
Vous l’aurez sans doute remarqué, je publie assez peu de chroniques ces derniers jours (ma dernière chronique a été publiée le 8 décembre…), mais décembre est un mois bien chargé vu que je passe mon temps à bricoler de la déco et faire des gâteaux durant mon temps libre quand j’ai terminé de bosser. Donc la lecture, ma foi, c’est quand il reste un peu de temps avant de dormir =)
J’ai abandonné deux bouquins après Pour adultes seulement de Philip Le Roy : Francesca de Lina Bengtsdotter et Face Mort de Stéphane Marchand. Impossible de rentrer dedans, d’y trouver un quelconque intérêt… Je me suis dit « Ma fille, il te faut du lourd là sinon tu vas pas t’en sortir ». Le choix s’est donc imposé par lui-même, ça serait Dennis Lehane, et j’ai bien fait !
Je continue de découvrir cet auteur aux multiples talents, à travers ses one-shots pour l’instant, et je compte attaquer très prochainement sa série dont j’ai oublié le nom et dont j’ai la flemme de chercher le nom sur Google. Le moins que l’on puisse dire, c’est que celui-ci est différent de tous les autres que j’ai déjà lus de lui !
Je vous parle aujourd’hui d’Après la chute, de Dennis Lehane, publié chez Rivages noir.
L’histoire (4ème de couverture)
Journaliste à l’avenir prometteur, Rachel Childs grimpe les échelons à toute vitesse jusqu’au moment où la rédaction de sa chaine de TV l’envoie à Haïti couvrir le séisme de 2010. L’horreur dont elle est témoin lui cause un tel choc qu’elle s’effondre en direct devant les téléspectateurs. C’est le début de la fin. Elle perdra son emploi et restera sujette à des attaques de panique. Cette fragilité psychologique s’explique par le fait que la mère de Rachel, une manipulatrice perverse, lui a toujours caché l’identité de son père. C’est en se lançant dans une quête pour le retrouver qu’elle croisera la route du détective privé Brian Delacroix, dont elle tombera amoureuse. Leur mariage durera trois ans, jusqu’à ce qu’elle découvre qu’il mène une double vie. De la quête du père au mariage avec un homme parfait ― trop parfait pour être honnête ―, Rachel va aller de révélation en révélation et tout ce qu’elle croyait savoir sur elle-même et sur son entourage va être remis en cause.
Un Lehane, et ça repart !
Mes articles sur les romans de cet auteur se suivent et se ressemblent mais j’ai encore une fois était emportée par ce bouquin qui m’a réservé bien des surprises ! Je n’ai pas lu ici un roman, mais trois en un seul ! Je m’explique…
Après la chute démarre aux côtés d’une jeune femme, Rachel, journaliste, qui cherche à faire la lumière sur sa naissance en retrouvant son père qui a quitté le domicile conjugal alors qu’elle n’était qu’une jeune enfant. Puis l’intrigue continue de se bâtir autour d’elle, de son couple, de ses difficultés également car elle a développé des angoisses profondes et elle découvre finalement que son mari n’est peut-être pas celui qu’elle croyait. Là je me suis dit « tiens donc, Lehane verse dans le thriller psychologique/domestique cette fois ? ». Que nenni Anaïs ! L’auteur fait un volte face complet dans sa dernière partie, impossible d’imaginer la tournure des événements dans les deux premiers tiers du bouquin et je vous avoue que j’ai été tantôt perplexe, tantôt intriguée, mais aussi parfois relativement dubitative car j’ai eu l’impression que ça débarquait de nulle part et que « ça ne collait pas » au reste de l’intrigue. Néanmoins, il y avait du rythme dans cette partie, il y avait des rebondissements, et ma foi, qui suis-je moi, petite lectrice française, pour me permettre de dire à Lehane « nan mais ta fin, ça va pas là ! ». Le talent de l’auteur et le rythme qu’il a donné à cette dernière partie m’ont suffi malgré tout pour aller jusqu’au bout de ma lecture (et dieu sait qu’en ce moment peu de bouquins trouvent grâce à mes yeux), même si j’aurais préféré que la fin soit différente.
A mi-chemin entre le roman noir et le thriller psychologique, Dennis Lehane fait la part belle à la psychologie des personnages qu’il pousse ici à son paroxysme, nous assurant ainsi une certaine omniscience et un attachement certain à eux. L’auteur pointe du doigt régulièrement la société et ses travers, sans jamais tomber dans le pamphlet ou quelque chose de lassant.
Le mot de la fin
Pas d’enquête policière, pas de cadavre, et pourtant la mayonnaise a bien pris entre lui et moi, encore une fois. Il n’en sera malgré tout pas mon roman préféré de l’auteur, mais j’y ai pris du plaisir malgré tout.