
Cet ouvrage s’est jeté sur moi alors que je faisais quelques courses dans mon petit Super U de campagne, particulièrement fourni en polars d’ailleurs ce qui n’est pas déplaisant pour moi qui vit à 1h de route de la première librairie indépendante.
La couverture a attiré mon œil, la quatrième de couverture me promettait une immersion totale dans les quartiers sombres de Los Angeles, here we go, j’ai besoin de voyager moi !
Ce roman n’est pas forcément dans le même genre que ceux que je lis habituellement, il ne sera pas mon coup de cœur de l’année mais ça s’est plutôt bien passé entre lui et moi pourtant.
Je vous parle aujourd’hui de Gangs of L.A., de Joe Ide, publié chez Folio policier.
L’histoire (4ème de couverture)
La police de Los Angeles ne parvient pas à juguler la criminalité galopante dans les quartiers mal famés à l’est de Long Beach : meurtres impunis, retraités dépouillés, enfants kidnappés… Mais on murmure le nom d’un citoyen qui peut aider ceux à qui la police tourne le dos : Isaiah Quintabe.
On l’appelle IQ. Un loup solitaire qui n’a jamais fait d’études, et qui cache sous une apparence nonchalante une ténacité à toute épreuve et une intelligence hors du commun. Ses clients, reconnaissants mais sans le sou, lui donnent ce qu’ils peuvent en paiement : un jeu de pneus neufs, un gratin fait maison… Mais pour survivre il doit également accepter des contrats en espèces sonnantes et trébuchantes.
Cette fois, il est appelé par un célèbre chanteur convaincu qu’on veut sa peau. L’enquête d’Isaiah lui fera croiser une ex-femme rancunière, une bande de malfaiteurs notoires, un molosse aux crocs acérés et un tueur à gages sanguinaire.
American nightmare
Oubliez tout ce que vous savez de Los Angeles, aujourd’hui je ne vous emmène pas dans la ville clinquante des stars, ni sur la plage de Venice Beach ou dans le quartier d’Hollywood, je vous emmène dans les bas-fonds de là ville, là où ne s’aventurent que les caïds, dealers, ou membres de gangs en tous genres.
La lecture a été un peu compliquée au début car le style de l’auteur est franchement particulier, parfois un peu brouillon et décalé, ça part dans tous les sens et j’ai mis une bonne centaine de pages à accrocher et à rentrer dedans. J’ai cru que j’allais à nouveau abandonner un bouquin, mais j’ai finalement bien fait de continuer car passé la centième page, j’ai commencé à me sentir concernée par l’histoire et à m’attacher aux personnages de ce roman assez peu conventionnel.
L’ambiance poisseuse nous colle à la peau, le danger est partout mais un rayon de soleil émerge dans cette noirceur grâce au personnage d’Isaiah, détective privé surdoué, qui mène une carrière bien discrète alors qu’il est bourré de talent et pourrait aisément faire partie de l’élite. Son truc à lui, c’est de venir en aide aux personnes qui sont le plus dans le besoin, et pour ceux qui n’ont pas les moyens de le payer, il acceptera volontiers des contreparties en nature comme un peu de nourriture ou quelques services rendus. Oubliez l’image de superhéros, Isaiah est un mec banal malgré son intelligence hors-norme, discret, mais surtout traumatisé par la mort de son frère alors qu’il était plus jeune. Ce drame est sans doute la cause de ce qu’il est aujourd’hui, sa vie personnelle est marquée au fer rouge par cette perte et même s’il n’est pas du genre à s’apitoyer, on ne peut qu’éprouver une tendresse pour lui.
Le milieu du rap dans lequel se situe l’intrigue n’est pas forcément un milieu qui m’attire de prime abord mais ma foi, ça passe pas trop mal ici malgré les clichés que l’auteur véhicule sur le microcosme qui évolue dans ce milieu.
Le mot de la fin
Véritable plongée dans les Etats-Unis, loin de la carte postale américaine, ce roman est une bonne mise en bouche pour découvrir ce qui s’apparente au premier roman d’une série. Je suis assez peu inspirée pour ma chronique, c’est souvent le cas pour les romans qui me sortent de ma zone de confort d’ailleurs.
Très différent des polars qu’on lire la majorité du temps, je saurais pas vous dire si je vous le conseille ou pas. Sans trop me mouiller, je dirais oui pour ceux qui en ont marre du conventionnel, non pour ceux qui ont du mal à ouvrir leurs chakras à autre chose.