Editions XO, Polar/thriller français

L’île du diable – Nicolas Beuglet

Il est devenu un auteur incontournable de la scène française du polar depuis la publication de son premier roman très remarqué, Le cri, il y a deux ans, et c’est à un rythme d’une publication par an que nous le retrouvons désormais chaque automne.

Ami lecteur, si tu n’as pas lu Le cri et Complot, je t’invite à quitter immédiatement cette chronique parce que j’ai pas envie de te spoiler involontairement quoi que ce soit des deux précédents.

Je vous parle aujourd’hui du troisième roman de Nicolas Beuglet, L’île du diable, paru récemment chez XO Editions.

L’histoire (4ème de couverture)

La vengeance est affaire de mémoire

Le corps recouvert d’une étrange poudre blanche…
Des extrémités gangrenées…
Un visage figé dans un rictus de douleur…

En observant le cadavre de son père, Sarah Geringën est saisie d’épouvante. Et quand le médecin légiste lui tend la clé retrouvée au fond de son estomac, l’effroi la paralyse.

Et si son père n’était pas l’homme qu’il prétendait être ?

Des forêts obscures de Norvège aux plaines glaciales de Sibérie, l’ex-inspectrice des forces spéciales s’apprête à affronter un secret de famille terrifiant.

Que découvrira-t-elle dans ce vieux manoir perdu dans les bois ? Osera-t-elle se rendre jusqu’à l’île du Diable ?

Après Le cri et Complot, Nicolas Beuglet nous livre un thriller glaçant, exhumant des profondeurs de l’histoire un événement aussi effrayant que méconnu. Il nous confronte à une question vertigineuse : quelle part de nos ancêtres vit en nous, pour le meilleur et pour le pire ?

Bon bon bon…

Je suis quelque peu chiffonnée en commençant à rédiger ma chronique… Lu en une soirée, ok. Page turner, ok. Final à la hauteur de ce que j’attendais, ok. Mais je lui trouve quand même quelques défauts…

Un défaut en particulier en fait, et il se nomme Sarah. On va directement aborder le point négatif, comme ça c’est fait, et on terminera cette chronique sur une note positive, car oui j’ai aimé mon livre malgré tout. C’est un peu comme le sparadrap que tu dois arracher de ta peau, tu sais que ça va faire un peu mal, c’est effectivement par très agréable sur le coup et puis ça passe rapidement…

Qu’est-ce qui ne va pas avec Sarah ? Je n’aime tout simplement pas les personnages principaux qui sont hissés au rang de demi-dieu par ceux qui les entourent. Sarah est belle, tout lui réussit (ou réussissait), c’est la meilleure etc. Ouais… Un poil cliché je trouve, d’autant plus que je la trouve trop peu humaine et manquant diablement d’humilité. Ces personnages en général, je les prends en grippe et je n’ai qu’une envie c’est de les voir mourir, comme Lucie Hennebelle de Thilliez d’ailleurs (sadique va !). Je vous le répète assez souvent, je n’ai pas besoin d’aimer un personnage ou de m’identifier à lui pour aimer ma lecture, mais j’ai ressenti une réelle aversion envers elle, même si, dieu merci, je l’ai trouvée plus en retrait par rapport aux deux précédents romans de la série, du fait de l’intrigue.

Côté négatif, j’ai terminé, il ne sert à rien de débattre pendant 50 lignes à ce sujet, je ne l’aime pas, c’est tout. Vous voyez, ce n’était pas si dramatique, mais ça devait être dit !

Place à l’intrigue !

L’île du diable est un polar court, bien plus court que les deux précédents romans de l’auteur. Grâce à des chapitres ultra courts et des cliffhangers en veux-tu en voilà (je suis très bon public avec le procédé du cliffhanger), il n’y a strictement aucune longueur dans notre lecture, c’est rythmé, c’est entraînant, et j’ai bouffé le livre quasiment d’une traite. Je n’ai pas ressenti de manquement dans les nœuds de l’intrigue, certes, parfois on se dit que certains passages mériteraient d’être plus étoffés surtout au moment du dénouement et de l’avancée dans les découvertes de preuves, durant l’enquête, qui peuvent paraître un poil trop faciles, mais clairement je préfère ça à un auteur qui tire en longueur juste pour ajouter des pages en plus à son roman sans qu’il n’y ait de réelle plus-value. Le blabla inutile très peu pour moi, les descriptions stériles à rallonge pas mieux, j’aime quand on va droit au but et c’est le cas ici.

Ce que j’aime énormément avec Nicolas Beuglet, c’est qu’on part toujours d’un meurtre relativement classique – même quand ça touche le père de l’héroïne comme c’est le cas ici – mais qu’il dérive systématiquement vers quelque chose de bien plus profond et complexe, mêlant sciences et Histoire. Par complexe, j’entends « recherché », car l’auteur adapte son jargon au grand public sans nous assommer de dates ou de détails compliqués. Il est clairement impossible de deviner où l’auteur va nous mener, c’est un peu sa marque de fabrique, grâce à laquelle il a réussi à se démarquer et se faire une bonne place dans la littérature noire française.

Le mot de la fin

La thématique abordée ici m’est assez connue car je m’y suis intéressée il y a quelques mois pour un motif bien personnel que je n’étalerai pas ici, difficile d’en dire plus sans spoiler quoi que ce soit en plus, mais il a trouvé un écho particulier en moi…

Le point négatif abordé en début d’article n’a pourtant pas entaché ma lecture, et bien que L’île du diable ne sera pas mon préféré de l’auteur, j’en recommande sans problème sa lecture.

4 réflexions au sujet de “L’île du diable – Nicolas Beuglet”

  1. Je viens de lire ce roman qui clôt la série des Geringën. Je l’ai beaucoup aimé comme les deux précédents et c’est vrai, qu’en y réfléchissant, Sarah ne se fait pas aimer par les lecteurs.
    J’ai beaucoup apprécié les parties historique et scientifique. J’aime beaucoup quand une fiction part de faits réels.
    Bonne journée.

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