Ça faisait quelques mois qu’il était dans ma PAL mais j’ai attendu mon voyage sous le soleil des tropiques pour le sortir, histoire de bien me mettre dans l’ambiance. J’aime toujours « assortir » mes lectures à mes voyages, je lis rarement du polar nordique quand je vais au soleil et inversement.
Je parle rarement des couvertures de romans dans mes chroniques, mais je dois dire que celle-ci est particulièrement réussie est elle a forcément réussi à attirer la lectrice globe-trotteuse que je suis.
Je vous parle aujourd’hui du roman Le bûcher de Moorea, de Patrice Guirao, publié aux Editions La bête noire.
L’histoire (4ème de couverture)
Derrière chaque paradis, il y a un enfer. Bienvenue en Polynésie !
Dans le lagon de Moorea, les eaux calmes et bleues bercent quelques voiliers tranquilles. Les cocotiers dansent au vent. Les tiarés exhalent leur parfum. Pourtant, à l’abri de la forêt, des flammes se fraient un chemin vers le ciel. Lilith Tereia, jeune photographe, tourne son appareil vers le bûcher. Devant son objectif, des bras, des jambes, des troncs se consument. Et quatre têtes.
Pour quels dieux peut-on faire aujourd’hui de tels sacrifices ? Avec Maema, journaliste au quotidien de Tahiti, Lilith est happée dans le tourbillon de l’enquête. Les deux vahinés croiseront le chemin d’un homme venu de France chercher une autre vie. Un homme qui tutoie la mort.
Une invitation au voyage
Oui je sais, tu es sur un blog polar, et tu n’as pas forcément envie que je parle d’autre chose que de polar… Mais quand même ! Je vais être franche et te dire d’entrée de jeu que je n’ai pas eu de coup de cœur pour ce livre, parce que pour déclencher un coup de coeur littéraire chez moi il faut marquer sa différence de manière profonde et me bousculer sévèrement, mais j’ai trouvé que ce bouquin liait merveilleusement bien le polar/thriller et la découverte de contrées et civilisations lointaines, et tu l’as compris si tu me suis depuis un moment que je suis particulièrement sensible à ça. S’il n’y avait eu uniquement l’aspect polar ou à l’inverse uniquement l’aspect voyage, je pense que je n’aurais pas forcément accroché au livre, mais les deux mixés ensemble ont contribué à rendre cet ouvrage divertissant et agréable à lire pour moi.
Côté polar d’abord, les meurtres sont sauvages et semblent faire écho à une période bien sombre qui s’est déroulée en Polynésie. J’aime les meurtres sauvages, voir rituels dans mes lectures, je préfère d’ailleurs ça à un banal assassinat d’une balle dans la tête, trop vu, trop lu, trop classique… L’enquête, menée d’un côté par un flic, de l’autre par deux femmes journalistes. Je n’ai pas forcément ressenti un suspense de tous les diables mais j’ai apprécié l’atmosphère noire qui plane, et qui tranche complètement avec les paysages de rêve que nous présente l’auteur. La force de cette intrigue réside dans le personnage du tueur que nous suivrons régulièrement. Tueur, ou plutôt tueur en série ? Je pencherai plutôt pour le second terme, car avec une centaine de meurtres à son actif, on va dire que ce n’est pas un enfant de chœur… Il est un personnage froid, obnubilé par ses assassinats et l’humain n’est sans doute qu’un vaste concept lointain pour lui.
Un peu de négatif…
Bon par contre, il faut que je t’avoue que quelques bricoles m’ont quand même chagrinée… Je me suis sentie parfois perdue parmi ces termes inconnus, dans cette culture tahitienne (ou polynésienne, à vrai dire je n’en sais rien) que je ne connais pas encore… Je dois avouer également que la narration est particulière, je n’ai pas toujours compris certaines subtilités, j’ai pu trouver par moment le récit déstructuré, décalé (le personnage du tueur a une conversation régulière avec… Un rat qui parle….! ), ça part dans tous les sens par moment, ça me perd, ça m’interroge, et puis je m’accroche aux pages comme aux lianes qui retombent d’un arbre pour m’aider à passer un passage difficile et je retrouve le rail, le fil du conducteur, et je replonge dans le récit comme dans les eaux turquoises de l’archipel.
Malgré ces quelques errances, je dois avouer que j’ai trouvé le bouquin bien écrit. Je voulais du thriller différent, j’en ai eu !
Le mot de la fin
Il ne sera pas mon bouquin de l’année, mais il a été une agréable lecture, confortablement installée sous un palmier dans les tropiques…