Coup de coeur, Editions Le livre de poche

Le chant de l’assasin – R.J. Ellory

Deuxième roman de R.J Ellory que je lis en quelques mois, et c’est à nouveau un coup de cœur incroyable, à l’image de Mauvaise étoile que j’ai lu en août dernier et qui a atterri directement dans mes coups de foudre 2020.

Je suis toujours dans une période où j’ai envie de lire des thrillers qui se passent dans le nord de l’Europe ou aux Etats-Unis, et bien qu’il soit anglais, il a décidé d’ancrer son histoire dans l’Amérique profonde, dans le Texas.

Je vous parle aujourd’hui de celui qui a remporté le Grand Prix des blogueurs littéraires, Le chant de l’assassin, de R.J. Ellory, publié chez Le livre de poche.

L’histoire (4ème de couverture)

1972. En prison depuis plus de vingt ans, Evan Riggs n’a jamais connu sa fille, Sarah, confiée dès sa naissance à une famille adoptive. Le jour où son compagnon de cellule, un jeune musicien nommé Henry Quinn, est libéré, il lui demande de la retrouver. Mais lorsque Henry arrive à Calvary, au Texas, le frère de Riggs, shérif de la ville, lui affirme que la jeune femme a quitté la région depuis longtemps, et que personne ne sait ce qu’elle est devenue. Malgré tout, Henry s’entête. Il a fait une promesse, il la tiendra. Il ignore qu’en réveillant ainsi les fantômes du passé, il va s’approcher d’un secret que les habitants de Calvary veulent dissimuler. À tout prix.
Avec ce retour aux sources qui évoque par bien des aspects Seul le silence, R. J. Ellory nous livre un roman magistral, d’une puissance émotionnelle rare. Un de ses plus captivants, un de ses plus humains aussi.

Magistral !

Ce que j’aime chez R.J. Ellory, c’est cette capacité incroyable qu’il a à transmettre des émotions puissantes, profondément humaines, alors qu’il écrit de la littérature noire (notez bien que j’utilise ce terme et pas celui de thriller, mais j’y reviendrai après).

Quelle tristesse cette lecture, quel cafard j’ai ressenti en assistant impuissante au cours impitoyable de cette chienne de vie qui n’épargne rien, pas même aux braves gens un peu cabossés. Et pourtant un rayon de soleil domine malgré tout cet océan de noirceur, celui qui naît de cette amitié entre deux hommes qui se retrouvent à cohabiter dans la même cellule en prison, une amitié si puissante qu’elle pousse le jeune Evan à parcourir le Texas contre vents et marées afin d’honorer la promesse qu’il a faite à celui qui l’a pris sous son aile dans cet univers carcéral violent et sans pitié, au lieu de tout simplement essayer de se réinsérer et de bâtir sa vie là où il l’avait laissée trois ans auparavant.Il se heurtera alors aux secrets enfouis depuis des décennies et qu’il ne fait pas bon d’essayer de déterrer. Il se heurtera à ceux qui veulent se protéger, ceux qui sont plein de rancune et d’aigreur et qui n’ont aucun intérêt à ce que la vérité ressorte.

L’amour est au cœur du roman et sous différentes formes : l’amour qui lie les parents à leurs enfants, un amour puissant mais ô combien complexe, l’amour fraternel aussi, et puis il y aura aussi forcément l’amour au sein du couple. Comme dans la vraie vie, rien n’est simple dès qu’il s’agit d’amour, les sentiments humains sont complexes et parfois dévastateurs parce qu’on a fait le mauvais choix, ou qu’on a manqué le coche. Ne restent plus que les regrets et une certaine fatalité. Et ils aboutissent parfois à des situations dramatiques.

L’intrigue se met en place tranquillement, sur près de 200 pages je me suis demandé parfois où est-ce que l’auteur allait m’emmener. Pas d’ennui pour autant, aucune envie de jeter rageusement mon bouquin ni de l’abandonner, mais plutôt une forme de curiosité qui me poussait à continuer de découvrir la vie de ces familles. Plus proche alors du roman noir que du thriller, le roman naît au fur et à mesure sous nos yeux, comme un papillon qui déploie ses ailes pour prendre son envol après avoir passé un long moment à se développer au chaud de sa chrysalide pour aller affronter ensuite le monde extérieur. Dès lors, plus moyen de lâcher le bouquin, le bien affronte le mal, l’amitié affronte la rancune et le poids du passé. Le suspense se fait plus présent, la mécanique du thriller se met alors en place. Il y aura du sang, il y aura des morts et des révélations. C’est tout ce qu’on attend d’un thriller, le côté humain en plus.

 Les personnages sont peu nombreux mais tous travaillés à l’extrême, impossible de ne pas se sentir impliqué par ce qu’ils vivent, l’auteur ne nous cache rien de leurs pensées les plus profondes ni de leur vie.

Le fil rouge de ce roman est la recherche de la vérité, mais l’auteur nous plonge régulièrement dans le passé de tous ses personnages qu’on apprend à connaître, sentant arriver la catastrophe mais ne pouvant rien faire pour leur faire éviter. On comprend ce qu’a été leur vie, ce qui a fait d’eux ce qu’ils sont aujourd’hui. Jamais complètement innocents ni complètement pourris, il y a du bon et du mauvais en chacun d’eux. Rien n’est jamais laissé au hasard, tout a une signification, un but. Le réalisme est poussé à son paroxysme, ni héros, ni anti héros, ça pourrait être vous, ou moi, et c’est ce qui donne autant de force à l’intrigue.

Le mot de la fin

Lire un roman de R.J Ellory, c’est l’assurance de passer un excellent moment de lecture. Il m’en reste encore de nombreux à découvrir, je poursuivrai donc avec la bibliographie de cet auteur dans les semaines et mois à venir.

Je dois avouer que j’ai bien du mal à me défaire de cette histoire, je la ressens encore en moi plusieurs jours après avoir pourtant tourné la dernière page. Un roman qui marque, un coup de griffe à l’âme, et un magnifique coup de cœur.

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