Editions Acte Sud, Polar/thriller nordique

Angoisse glaciale – Mads Peder Nordbo

Je vous ai parlé il y a quelques jours de La fille sans peau, premier roman d’une série de romans policiers qui se déroulent au Groenland, écrit par l’auteur danois Mads Peder Nordbo. J’avais bien accroché à son premier roman et j’avais envie de poursuivre directement avec le second, histoire que tout soit bien frais dans ma tête. J’ai clairement bien fait d’enchaîner les deux ! Si je vous parle régulièrement d’ouvrages qui font partie d’une série mais qui peuvent se lire de manière indépendante, cette fois ce n’est pas le cas, si vous lisez Angoisse glaciale avant La fille sans peau, vous serez clairement complètement paumés dans l’intrigue. Certes, il y a une nouvelle enquête, de nouveaux morts, mais tout est tellement lié qu’il est impératif de les lire dans l’ordre, sans faire l’impasse sur le premier.

Si La fille sans peau avait été une lecture correcte pour moi, j’ai franchement hyper accroché à celui-ci que j’ai lu en une journée de mauvais temps et de congés en solo.

Je vous parle donc aujourd’hui d’Angoisse Glaciale, de Mads Peder Nordbo, publié chez Acte sud.

L’histoire (4ème de couverture)

Base militaire de Thulé, Nord du Groenland, 1990. Une expérience scientifique est menée, visant à développer une pilule qui permettrait de mieux résister au froid. Les conditions deviennent de plus en plus difficiles et les tensions montent, jusqu’au drame. Deux cobayes sont retrouvés assassinés et le coupable semble s’être suicidé. Il s’agit de Tom Cave, le père de Matthew.

Vingt-quatre ans plus tard, alors que sa demi-sœur est portée disparue, ce dernier reçoit une lettre extrêmement déconcertante : l’auteur n’est autre que feu son père.

Que s’est-il réellement passé sur cette base militaire ? Et y a-t-il un lien avec la disparition de sa demi-sœur ? Avec l’aide de la jeune chasseuse de phoques, Tupaarnaq, Matthew va parcourir le Groenland et tenter de déjouer de nombreuses embûches afin de découvrir la vérité avant qu’il ne soit trop tard. Car quelqu’un semble prêt à tout pour les en empêcher.

Un arctic noir haletant qui ne fait pas trembler que de froid.

Rififi au pays des ours polaires !

Nous retrouvons donc une partie des personnages rencontrés précédemment dans La fille sans peau. Comme je vous le disais en présentation de l’article, oui on est bien sur une nouvelle intrigue car cette fois il n’est plus question du cadavre retrouvé coincé dans un iceberg (voir chronique précédente), l’intrigue se centre en effet bien plus sur Matthew et son étrange famille, entre sa demi-sœur qu’il ne connaît que très peu, et son père qui refait surface alors qu’il était censé être mort depuis belle lurette, père d’ailleurs accusé d’avoir assassiné des collègues dans la base militaire où il officiait alors que Matthew n’était qu’un tout jeune enfant.

Derrière une construction plutôt classique, à savoir alternance passé/présent, nous oscillons constamment entre l’année 1990 et aujourd’hui. En 90, l’auteur nous immerge au sein de la base militaire de Thulé où sont pratiquées des expériences sur des cobayes humains, des expériences qui font froid dans le dos et qui posent question d’ailleurs sur : jusqu’où peut-on porter atteinte à un homme, à sa santé, sous prétexte de faire avancer la science ? Vaste débat, et dieu sait qu’il est actuel. Ici, les effets secondaires des médicaments qui sont testés sont effroyables et peuvent conduire à des drames.

Comme dans son premier roman, l’auteur continue de nous faire découvrir le Groenland, dans tout ce qu’il a de plus positif (les paysages incroyables qui me font rêver par procuration) mais dans tout ce qu’il a également de plus négatif. Il est question notamment des violences faites aux femmes, violences qui visiblement caractérisent cette société encore très machiste. Sans jamais tomber dans le pamphlet, la prise de position ou même la victimisation des femmes, l’auteur traite habilement de ce sujet en contrebalançant cette image de fine fleur fragile avec le personnage de Tupaarnaq qui déploie ici ses ailes pour se révéler à nous. Elle occupe une place prépondérante ici, contrairement au premier roman où elle était un personnage secondaire, et j’ai beaucoup aimé son petit côté Lisbeth Salander. Elle en a bavé dans sa vie Tupaarnaq, et elle compte bien faire payer les responsables. Chasseuse de phoque invétérée, elle ne tue que lorsque c’est nécessaire, même si au moment d’enlever la vie elle n’a aucune hésitation à le faire, que ça soit pour un animal ou pour un être humain. Elle forme, dans ce deuxième tome, un duo assez improbable avec Matthew, et ensemble ils mèneront l’enquête pour lever les nombreuses interrogations qui gravitent sur le passé de sa famille.

A nouveau, j’ai eu la très bonne surprise de constater sur le rythme de l’intrigue est détonnant pour un roman nordique, et j’insiste vraiment dessus car bien des lecteurs de polars sont refroidis (elle était facile celle-là) par le fait qu’habituellement, les polars venus du froid ont un rythme lent qui peut décourager ceux qui ont besoin que ça bouge. A aucun moment l’action ne s’arrête, les rebondissements sont multiples, le suspense est tenu d’une main de maître par l’auteur qui a à cœur de nous distraire, de nous donner tout ce qu’attend tout bon lecteur de polar qui se respecte : du rythme, des cadavres, des cassages de gueule, et de l’action !

Le mot de la fin

Un roman absolument palpitant ! Vite vite vite le troisième !!!

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