Je me fais rare ces derniers jours sur mon blog et mes réseaux sociaux mais j’ai un mal de chien à lire, et encore plus à chroniquer, mon esprit étant totalement accaparé par la situation actuelle, j’ai du mal à me concentrer sur tout ce que je fais, je n’ai pas d’inspiration pour mes photos, bref tu vois c’est la loose totale en ce moment !
Si je sors de ma grotte aujourd’hui, virtuellement parlant bien évidemment, c’est pour vous parler de ma dernière lecture. Claire Favan est une auteure que je suis depuis plusieurs années, depuis qu’elle m’a traumatisée avec son Tueur intime, un des meilleurs thrillers que j’ai pu lire dans ma vie de lectrice.
Derrière le sourire angélique et la gentillesse de cette auteure, se cache la plus diabolique des romancières françaises.
Je vous parle aujourd’hui du dernier roman de Claire Favan, Les cicatrices, paru chez Harper Collins.
L’histoire (4ème de couverture)
Centralia, État de Washington. La vie d’Owen Maker est une pénitence. Pour s’acheter la paix, il a renoncé à toute tentative de rébellion.
En attendant le moment où il pourra se réinventer, cet homme pour ainsi dire ordinaire partage avec son ancienne compagne une maison divisée en deux. Il est l’ex patient, le gendre idéal, le vendeur préféré de son beau-père qui lui a créé un poste sur mesure. Un type docile. Enfin, presque. Car si Owen a renoncé à toute vie sociale, il résiste sur un point : ni le chantage au suicide de Sally ni les scènes qu’elle lui inflige quotidiennement et qui le désignent comme bourreau aux yeux des autres ne le feront revenir sur sa décision de se séparer d’elle.
Mais alors qu’une éclaircie venait d’illuminer son existence, Owen est vite ramené à sa juste place. Son ADN a été prélevé sur la scène de crime d’un tueur qui sévit en toute impunité dans la région, et ce depuis des années. La police et le FBI sont sur son dos. L’enfer qu’était son quotidien n’est rien à côté de la tempête qu’il s’apprête à affronter.
Belle réussite !
Claire Favan fait ce qu’elle sait faire le mieux, elle fait du Claire Favan, et c’est encore une réussite. Les thématiques abordées ici ne sont pas nouvelles, il est à nouveau question d’enfermement, d’emprise physique et psychologique, de tueur en série, de viol. Tu comprends direct que si tu as besoin d’une lecture joyeuse et gaie ou à l’eau de rose, ce n’est pas ce bouquin qu’il te faudra dans l’immédiat. Par contre si t’as un petit côté sadique comme moi, alors vas-y à fond, c’est du bon, comme d’habitude avec Claire Favan ! Elle aime les histoires et les personnages bien tordus, et elle nous le prouve encore une fois ici.
Vous suivrez ici la vie d’Owen, un jeune homme complètement paumé, soumis à son ex complètement barge et à sa belle-famille qui l’est tout autant. Comme si ça ne suffisait pas, voilà qu’il est maintenant accusé d’être un serial killer ! Les preuves sont accablantes et nous ne pouvons qu’assister impuissants à cette tornade qui traverse sa vie. Là tu te dis « nan mais elle abuse quand même Claire, c’est de l’acharnement quoi ! » C’est une coutume chez cette auteure, de mettre une victime au centre de son intrigue, la vraie victime qui te fera pitié. C’est un fait, elle réussit toujours à créer un personnage qui attire chez moi toute ma sympathie et en même temps mon envie de le secouer comme un mirabellier pendant la période de récolte pour qu’il se réveille, se rebiffe, et prenne enfin sa vie en main sans se soumettre aux personnes toxiques qui l’entourent. Mais attention, rien ni personne n’est jamais tout blanc ou tout noir chez Claire Favan, il faut se méfier des premières apparences, et comme dans la vraie vie il faut se méfier de la personne qui vous sourit et qui vous montre le meilleur d’elle-même. Certaines apparences voleront en éclat durant votre lecture, et vous serez sans doute, comme moi, étonnés de certains rebondissements. Et il y en aura, croyez-moi. J’ai senti assez rapidement où elle allait nous emmener pour la suite de l’intrigue, mais j’ai été totalement surprise par certains rebondissements.
Comme habituellement chez Claire Favan, les personnages sont travaillés sur le plan psychologique au maximum de ce qu’il est possible de faire. Elle les décortique, nous montre absolument tout ce qui fait leur quotidien, nous plonge dans leurs rêves agités la nuit et leurs moments les plus intimes.
Le mot de la fin
D’une construction complexe, l’auteure déroule dans Les cicatrices un scénario digne d’une série télé à rebondissements, dans un ouvrage très visuel, tout en puissance et qui explose dans une sorte de bouquet final dans les cent dernières pages.
Un excellent thriller pour se changer les idées et s’immerger quelques heures, dans l’enfer de la vengeance.