Il a fait très fort pour son premier roman publié l’an dernier, L’empathie, en se propulsant avec L’empathie tout droit vers le Best of 2019 de mes quatre bouquins préférés de l’année, c’est dire si j’attendais son second roman avec impatience !
Aussitôt commencé, aussitôt terminé, j’ai eu un mal fou à écrire la chronique car, comme je vous le disais hier, je vis assez mal la situation actuelle et mon esprit se trouve très accaparé par ce que nous sommes en train de traverser. Vous êtes nombreux, d’ailleurs, à me dire que vous éprouvez les plus grandes difficultés à vous concentrer sur vos lectures du moment, je pense que ça passera au fil des jours une fois que nous aurons pris nos marques.
Fin de la partie « Journal intime d’une blogueuse dépressive et angoissée« , je vous parle aujourd’hui de Fermer les yeux, d’Antoine Renand, publié aux Editions La Bête noire.
L’histoire (4ème de couverture)
Un enquêteur à la retraite, hanté par une erreur qu’il estime avoir commise quinze ans plus tôt.
Un jeune auteur, considéré comme le plus grand spécialiste français des tueurs en série.
Une brillante avocate, dévouée à la défense d’un homme victime, selon elle, d’une effroyable injustice.
Ensemble, ils devront débusquer le plus insaisissable des prédateurs.
2005.
Dans un village perché d’Ardèche, la petite Justine, sept ans, disparaît.
Rapidement, les habitants s’organisent et lancent des battues dans la nature environnante.
Les recherches se prolongent jusque tard dans la nuit mais ce n’est qu’au petit matin que le gendarme Tassi découvre quelque chose…
Essai transformé !
Je ne vais pas vous faire de suspense, ce second opus est à la hauteur du premier. J’ai pour habitude de dire dans ce genre de cas que l’auteur a validé haut la main l’exercice très casse gueule de publier un second roman, sauf que ça ne va pas fonctionner cette fois car Fermer les yeux a été imaginé par l’auteur plusieurs années en arrière, bien avant l’écriture de L’empathie.Fermer les yeux est un roman doté d’une construction tellement complexe qu’il est bien difficile pour moi de savoir par quel bout je dois prendre ma chronique.
Dans un premier temps, on va s’attacher à parler de l’intrigue en elle-même. Plusieurs périodes sont déroulées tout au long du roman. Le début, en 2005, est déjà effroyable en soi car nous assistons à l’enlèvement puis à la découverte du corps d’une enfant, dans un petit village ardéchois. Rien de pire que la mort d’un enfant, surtout quand celui-ci a subi tant d’horreurs. L’auteur prend soin de ne pas nous faire assister à tout ce qu’elle a vécu, et c’est tant mieux car on serait tombé dans quelque chose de vraiment malsain et trop insupportable pour le coup. Rapidement, un suspect est arrêté, jugé et emprisonné. Fin de l’histoire alors ? Que nenni ! Parce que plusieurs années après, alors que le flic à l’origine de l’arrestation est en retraite et en pleine possession de ses moyens après avoir arrêté l’alcool, il va s’associer à l’avocate du détenu pour tenter de prouver qu’une erreur judiciaire a été faite. L’auteur fait intervenir à ce moment, pour aider l’avocate et l’ex flic, un spécialiste des tueurs en série, qui ressemble à s’y méprendre à notre Stéphane Bourgoin national.
Les personnages sont travaillés à l’extrême par l’auteur qui les a construits de manière à les rendre le plus crédible possible, en les détaillant sur le plan psychologique et personnel.
Plus que l’intrigue et les personnages, c’est surtout l’écriture de l’auteur qui est marquante et qui rend cette intrigue, somme toute relativement classique, percutante et palpitante. L’écriture d’Antoine Renand agit sur moi comme un aimant, m’attirant irrésistiblement dès les premières lignes pour ne plus me lâcher jusqu’au dernier mot de la dernière page. Son expérience de scénariste y est sans doute pour beaucoup dans cet art d’entretenir le suspense, mais je pense surtout que l’auteur est un incroyable conteur tant la narration est impeccable sur le plan littéraire.
Le mot de la fin
Antoine Renand est un prodige et un surdoué de l’écriture, il est l’un des meilleurs jeunes talents de la scène littéraire française, et quelque chose me dit qu’on n’a pas fini d’entendre parler de lui.
C’est à nouveau un coup de coeur (décidément, j’vais passer pour une lectrice facile ces derniers temps), et je ne peux que le recommander !