Interview, Prix Nouvelles Voix du Polar Pocket 2019

Lumière sur… Marc Voltenauer !

Prix Nouvelles Voix du Polars – Jour 3

Après ma chronique publiée hier de Qui a tué Heidi, place à l’interview afin d’en savoir un peu plus sur l’auteur !

Lumière sur Marc Voltenauer !

Bonjour Marc. Peux-tu te présenter pour les lecteurs qui ne te connaîtraient pas encore stp ?

Je suis né à Genève en 1973 d’une mère suédoise et d’un père allemand. Enfant et adolescent, j’étais partagé entre ma passion pour le football et l’idée d’épouser une carrière de pasteur, pour suivre les traces de mon grand-père, évêque au sein de l’église luthérienne de Suède. Après avoir effectué des études de théologie à l’université de Genève, j’ai été engagé comme secrétaire général des Unions chrétiennes de Genève, puis j’ai travaillé pendant huit ans dans les ressources humaines au sein d’une banque à Genève. Puis un tour du monde avec mon compagnon. Au retour, j’ai travaillé pour une entreprise pharmaceutique tout en commençant à écrire mon premier polar. L’année dernière, j’ai arrêté de travailler et je suis parti avec mon compagnon une année en Suède sur l’île de Gotland pour écrire L’Aigle de Sang dont l’intrigue se passe sur cette magnifique île de la mer Baltique. De retour en Suisse, à Gryon où se situent mes deux premiers polars, je suis en train d’écrire la suite des aventures de l’inspecteur Andreas Auer.

Tu as une carrière particulièrement riche et variée, comment en es-tu venu à l’écriture ? Et pourquoi le polar ?

Je suis tout simplement un grand lecteur de « polars » et donc, c’est venu naturellement. L’écriture s’est imposée à moi sur le tard, à la suite du voyage autour du monde que j’ai fait avec mon compagnon en 2011-2012. C’est Gryon, petit village paisible des Alpes suisses qui m’a inspiré et donné l’envie d’écrire. Gryon – tout comme Fjällbacka pour Camilla Läckberg – était le parfait décor d’un polar : l’atmosphère singulière d’un petit village pittoresque, le savoir-vivre montagnard, l’ambiance chaleureuse des chalets, les différents lieux publics, la vie villageoise, le découpage impressionnant des massifs alentour, les hivers rudes. Juste avant Noël, en 2012, je me suis réveillé au milieu de la nuit et j’ai commencé à mettre sur papier les grandes lignes de l’intrigue du « Dragon du Muveran ». Après quelques nuits, j’ai commencé à écrire. Jamais je n’avais décrit des personnages, des lieux, des ambiances et encore moins eu l’occasion de m’entrainer à l’exercice redoutable de rédiger des dialogues. Très vite, l’écriture est devenue un savoureux mélange entre envie et besoin. Une sorte de drogue douce à laquelle j’avais succombé sans même m’en rendre compte. Une année et demie après cette nuit de Noël de 2012, j’ai écrit la dernière ligne de mon roman avec en prime un sentiment vagabond qui vacillait entre la satisfaction d’être arrivé au bout et un début de mélancolie.

Peux-tu nous parler de Qui a tué Heidi, ton deuxième roman ?

Après le Dragon du Muveran dont l’intrigue était construite sur un modèle passé-présent, j’avais envie de changer de ressort pour cette nouvelle trame. Construire l’histoire avec deux intrigues qui à priori n’ont pas de lien, ajoute une certaine complexité, mais c’est aussi ce que je trouve passionnant.Cette double intrigue est en lien avec deux réalités qui cohabitent dans les Alpes suisses. D’un côté, la vie locale avec notamment la vie agricole et ses concours de vaches et de l’autre celle du domaine immobilier avec ses investisseurs étrangers, dont des Russes. On y retrouve ainsi deux agriculteurs en conflit et un tueur à gages russe, Litso Ice qui vient semer le trouble dans ce village sinon très paisible.Puis un autre personnage… Dès le départ, j’avais choisi d’employer la formulation « l’homme qui… » pour un des personnages sombres du livre. Elle permet de désigner un personnage sans le nommer et surtout elle dit quelque chose d’important sur lui, mais aussi sur ce qui l’habite. Après « L’homme qui n’était pas un meurtrier » dans « Le Dragon du Muveran », dans « Qui a tué Heidi ? » on va faire la connaissance de « L’homme qui s’enivrait du parfum de sa mère ». Le parfum – son parfum – est une évocation de son passé, mais aussi une fragrance qu’il associe avec ses fantasmes les plus sordides.

