Le début d’année est marqué, depuis des années, par la parution d’un nouveau roman d’Arnaldur Indridason, maître incontesté du polar islandais.
Je ne pensais jamais avoir à faire une chronique en demi-teinte sur un Indridason, mais il y a eu des hauts et des bas dans ma lecture et j’en suis la première fort chagrinée.
Cet ouvrage est le second de la série Konrad, je vous ai expliqué longuement tous les détails à connaître de la bibliographie de l’auteur islandais, ainsi que l’ordre de lecture de ses romans, dans un article publié en décembre, que vous pouvez consulter en cliquant ici.
Je vous explique tout ça juste après la quatrième de couverture, et vous parle aujourd’hui du dernier ouvrage traduit en France d’Arnaldur Indridason, Les fantômes de Reykjavik, publié chez Métailié.
L’histoire (4ème de couverture)
Inquiets pour leur petite-fille dont ils savent qu’elle fait du trafic de drogue, un couple fait appel à Konrad, un policier à la retraite, car la jeune fille a disparu. Dans le même temps une amie de Konrad lui parle d’une petite fille retrouvée noyée dans l’étang devant le Parlement en 1947. Elle lui demande de l’aider car l’enfant hante ses rêves. Il découvre que l’enquête sur la mort de la petite fille a été menée en dépit du bon sens. Lorsqu’on trouve le cadavre de la jeune trafiquante, il met encore en doute les méthodes de la police.
Konrad mène les deux enquêtes de front. Il nous apparaît comme un personnage solide, têtu, coléreux et rompu, par son enfance auprès de son père, à toutes les ruses des voyous. Toujours aux prises avec son enquête sur l’assassinat de son propre père, il avance vers la vérité.Dans une construction particulièrement brillante, Indridason crée un suspens et des attentes sur des plans différents et surprenants. Il captive le lecteur et le tient en haleine avec brio. On peut dans ce volume saluer la naissance d’un nouvel enquêteur attachant, sensible mais violent, n’hésitant pas à faire le coup de poing. Par ailleurs l’auteur nous introduit au merveilleux islandais très insolite et terre à terre.
La chronique que je ne pensais jamais écrire…
Putain qu’est-ce qu’elle est difficile à écrire cette chronique… Indridason et moi, c’est une véritable histoire d’amour passionnelle depuis que je l’ai découvert en 2014. J’ai aimé tout ce que j’ai lu de lui, j’ai vécu de l’intérieur toutes ses intrigues qui m’ont emmenée voyager à travers cette Islande que j’aime tant, dans des polars noirs et profonds à l’atmosphère incroyable, et chacun de ses livres ou presque m’a laissée dans un état de manque après les avoir terminés, et pourtant cette fois j’ai ramé pendant ma lecture… Mais alors j’ai ramé…
Que s’est-il passé ? Trop de personnages, trop d’intrigues différentes cette fois. Ma lecture se résume à une succession de montagnes russes, j’ai éprouvé des moments où j’étais complètement prise dedans, avalant les pages frénétiquement, et puis à d’autres moments j’ai éprouvé une sorte de lassitude et j’avais hâte que ça se termine… Il y a une espèce d’alchimie qui ne s’est pas faite en moi cette fois, les ingrédients étaient bien là mais la mayonnaise n’est jamais montée. Je ne sais pas expliquer pourquoi cette fois ça n’a pas fonctionné, sur le coup je me suis dit que c’était parce que j’avais enchaîner L’île au secret de l’islandais Ragnar Jonasson avant celui-ci, alors j’ai reposé quelques jours mon Indridason, l’ai repris, j’ai du le reprendre depuis le début d’ailleurs parce que ce que j’avais lu s’était effiloché dans ma tête, et puis finalement j’ai recommencé à buter vers la centaine de page, comme lors de ma première lecture…
Qu’est-ce que je suis malheureuse en relisant ces quelques lignes de mon article, ça fait d’ailleurs 15 jours que je repousse la rédaction de celui-ci, me disant qu’il fallait que je laisse décanter un peu tout ça, que j’allais forcément me rendre compte quelques heures ou quelques jours après que je l’avais autant aimé que tous les autres de l’auteur. Et pourtant je ne vais pas me mentir à moi-même, et je ne vais pas vous mentir non plus, mais cette fois je suis passée à côté.
Pas réellement un flop, mais pas réellement une bonne lecture, je m’en vais boire un coup de Brennivin pour oublier que pour la première fois depuis que j’ai lu cet auteur, je n’ai pas totalement adhéré à un bouquin de celui que je considère comme un de mes auteurs préférés.