
Je n’avais lu qu’un seul roman de Linwood Barclay jusqu’à aujourd’hui, Crains le pire, et après ce deuxième bon rendez-vous avec lui, je pense en enchaîner quelques-uns dans les prochaines semaines.
L’avantage de cet auteur, c’est qu’il a publié bon nombre des romans indépendants. J’aime lire les deux, mais actuellement j’ai déjà attaqué trois séries de polars nordiques (Jørn Lier Horst, Lotte & Soren Hammer et Hjorth & Rosenfeldt) et en ajouter une de plus aurait été de trop, je pense…
Je vous parle aujourd’hui du dernier roman traduit en français de Linwood Barclay, Du bruit dans la nuit, publié chez Belfond.
L’histoire (4ème de couverture)
Paul Davis n’est que l’ombre de lui-même : huit mois plus tôt, ce professeur de littérature à l’existence sans relief a vu un assassin transporter des cadavres de femmes dans le coffre de sa voiture.
Depuis, Paul subit les assauts d’un violent syndrome de stress post-traumatique. Comment se libérer de cette nuit d’horreur ? Pour l’aider, son épouse l’encourage à coucher sur le papier les pensées qui le rongent et lui offre, pour ce faire, une vieille machine à écrire.
Mais bientôt, aux images cauchemardesques de ses nuits viennent s’ajouter des bruits étranges, le tac tac tac frénétique des touches d’un clavier. Et plus inquiétants encore sont les messages cryptiques, tapés par la machine, que Paul découvre au petit matin.
Somnambulisme ? Machination ? Démence ? À moins que les victimes du tueur ne s’adressent à lui pour réclamer vengeance ? Avec le soutien d’Anna White, sa charmante psychiatre, Paul s’enfonce dans les méandres d’une enquête aux soubresauts meurtriers…
Un roman récréatif
Les premières pages donnent le sentiment d’un démarrage tonitruant, alors qu’on assiste à la tentative d’assassinat d’un professeur, surpris par son collègue et ami en bien mauvaise posture. 8 mois plus tard, c’est un Paul traumatisé avec des séquelles neurologiques que l’on retrouve : pertes de mémoire, errances, cauchemars, nous assistons à ses séances de psychothérapie afin de l’aider à traverser cette mauvaise passe. Nous assistons également à sa vie de couple, et on ne peut que plaindre sa femme de ce qu’elle subit avec un mari complètement à l’ouest et en proie à un gros choc traumatique.
De là, nous entrons dans un thriller psychologique, et l’auteur utilise tous les stratagèmes bien connus du genre pour créer du suspense et de la tension. Rien de bien novateur, pourtant ça fonctionne et c’est particulièrement divertissant. Les errances de Paul deviennent les nôtres, on est incapable de savoir si c’est lui qui perd la tête et devient dingue ou s’il se passe vraiment des choses étranges autour de lui. Et puis il y a cette mystérieuse machine à écrire qui semble résonner la nuit comme si elle prenait vie. Un soupçon de Stephen King ? Il faudra le lire, pour le savoir…
Ce roman n’est pas un coup de cœur, car si j’ai adoré le démarrage ainsi que le dernier tiers, j’ai trouvé certains moments et certains passages un chouia longs entre les deux et je m’y suis parfois ennuyée. C’est d’ailleurs récurent entre les romans psychologiques et moi, les répétitions censées augmenter la tension narrative peuvent me gaver par moment car cela me donne l’impression d’une intrigue qui stagne, c’est pourtant nécessaire pour que cela fonctionne. Et puis il y a eu un déclic à un moment dans ma lecture, un rebondissement inattendu qui m’a donné un énorme coup de fouet et dès lors, plus moyen de lâcher le bouquin jusqu’à la dernière page. Le choix de ce rebondissement est vraiment audacieux et donne tout son caractère au roman qui aurait paru assez fade sans lui. C’est bien joué de la part de l’auteur car même si j’ai senti certains événements arriver, d’autres me sont tombés sur le coin de la gueule sans que je m’y attende.
Le mot de la fin
Chronique pas bien longue, je ne suis pas très inspirée pour vous dire que j’ai aimé, que c’est un roman divertissant qu’on reprend avec plaisir après une journée de travail ou les fesses dans un transat en vacances. Du bruit dans la nuit n’est pas le roman de l’année, mais il fait malgré tout le job, et c’est tout ce qu’on lui demande !