Quatrième interview sur mon blog de Mo Malø, cinquième si on ajoute une autre interview qu’il m’a accordée sous son « vrai nom » d’auteur… (il aura bientôt les codes de connexion de mon blog si ça continue ^^).
Cette quatrième interview a été réalisée en février dernier, en partenariat avec les Editions La Martinière et l’auteur pour figurer dans le catalogue 2020/2021 de la maison d’édition. Nuuk a donc été lu en version non corrigée à ce moment afin de me laisser le temps de préparer mes questions, et nous avons dû, avec Mo, repartir à zéro au niveau de nos échanges afin de faire connaître cette série aux lecteurs qui ne la connaîtraient pas encore (mais comment est-ce possiiiiiible ??). J’ai donc supprimé les questions déjà abordées ensemble lors de nos précédents échanges histoire de donner un intérêt à la publication de cette interview en évitant d’être trop redondants.
Si vous souhaitez relire nos différents échanges, voici les liens à suivre :
- Première interview pour la parution de Qaanaaq
- Seconde interview pour la parution de Diskø
- Troisième interview dans le cadre de La quinzaine groenlandaise

Lumière sur Mo Malø, épisode IV !
- Alors Mo, on va éviter une énième présentation de toi et on va directement rentrer dans le vif du sujet, parle-nous un peu de Nuuk, le troisième de la série de Qaanaaq Andriensen…
Il se déroule comme à chaque fois en divers lieux de cet immense pays, cette fois principalement à Nuuk, la capitale, dont j’ai emprunté le nom pour le titre, et à Uummannaq, une petite île de la côte ouest du Groenland, où démarre l’action du roman. Le corps d’une jeune femme hébergé au foyer pour enfants de l’île est retrouvé au pied du mont Uummannaq, et tout fait a priori penser à un suicide… Évidemment, rien ne va être si simple.
Je ne peux pas tellement en dire plus sans déflorer l’intrigue, mais je peux tout de même révéler que plus encore que dans les deux titres précédents il y est beaucoup question de traditions Inuit, en particulier de chamanisme.
- Dans ce troisième tome, on découvre un Qaanaaq plus sombre, plus torturé encore que dans les deux premiers ouvrages…
C’est vrai. Il va être confronté cette fois encore à des drames et des dilemmes, et des événements qui constituent de vrais tournants dans une vie d’homme. A chaque tome il se découvre un peu plus et lève un peu plus le voile sur son passé… pas forcément pour le meilleur, d’ailleurs !
- Tu abordes dans Nuuk les problèmes de société qui gangrènent la société groenlandaise, qu’est-ce qui te plaît tellement dans le fait de disséquer ces problématiques ?
Pour être allé sur place et avoir parlé avec des personnes très diverses (flic, avocat, chasseur, artiste, femme politique, conservateur de musée, éducateurs, etc.), j’ai découvert un pays plus complexe encore que je ne l’imaginais. Il ne s’agit donc pas de n’insister que sur les dysfonctionnements du Groenland, ses aspects sombres, mais juste de montrer que la mutation qu’il vit aujourd’hui, entre tradition et modernité, entre son statut de colonie danoise et sa possible indépendance, en fait une terre de contrastes très forts. Le Groenland n’a pas fini de nous surprendre et je compte bien continuer à rendre compte de ses évolutions.
- Tu t’es récemment rendu au Groenland pour un voyage de deux semaines sur les traces de Qaanaaq Andriensen, qu’est-ce que ce périple t’a apporté ? Est-ce que cette découverte des lieux sur place va changer quelque chose pour l’écriture d’un prochain tome de la série ?
Comme dit plus haut, les lieux sont certes extraordinaires, mais je pense que ce sont surtout les personnes rencontrées qui ont vraiment enrichi ma vision du pays. Je ne voudrais surtout pas qu’on ne retienne de mes romans que de jolies « cartes postales ». Certes les paysages comptent, ils sont même assez uniques en leur genre, mais sans hommes pour les habiter et leur donner vie, ils ne sont rien.
Au-delà de cette réflexion générale, évidemment le fait d’être allé sur place m’a fourni un matériau très abondant (lieux, détails, anecdotes, etc.) qui sans doute alimentera, peut-être même à mon insu, les prochains tomes de la série.
- Tu es auteur d’un grand nombre d’ouvrages, dans des genres très variés, mais plus je te connais et plus j’ai le sentiment que cette série-là te colle à la peau…
Vingt-cinq romans, et si on y ajoute tout le reste (essais, documents, etc.) on est proche des quatre-vingt ouvrages ! Mais oui, cette série est en train me redéfinir en tant qu’auteur, je crois. Peut-être parce qu’elle réunit plus que d’autres projets une somme de choses qui me passionnent : le grand Nord, le froid, le polar, le déracinement, la difficulté à s’intégrer dans une communauté donnée, etc. Et puis le Groenland ne se donne pas facilement. Et j’aime aussi cette résistance et cette âpreté-là. J’en découvre encore tous les jours sur ce pays. Je suis donc loin d’en avoir fini avec Qaanaaq, Appu et tous les autres.
- Quelle bonne nouvelle, je ne suis pas prête moralement à voir cette série s’arrêter ! Alors, on se retrouve dans quelques temps pour le quatrième ?
Dans quelque temps, oui, car ce quatrième tome risque d’être un peu plus compliqué encore que les précédents à échafauder. Mais le sujet en est aussi très excitant. En tout cas, oui, rendez-vous est pris !
- Merci infiniment d’avoir répondu une nouvelle fois à mes questions !