Editions Babel Noir

L’homme de Lewis – Peter May

Retour à des semaines plus cadrées après la fin des fêtes et de mes congés qui m’ont fait le plus grand bien. Il est temps que je me mette à jour au niveau de mes chroniques maintenant ! Si j’ai très peu lu ces dernières semaines, j’arrive quand même à avoir deux articles de retard donc hop hop hop, on s’y met !

J’ai lu et adoré le premier roman de la trilogie de Lewis de Peter May il y a près de trois ans (gloups), L’île des chasseurs d’oiseaux, les deux tomes suivants m’attendent depuis des lustres dans ma bibliothèque et j’ai décidé de rattraper mon retard.

Je vous parle aujourd’hui de L’homme de Lewis, de Peter May, publié chez Babel noir.

L’histoire (4ème de couverture)

En rupture de ban avec son passé, Fin Macleod retourne sur son île natale de Lewis, où on découvre le cadavre d’un jeune homme miraculeusement préservé par la tourbière. Après L’Île des chasseurs d’oiseaux, on retrouve ici avec bonheur la figure d’un enquêteur entier et émouvant, indécis à la croisée des chemins, tenté de construire son avenir sur les cendres du passé. L’Écosse mystérieuse, majestueuse et sauvage est un écrin de rêve pour ces vies dans la tourmente, magistralement orchestrées par Peter May.

Passionnant !

Retour sur la petite île écossaise de Lewis, battue par le vent et les vagues, éloignée de tout et de tous. Jetez un oeil sur Google Images, je suis sous le charme, confinez-moi là-bas sans problème avec mes bouquins, mes chaussures de randonnée, et je jure de ne plus jamais me plaindre du confinement ou du COVID ! Très peu d’habitants sur cette île, forcément, et un cadavre retrouvé momifié dans un champ de tourbe, tous les bons ingrédients d’un huis-clos !

Nous retrouvons donc Fin, rencontré dans le premier tome, qui va mener l’enquête sur cet étrange cadavre drôlement bien conservé. Fin a démissionné de la police et il mène ses investigations de manière officieuse, sans aucune pression hiérarchique mais avec un investissement sans limite. L’auteur a pris le pari d’alterner l’enquête qui se déroule dans notre époque contemporaine, avec le récit d’un passé vieux de plusieurs décennies où nous suivrons l’enfance et la jeunesse de l’un des principaux suspects, aujourd’hui âgé et atteint par une sorte d’Alzheimer. Difficile de mener des investigations dans ces conditions et pourtant les incursions dans le passé de ce vieil homme nous permettent de mettre en lumière la vie de cet homme, et de découvrir une période bien sombre de l’Ecosse où les enfants orphelins et catholiques étaient exploités tels des esclaves… Le récit passé est écrit à la première personne, il en ressort forcément un attachement particulier envers ce bonhomme dont l’esprit lui fait défaut, attachement accentué par le traitement très digne que fait l’auteur de cette foutue maladie, de l’errance mentale du malade et du désespoir des proches qui ne peuvent qu’assister à cette déchéance. J’ai trouvé ça très touchant, sans doute parce que j’ai perdu ma grand-mère qui m’a élevée de cette maladie il y a quelques années, mais aussi parce que l’auteur a su y mettre les mots. Il y a beaucoup de mélancolie autour de cette intrigue, c’est d’ailleurs quelque chose de très ancré dans les deux premiers tomes de cette série, et cela est accentué par le climat et l’ambiance insulaire qui règne dans ce roman. Cela plaira, ou pas, moi je trouve que c’est tout ce qui donne la force à ce récit et qui fait qu’on se sent concerné, impliqué.

Une fois de plus, l’auteur s’attache à mettre en avant l’isolement des personnages, sur cette île où tout le monde se connaît de près ou de loin, où chacun garde en lui également des secrets, enfouis parfois plus profondément que notre cadavre retrouvé à quelques pieds dans la tourbe.

L’auteur fait la part belle à cette île qu’il semble bien connaître, le paysage, l’environnement froid et humide.  Les lecteurs qui aiment les romans d’atmosphère apprécieront, car elle prend ici toute la place. Il faut ressentir les émotions qui découlent des descriptions du paysage environnant, il faut prendre le temps de sa lecture comme l’auteur prend le temps pour développer son intrigue. Pas de grands effets ici, pas de rebondissements à outrance, pas de castagne ni de course-poursuite non, et pourtant il en ressort un au suspense impeccablement maîtrisé, une profondeur et une consonnance très littéraire au texte.

Le mot de la fin

Si vous cherchez un polar violent qui va à cent à l’heure, passez votre chemin.

C’est le second roman que je lis de Peter May, et il en ressort encore une fois un sentiment de vide une fois la dernière page tournée. Je me sens bien dans cet univers, je me sens bien sur cette île, et j’ai hâte d’y retourner pour découvrir le troisième et dernier tome de la série. Il sera lu dans les jours ou semaines à venir, restez connectés !

4 réflexions au sujet de “L’homme de Lewis – Peter May”

  1. J’ai lu récemment la trilogie. J’ai aimé les trois. Les personnages prennent de la profondeur à chaque fois, et je suis d’accord, on aurait presque envie d’aller vivre là-bas. Moi, la fille du sud qui aime le soleil, je serais prête à mettre mon imper, mes bottes, et à crapahuter dans les montagnes, au bord de lacs perdus. L’île, ses paysages, son histoire, sont en fin de compte les personnages principaux.

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  2. Bonjour Anaïs et merci pour cette belle chronique ! Personnellement, j’adore également me plonger dans l’univers de Peter May et il me tarde de pouvoir y retourner très bientôt. La découverte de Lewis a été une révélation et je me suis promis d’y aller au plus vite, enfin, quand ça sera possible… Quand même, la force de la fiction ! Et vous avez raison, il s’agit d’un personnage à part entière de son œuvre, un personnage que j’adore retrouver au même titre que d’autres, et peut-être même plus. Belle journée à vous !

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