Et une nouvelle auteur à découvrir, une ! Pas de faux suspense, pas de blabla inutile, commencé en pleine nuit à 2h30 parce que je n’arrivais pas dormir tellement je toussais, terminé le lendemain dans la journée, c’est dire si j’ai passé un bon moment de lecture !
C’est le premier livre que je lis de cette auteure, je la suis depuis un moment sur Facebook mais je n’avais pas encore pris le temps de la découvrir.
Je vous parle aujourd’hui du dernier roman d’Elsa Roch, Le baiser de l’ogre, publié chez Calmann-Lévy.
L’histoire (4ème de couverture)
Ce flic n’affronte pas seulement le Mal.
Il combat les Ogres.Paris, en pleine nuit. Amaury Marsac, chef de groupe à la Criminelle, découvre dans le hall d’un immeuble sa plus jeune équipière, Lise Brugguer, gisant entre la vie et la mort. Près d’elle, un cadavre d’homme à la tête explosée, mais pas d’arme.
Avant de sombrer dans l’inconscience, Brugguer lui révèle qu’elle a une fille de trois ans, qui est peut-être en danger, et que lui, Marsac, doit veiller sur elle.
Marsac est stupéfait d’apprendre l’existence de cette enfant. Et quand il la rencontre, petite fille muette aussi mystérieuse qu’attachante, la protéger devient son obsession. Mais pourquoi Brugguer était-elle dans ce hall ? Quelles étaient ses relations avec la victime, vermine criblée de dettes ? Et qui pourrait en vouloir à cette petite fille ?
Marsac va devoir démêler les faux-semblants et déterrer les secrets du passé de son équipière pour percer la vérité. Et vaincre l’Ogre…
Un vrai bon polar !
J’avoue avoir toujours une pointe d’appréhension en découvrant une nouvelle auteure car j’ai toujours peur de tomber sur des sujets trop féminins (famille, môme et tout le tralala), c’est mon côté un peu étriqué d’esprit ça !
Alors non seulement Elsa Roch a réussi à écrire un vrai polar, mais elle l’a fait merveilleusement bien en utilisant un vocabulaire soigné, des tournures de phrases soigneusement choisies et qui confèrent au récit une puissance émotionnelle terrible qui a été chatouillé mon p’tit coeur de lectrice pourtant bien coriace. Il y a une sorte de poésie dans l’écriture d’Elsa Roch, et une incroyable capacité à faire naître du beau, de l’amour même, malgré la noirceur des événements et des Hommes. Il y a un formidable espoir qui se dégage de ce roman, quelque chose de palpable qui te redonne un peu foi en l’humanité. Ça passe par le personnage de Marsac, beaucoup, un personnage haut en couleur, à l’intégrité sans limite et qui illumine cette intrigue par son aura, sans jamais tomber dans la caricature.
Et puis il y a ce personnage muet, Liv, petite fille de 3 ans enfermée dans un trouble autistique. Elle est l’enfant qui ne pleure pas, ne joue pas, qui reste en retrait dans ses relations avec les autres. Je n’ai habituellement aucun attrait vers tout ce qui tourne autour des enfants et de l’enfance, j’ai un instinct maternel proche d’une huître sur votre plateau de Noël, et pourtant cette gosse-là, je l’ai aimée, j’ai ressenti une infinie affection envers elle, j’ai eu moi aussi envie de la protéger de ce monde dégueulasse et violent et de la garder dans un univers ouaté pour qu’il ne lui arrive rien. Je pense que si mes proches lisent ma chronique, ils vont tomber de leur chaise de me voir parler comme ça, et pourtant rares sont les personnages d’enfants qui m’ont autant touchée que cette petite Liv.
L’enquête est parfois mise au second plan, mais elle reste malgré tout le fil rouge de cette histoire. Car oui, il y a bien eu un meurtre, et il est nécessaire de faire la lumière pour tenter de trouver la personne qui a voulu abattre une flic.
Plus qu’un polar, l’auteure tend parfois vers le thriller psychologique, en donnant un coup de projecteur sur la relation mère/enfant, relation qui peut être tellement toxique ou à l’inverse, transformer une femme en véritable louve pour protéger ses petits. C’est un sujet complexe qui est régulièrement abordé dans la littérature noire, mais sur lequel il y a à écrire. L’auteure cherche à coller au plus près de la réalité, de SA réalité devrais-je dire, car elle est en effet psychologue, spécialiste des troubles autistiques selon Google, et elle s’appuiera sur son expérience pour ériger des personnages (et des personnalités) aussi complexes que réalistes.
Le mot de la fin
Que dire de plus, à part que j’ai passé une excellent moment de lecture ?
J’ai bien envie de découvrir les précédents ouvrages de l’auteur, et je vais certainement me pencher dessus dans les semaines/mois à venir (dit celle qui a sa PAL qui dégueule de partout et qui est menacée par Monsieur Serial Lecteur de valises devant la porte si elle continue d’envahir le meuble télé qui n’est, selon lui, pas fait pour ça).
Je recommande !