
Lars Kepler est le pseudo de deux auteurs de polars suédois. Je n’avais encore jamais pris le temps de les lire, et j’ai découvert avec effarement que ma très vieille PAL de la honte (qui a au moins 4 ans…) comportait pas moins de 3 romans d’eux (ça s’appelle des achats compulsifs ça ! ).
Toujours dans ma période polar nordique (et qui n’est pas prête de s’arrêter à mon avis à part quelques petites incartades françaises, anglaises et américaines à venir), j’ai sauté sur l’occasion et j’ai commencé par le premier roman de la série.
Verdict : il faut toujours aller fouiner bien au fond de sa pile à lire, car on peut découvrir des trésors cachés !
Je vous parle aujourd’hui de L’hypnotiseur, de Lars Kepler, publié chez Acte Sud.
L’histoire (4ème de couverture)
Dans une maison de la banlieue de Stockholm, une famille est sauvagement assassinée. Seul un garçon échappe au massacre, mais il navigue entre la vie et la mort, inconscient. L’inspecteur Joona Linna décide alors de recourir à un hypnotiseur pour pénétrer le subconscient du garçon et tenter de revoir le carnage à travers ses yeux… Un roman policier d’une intelligence redoutable doublé d’un thriller terrifiant.
EXCELLENT !
Commencé lors de mon sympathique goûter du samedi aprem, j’ai eu une nuit difficile d’insomnie effroyable aux alentours d’une heure du matin, et j’ai enchaîné pas moins de 250 pages d’une traite tant j’ai été subjuguée par cette intrigue au démarrage tonitruant et aux multiples histoires qui s’emboîtent les unes dans les autres à la manière d’une poupée russe.
Lars Kepler nous plonge dans deux univers, celui d’une enquête de police dans un premier temps, qui tente de lever le voile sur le meurtre sauvage de toute une famille, laissant pour mort un jeune adolescent qui finalement s’en sortira de justesse, et dans celui de la psychologie et de l’hypnose.
Si vous trouvez que les polars nordiques manquent de rebondissements, de suspense et d’action, vous n’avez sans doute jamais lu Lars Kepler. L’intrigue ne s’arrête pour ainsi dire jamais, le rythme incroyable de ce roman en fait un ouvrage visuel, où l’urgence est partout, instaurant un suspense de tous les diables au lecteur qui aura bien des difficultés à reposer son ouvrage pour vaquer à ses occupations personnelles ou pour retourner dans les bras de Morphée. Comment aurais-je pu me rendormir à 3h du mat’, avec un rythme pareil, des rebondissements qui étaient récurrents sans être légion, agissant sur moi comme un coup de défibrillateur, et qui m’ont parfois laissé pantoise le cul vissé à mon fauteuil face à des découvertes que je n’aurais jamais soupçonnées. La maîtrise du suspense et du rythme sont impeccables, l’auteur réalise pour moi un sans faute, j’ai terminé les dernières pages en transe d’avoir lu un aussi bon bouquin !
Bien que ce roman soit bâti sur une construction classique avec la traditionnelle alternance passé/présent (qui intervient pourtant de manière inopinée au beau milieu du bouquin, ce qui n’aura pas manqué de me chambouler un peu), chez moi ça fonctionne toujours car ça lève le voile lentement sur des événements passés et qui sont directement en lien avec le présent. Ici, il est question de savoir pourquoi Eric, psychothérapeute réputé dans l’hypnose, a juré qu’il ne la pratiquerait plus jamais bien des années auparavant. On comprend rapidement que quelque chose a mal tourné, le tout est de savoir quoi, et surtout pourquoi ça a l’air de le poursuivre et de le hanter encore des années plus tard. Sans parler des conséquences sur sa vie personnelle aujourd’hui.
La plongée faite dans le monde de l’hypnose et du choc post-traumatique est absolument passionnante, et terrifiante aussi parfois… J’ai eu l’occasion d’être suivie par le biais de l’hypnose pour traiter un deuil très douloureux, et je sais à quel point ce procédé permet de faire ressortir beaucoup de choses, positives ou négatives, et à quel point la souffrance psychique peut être dévastatrice pour un individu. Toujours accessible aux lecteurs qui n’auraient aucune connaissance dans le domaine, ce thème s’équilibre parfaitement avec l’intrigue policière. Il est d’ailleurs intéressant de noter que le personnage central du roman, le psy, n’est pas le personnage récurrent de la série, Joona Linna, que nous retrouverons dans les autres ouvrages qui la composent.
Lars Kepler n’en oublie pas de dresser un constat amer sur la société suédoise, qui ne manquera pas d’égratigner l’image de société parfaite que l’on a d’elle. On a toujours tendance à idéaliser les pays du nord de l’Europe, comme s’ils vivaient dans un pays exempt de toute violence et de toute dérive. Et pourtant…
Le mot de la fin
Dire qu’il a attendu quatre ans pour être sorti de ma pile à lire…
Je n’étais pas très inspirée pour rédiger ma chronique, c’est souvent le cas quand je suis ultra enthousiaste au sujet d’une lecture, et j’ai écrit un bon nombre de banalités affligeantes mais qu’importe ! Lisez-le, découvrez-le, savourez-le !
J’ai prévu de lire la suite dans les semaines à venir, sans doute courant avril.
Un énorme coup de cœur pour ce roman incroyable dans mes meilleures lectures 2021 !
Dis donc, Anaïs. Tu donnes envie de le découvrir. Merci à toi. 🙏😘
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Je l’ai vu passer plusieurs fois sans oser l’acheter et ton avis m’a convaincu 😊 il y a eu une adaptation ciné aussi mais pas sur qu’elle soit à la hauteur du livre.
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Pareil pour moi, je sais pas pourquoi mais il ne me tentait pas vraiment. Quelle erreur !
Je n’étais pas au courant pour l’adaptation ciné, je vais regarder si je trouve le film, merci ! 🙂
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Je l’ai lu, et j’ai globalement aimé, mais j’ai eu un peu de mal avec certains passages, notamment comment Mme gère une certaine disparition… ça, ça m’a totalement déroutée, mais pour le reste, je te rejoins !
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Je te comprends, car j’ai eu envie de la massacrer la nana, et plus d’une fois ! Surtout comme elle va pleurer dans les jupons de papa !
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