Editions Sonatine

La chasse – Gabriel Bergmoser

Après deux déceptions successives (Le détroit du Loup et Le pacte de Lars Kepler dont je n’ai pas encore rédigé la chronique tant la déception est immense), j’ai eu envie de quitter temporairement le nord de l’Europe pour aller dans un endroit un peu plus chaud. Direction donc l’Australie !

Ce roman est le premier de l’auteur Gabriel Bergmoser, les avis positifs étaient relativement nombreux ces dernières semaines sur les réseaux sociaux pour me donner envie de le lire (je crois bien que c’est mon premier polar australien).

Verdict ? Juste après la quatrième de couverture !

Je vous parle de La chasse, de Gabriel Bergmoser, publié récemment chez Sonatine.

L’histoire (4ème de couverture)

Dans l’immensité sauvage d’une Australie écrasée sous un soleil de plomb, Frank s’occupe d’une petite station-service perdue au milieu de nulle part. Son quotidien solitaire n’est troublé que par le passage de quelques rares clients. Un jour, une voiture arrive en trombe. Une jeune femme en sort, fait quelques pas et s’écroule. Aidé par un couple de voyageurs, Frank tente de soigner les blessures de l’inconnue lorsque de mystérieux assaillants arrivent sur les lieux. Coupés du monde, les occupants de la station-service vont alors devoir faire face à un véritable siège.

Bonne découverte !

Oubliez Melbourne, Sydney, la grande barrière de corail ou encore l’Uluru, c’est au fin fond de l’Australie que l’auteur situe son intrigue. Loin de tout circuit touristique se dresse la petite station service moribonde de Franck, quinquagénaire misanthrope, qui se retrouve du jour au lendemain avec sa petite fille de 14 ans sur les bras, larguée ici par ses parents qui souhaitent l’éloigner quelques temps histoire de régler leurs histoires de couple en pleine crise. Rares sont les visiteurs qui s’arrêtent dans ce coin paumé, tout juste une halte pour se ravitailler en carburant et repartir sur les routes désertes de l’Australie en quête d’authenticité et de découvertes. Alors quand une jeune femme arrive gravement blessée, mais refuse qu’il appelle les secours pour l’aider, ça commence à sentir le roussi… Et les emmerdes arrivent forcément derrière, car cette jeune femme qui semble fuir quelque chose est effectivement poursuivie par ceux qui l’ont mise dans cet état, et le moins qu’on puisse dire c’est que ça ne sont pas des enfants de chœur.

J’ai trouvé ce roman palpitant et diablement bien construit. Même si les fils de l’intrigue sont visibles assez rapidement, le suspense est maintenu par l’auteur tout au long de ce bouquin relativement court, et pourtant particulièrement dense en actions, rebondissements, et en horreurs aussi. L’auteur n’y va pas avec le dos de la cuillère pour nous servir du sanglant et du dégueulasse, certaines scènes pourraient choquer les plus fragiles et c’est assez rare de retrouver autant de violence dans un roman (ce qui n’est pas pour me déplaire même si je me suis quand même assagie ces derniers mois, notamment en revenant au polar nordique).

L’auteur a à cœur de pousser à son paroxysme le sentiment d’isolement qui est perpétuel, assez étouffant je dois l’avouer. On a le sentiment que des barreaux invisibles nous tiennent enfermés là-bas aux côtés des personnages et le petit côté huis-clos dans la fournaise australienne n’est pas pour me déplaire.

J’ai vraiment apprécié également les personnages de Franck ainsi que sa petite fille, deux personnages que tout oppose, qui ne se connaissent quasiment pas mais qui vont devoir composer ensemble, lui le bonhomme grincheux et elle l’ado un peu chiante. Chacun est particulièrement attentif à l’autre, sans vouloir le montrer, et il se noue une relation que je trouve vraiment touchante entre eux.

Le roman étant relativement court, moins de 300 pages, il se lit rapidement et l’intérêt ne redescend jamais même si par moment il y a comme un petit air de déjà-vu et de too-much. C’est ce qui me fait dire que La chasse était pour moi une bonne lecture, mais pas un coup de cœur malheureusement.

Le mot de la fin

La prochaine fois que nous pourrons voyager avec monsieur Serial, je ne suis pas sûre de vouloir prendre un « itinéraire bis » pour sortir des sentiers battus, de peur de me retrouver prise au piège chez des barbares.

Une lecture immersive, dépaysante et divertissante.

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