Coup de coeur, Editions Lajouanie

On n’enterre jamais le passé – Nicolas Duplessier

Mars 2019 :

Nicolas Duplessier : « Hé Anaïs, ça te dit de lire le manuscrit de mon deuxième bouquin pour me dire ce que t’en penses ? »

Anaïs Serial Lectrice : « Carrément ! »

Quelques minutes plus tard :

Anaïs Serial Lectrice : « page 7, y a ça à changer. »

Deux minutes plus tard :

Anaïs Serial Lectrice : « Page 9, y a une faute à la cinquième ligne ».

Nicolas Duplessier : « oh putain… » (ndlr : je vais morfler)

Une nuit blanche et quelques sueurs froides plus tard :

ASL : « Hééééé mais il est vachement bien ton bouquin !!!!! »

Novembre 2019 :

Je sais mon cher lecteur, t’es en train de te dire « mais c’est quoi cette couv’ qu’elle nous présente là, la serial lectrice ?« . J’te rassure, j’ai failli m’étrangler avec mon café quand je l’ai vue. Tu sais que j’aime les couverture avec des ours polaires ou sombres et noires à t’en défriser les bouclettes, mais passé le choc, et en me remémorant ma lecture du bouquin, force est de constater que non seulement elle colle parfaitement à l’intrigue, mais aussi et surtout à l’univers de l’auteur.

Je vous parle aujourd’hui d’On n’enterre jamais le passé, de Nicolas Duplessier (alias Il en pense quoi Nico), paru le 20 novembre chez Lajouanie.

L’histoire (4ème de couverture)

Lukas, ex-flic, enquêteur pour une compagnie d’assurances, se voit chargé de retrouver un lot de pierres précieuses extrêmement rares, des cumengéites. Le job va s’avérer mouvementé : une meute de gros bras aux méthodes plutôt radicales s’en prend aux proches du voleur supposé… parmi ceux-ci, une femme pas fatale mais presque et une charmante mais très délurée jeune fille qui ressemble à s’y méprendre, à Lolita ou à Lisbeth Salander.Le héros, Lukas, est un personnage à mi-chemin entre Lemmy Caution (Peter Cheyney), Matt Scudder (Lawrence Block) et Hank Moody (Série TV Californication).

Un roman à l’action incessante et au style très cinématographique. Explosif et rafraîchissant, Tarantino devrait adorer.
Des clins d’œil musicaux, des références polars… Un régal !

Que j’vous raconte !

On va pas se le cacher et on va jouer franc jeu, je connais bien l’auteur car c’est un ami, mais par contre je le connais beaucoup moins sur le plan de l’écriture car il n’avait alors publié qu’un seul bouquin, Eté pourri à Melun Plage, et donc je ne savais pas franchement à quoi m’attendre avec celui-ci, d’autant plus qu’il m’a fait un suspense d’enfer pendant des mois avant de me le faire lire, en refusant de me révéler quoi que ce soit à son sujet… J’ai lu On n’enterre jamais le passé à l’état de manuscrit, je l’ai vu grandir, évoluer, et tu te doutes bien que si mon avis apparaît sur la quatrième de couv’ (nan mais comme elle se la raconte celle-là j’te jure ! =) ) c’est que non seulement je l’ai aimé, mais en plus j’y crois fort, en ce bouquin.

Et sinon, ça donne quoi ?

Bon, très honnêtement (décidément c’est le jour des confidences), j’ai eu une bonne frayeur quand je l’ai commencé, parce que tu sais moi, il me faut des litres de sang et des pages entières de tortures pour faire frétiller mon p’tit cœur de lectrice barbare, et je me suis dit que ça risquait d’être bien long si toute l’intrigue était basée sur l’enquête d’un vol de bijoux. ça, c’est mon esprit un peu étroit qui paniquait tu sais… Et puis finalement, très rapidement et dès les premières pages, je rentre dans l’intrigue, parce qu’à grand renfort de course-poursuite, de cassage de gueule, de disparitions et d’humour, Nicolas a réussi à écrire un ouvrage hors norme, franchement top, mais surtout, qui change des éternels thrillers aux histoires tellement similaires qu’on aura tout oublié ou presque 15 jours plus tard.

L’auteur ne cherche pas à rentrer dans le moule ni à respecter les codes du genre, il en crèverait de devoir rentrer dans un quelconque moule d’ailleurs. Il fait ce qu’il veut parce qu’il est comme ça, il écrit tel qu’il est, tel qu’il aime la littérature noire aussi. Son écriture est influencée par sa culture musicale et cinématographique très fortes, et les références sont nombreuses sans pour autant tomber dans quelque chose de too-much qui laisserait sur le bord de la route les lecteurs qui n’auraient pas ces mêmes influences (moi la première concernant le cinéma : « quoiiiiiii tu connais pas ce films !!! mais c’est pas possiiiiiible Anaïs !!!« ).

Le livre est court, l’action incessante et rocambolesque, et le style très cinématographique fait qu’il est impossible de le lâcher une fois commencé. L’auteur ne s’embarrasse pas de détails superflus, pas de longs passages inutiles pour meubler et ajouter quelques pages en plus, et pourtant on est loin d’un travail bâclé, au contraire ! Tout ce qui est écrit a sa place dans le récit, dans l’intrigue, tout est nécessaire et sert l’histoire, et il en ressort une certaine profondeur d’ailleurs, notamment grâce au personnage de Luka qui est hyper travaillé et complexe.

Je suis incapable de classer ce bouquin dans un genre littéraire, je dirais qu’il mêle habilement le thriller, avec un soupçon de polar, et j’irais même jusqu’à dire qu’il y a, dans ce livre, comme une impression de roman d’initiation, rien que ça ! Le personnage de Luka, que est le personnage central de l’intrigue, est un mec un peu paumé, à la vie chaotique et solitaire, masquant sa fragilité et ses faiblesses derrière un humour un peu lourdingue (mais dont je me suis clairement délectée ! ). Au fur et à mesure des événements et des rencontres, il va évoluer sur le plan moral, acquérir de la maturité, et panser quelques plaies difficiles à cicatriser. C’est un Luka complètement transformé, apaisé, que nous quittons lorsque nous tournons la dernière page du livre, et c’est ce qui fait la force de ce roman. Cette lecture aurait pu être juste un bon moment de détente, une histoire à lire pour se vider la tête, mais finalement il en ressort quelque chose de plus puissant et de plus poignant.

Le mot de la fin

De l’action, de l’action, encore de l’action. Un livre qui se lit d’une traite, un inclassable ouvrage, un roman rock’n’roll, bourré d’humour et divertissant !

Vraie belle découverte, ce deuxième opus de Nicolas Duplessier est plus travaillé, plus mature et plus abouti que le précédent.

Un auteur à suivre de près !

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