de mes lectures j’ai entendu sa voix me raconter l’histoire dans ma tête.
Les ouvrages sont courts, moins de 150 pages à chaque fois. Parfait pour se détendre deux heures, inutile de réfléchir, il n’y a qu’à se laisser guider par les auteurs qui décrivent les faits, les rouages de l’enquête, le contexte dans lesquelles elles se situent, sans parti pris et surtout sans verser dans le pathos. Si je suis une amatrice des émissions de faits divers, avec en tête évidemment l’inégalé et inégalable Faites entrer l’accusé (je me remettrai jamais du départ d’Hondelatte même si j’ai continué à suivre les autres) j’en déteste une particulièrement : Crimes, produite et racontée par Jean-Marc Morandini. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il verse dans le pathos et dans les tournures toutes faites pour faire pleurer dans les chaumières, et les commentaires too much du genre « le petit village restera marqué, à jamais, par ce terrible drame ». Une fois ça passe, à chaque émission ça devient franchement relou.
Si je vous explique ça, c’est pour vous dire qu’ici, pas de pathos, juste les faits, les éléments de l’enquête, et une certaine subtilité pour maintenir le suspense dans les deux affaires. Pas de blabla inutile non plus, les auteurs vont à l’essentiel tout en détaillant malgré tout de manière minutieuse l’avancée des investigations. Pas d’ennui, une pointe d’humour de temps en temps, c’est tout ce qu’il me faut en ce moment !
Il me semble également important de préciser que, bien qu’il y ait eu de nombreuses failles au niveau des deux enquêtes, malgré le passé professionnel de Jean-Marc Bloch, à aucun moment il ne juge, condamne, ou dénigre le travail qui a été fait. Aucun jugement de valeur chez lui, je trouve ça très classe de la part du monsieur !
Les auteurs ont publié quatre autres enquêtes chez Pocket, je vais me les procurer sans tarder (ça faisait longtemps que je n’avais pas entamé une nouvelle collection ah ah !). Je suis contente de voir qu’ils ont choisi de nous parler d’enquêtes moins connues au lieu de se pencher une énième fois sur les grandes affaires qui ont un retentissement médiatique de plusieurs années, voire décennies si on prend par exemplaire L’affaire Grégory.
Le mot de la fin
Vite, vite, vite, il me faut les quatre autres !