Interview

Lumière sur… Karel Gaultier !

Il y a quelques semaines, je vous parlais d’un thriller financier, Jackson Hole. Une bonne découverte pour moi, une bonne surprise également car je pensais pas pouvoir accrocher à ce type de thriller, relativement technique.

Je vous propose aujourd’hui de faire plus ample connaissance avec son auteur.

Lumière sur Karel Gaultier !

Bonjour Karel. Pourriez-vous vous présenter aux lecteurs qui ne vous connaîtraient pas encore s’il-vous-plaît ?

J’ai 44 ans. Après des études de lettres en France et de finance aux États-Unis, j’ai fait carrière dans la finance et la banque. Je suis l’un des dirigeants et Partner d’une banque privée à Genève. En 2013, mon premier roman Zalbac Brothers a été publié chez Albin Michel, il décrit l’univers de la banque d’affaires à New York. Mon deuxième roman, Jackson Hole, est paru le 3 octobre dernier chez Slatkine &Cie.

 

Qui de mieux que l’auteur pour parler de son roman ? Pouvez-vous nous résumer en quelques mots ce qu’est Jackson Hole ?

Jackson Hole est un thriller qui décrit les arcanes du système monétaire. J’ai réuni les paramètres pour créer une nouvelle crise économique liée à de nouveaux éléments comme les crypto monnaies ou un tremblement de terre en Californie. J’ai imaginé que le patron de la banque Centrale Européenne puisse être indirectement lié à une organisation malveillante. Jackson Hole existe bel et bien, c’est un village dans le Wyoming où se réunissent tous les ans les grands argentiers pour décider ensemble de l’avenir de la planète finance. Mais cette fois-ci, dans mon roman, ils n’ont que 48 heures pour sauver l’économie mondiale ou tout le système s’effondrera.

Jackson Hole c’est aussi une grande fresque composée de personnages à la psychologie fine, jamais manichéens et toujours très humains. A travers leur quête de pouvoir, je dévoile la puissance des banques centrales et attire l’attention sur les limites de la finance.

 

Qu’est-ce qui vous a donné envie d’écrire un thriller qui se déroule dans le milieu professionnel dans lequel vous exercez ?

Même après des études de finance et des années d’expérience dans l’univers bancaire, je ne comprenais pas bien le fonctionnement des banques centrales.

La FED (Banque centrale américaine) n’est autre que l’organisation qui décide de l’augmentation ou de la baisse des prix, j’ai donc simplement imaginé qu’elle puisse être corrompue. La FED est un sujet tabou aux USA, personne ne connaît réellement son fonctionnement. A l’époque, elle a même été détenue par des familles comme les Rockefeller, les Morgan, les frères Lehman qui percevaient quelques cents pour chaque dollar émis. Quant à la nouvelle patronne de la Banque centrale européenne (aujourd’hui c’est Christine Lagarde qui en a pris a tête) elle est nommée pour 8 ans, souveraine sur les banques européennes, elle est même plus puissante qu’Angela Merkel sur la Deutsche Bank. Elle ne fait face à aucun contre pouvoir car il n’existe pas de processus pour la destituer.

 

Votre ouvrage est d’une incroyable complexité, mais vous arrivez sans difficultés à accrocher vos lecteurs et à les faire évoluer dans votre intrigue malgré leur méconnaissance du milieu financier. Comment avez-vous fait pour réussir à vous adapter et à écrire un roman adapté au plus grand nombre et sans tomber dans quelque chose de trop technique ?

J’ai une éducation financière et littéraire. Je ne me suis jamais limité dans les analyses macro-économique ou dans le vocabulaire technique (il y a tout de même un glossaire à fin de mon roman), c’est comme si vous limitiez les analyses médicales du Docteur House. Le lecteur a besoin de profondeur et je sais qu’il est toujours à même de tout comprendre si l’approche est didactique.

 

Vous êtes-vous inspiré de personnes de votre entourage, ou de situations vécues, pour écrire Jackson Hole ?

Je m’inspire toujours de faits divers, pour Jackson Hole, je me suis souvenu de l’histoire de l’ancien gouverneur de la Banque Centrale suisse qui avait, la veille d’un changement de taux d’intérêt, prévenu sa femme qui ainsi a pu spéculer sans risque sur le marché des devises. J’ai imaginé que mon héros, Matteo, puisse venir de la Camorra tout comme Mario Draghi (ancien patron de la BCE) est issu de Goldman Sachs. Mon héroïne La Tsarina m’a été inspirée par Margherita Louis Dreyffus, une femme d’affaire énigmatique. Mais, lorsque je commence à écrire, après quelques lignes les personnages prennent vie dans mon imaginaire et développent leur propre existence.

 

Entre carrière professionnelle et littéraire, vous reste-t-il du temps pour lire un peu ? Si oui, quel lecteur êtes-vous ?

Je prends toujours le temps de lire et je me passionne pour les très riches traditions romanesques russes et françaises. J’ai lu dernièrement « Les âmes mortes » de Gogol, « La fille du capitaine » de Pouchkine et « Cœur de chien » de Boulgakov qui nous rappellent que «Les manuscrits ne brûlent pas » car la mémoire collective s’en empare. Actuellement, je suis dans un cycle japonais. Je lis le grand classique de Mishima « Le Pavillon d’Or », la beauté poétique, érotique et perverse du texte me fascine.

 

Je vous laisse carte blanche pour terminer cette interview!

Je découvre depuis peu l’importance des blogs littéraires qui créent un lien naturel entre le lecteur et l’écrivain et je profite de cette interview pour les remercier de leur soutien. C’est difficile d’écrire un roman, de le publier et ensuite de le promouvoir mais l’une des rares satisfactions c’est de recevoir les critiques des lecteurs.

Je vous remercie infiniment d’avoir pris le temps de répondre à mes questions.

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