Qui a tué Heidi fait aujourd’hui partie des deux finalistes sélectionnés pour le Prix Nouvelles Voix du Polar 2019 chez Pocket. Tu es un auteur suisse, et pourtant quel parcours pour toi en France depuis ton premier ouvrage publié !

Je suis très honoré que mon polar figure parmi les deux finalistes choisis par les libraires. C’est une reconnaissance qui me touche beaucoup. Pour un auteur suisse, ce n’est pas facile de se faire une place dans le polar français et je suis très heureux de l’accueil qui a été réservé à mes polars en-dehors des frontières suisses.

Dans tes intrigues, tu privilégies surtout le côté ambiance et tu places les paysages suisses au cœur de ton histoire, comme s’il s’agissait d’un personnage immatériel, plutôt que d’écrire une intrigue violente et qui va à cent à l’heure, ça me donne d’ailleurs un peu l’impression de lire un polar nordique…

Et ce n’est pas un hasard… La presse suisse a parlé de mon premier polar comme du « polar nordique des Alpes vaudoises » ! À la base, les livres qui m’ont inspiré et motivé à écrire sont les polars suédois. Je trouvais que la manière dont étaient construits les polars nordiques se prêtait parfaitement au cadre montagnard suisse. Une des clés du polar nordique, c’est son faux rythme. Le polar du nord installe un rythme lancinant. On découvre l’environnement, on apprend à connaître les personnages, on entre chez, dans leur vie quotidienne. Cette apparente lenteur est synonyme de profondeur. Puis à un moment donné l’enquête s’accélère. Le rythme devient haletant et la conclusion souvent explosive. Cette fausse lenteur est aussi en lien avec l’environnement dans lequel s’inscrit la trame. Et dans ce petit village de montagne, on vit dans une apparente quiétude. Certains événements du passé ressurgissent, des conflits latents éclatent, des personnes extérieures viennent s’immiscer dans une ambiance de huis clos, un psychopathe réalise ses pires fantasmes et l’ambiance de huis clos favorise la suspicion au sein de la communauté…

En dehors de l’écriture, est-ce qu’il te reste un peu de temps pour lire ?

Oui, il me reste du temps pour lire, mais pas autant que je ne l’aimerais. J’ai toujours aimé lire des polars et je continue à le faire avec une préférence pour les polars nordiques que je lis en suédois, ma langue maternelle. Sinon je lis aussi dans le cadre de mes recherches pour mes livres, notamment des ouvrages historiques. Mais je ne vais pas vous dire quels autres livres je lis en ce moment, car cela en dirait trop sur mon prochain polar.

Tu te déplaces régulièrement en salon pour aller rencontrer tes lecteurs, quels sont tes prochains rendez-vous ?

Les 7,8 et 9 septembre, je serai au Livre sur les quais à Morges, un rendez-vous littéraire incontournable en Suisse. Puis le dimanche 13 octobre, je serai à Attignat, invité par Lydie Zannini de la Librairie du Théâtre à Bourg-en-Bresse. Mais ces prochaines semaines seront surtout dédiées à l’écriture.

Je te laisse carte blanche pour terminer cette interview !

J’espère que de futurs lecteurs auront du plaisir à découvrir mon univers ! Bonne lecture !

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