Me v’la bien à devoir vous parler de BD alors que mon expérience avec le genre ne se résume qu’à la lecture (et nombreuses relectures) des albums de Tintin, et que mon degré de connaissance en dessin ne se résume qu’à savoir faire une maison, un soleil (enfin un rond jaune au-dessus de la maison quoi), et un bonhomme avec une tête ronde et deux bâtons en guise de bras et de jambes…Comme je vous le disais récemment, j’essaie de me diversifier un peu car je traverse une passade un peu difficile sur le plan de la lecture ( » Utøya m’a tuer » ), et qu’en plus j’ai un mal de chien à me concentrer actuellement sur ce que je lis. La faute à une tête un peu trop pleine à vingt jour du grand départ en voyage, sans doute !Quoi de mieux qu’une BD pour se diversifier n’est-ce pas ? Simple et rapide à lire, et pourtant ça permet de vraiment se déconnecter complètement de notre quotidien !J’ai lu les deux premiers tomes de cette série qui s’intitule No War, et j’ai décidé après quelques jours d’hésitation de vous parler des deux tomes dans une seule et même chronique.Je vous parle donc aujourd’hui de No War, d’Anthony Pastor, paru chez Casterman BD.
Résumé de l’éditeur #1
(évitez de lire celui du #2 si vous souhaitez commencer la série)
Une étincelle et tout peut exploser !
Le Vukland s’enfonce dans une crise sans précédent. Les tensions intercommunautaires s’exacerbent autour du projet de barrage sur les terres sacrées du peuple KIVIK.
L’élection contestée du nouveau président n’arrange rien. La population de la capitale occupe la rue, la jeunesse en première ligne…
Résumé de l’éditeur #2
Une étincelle et tout peut exploser !
Tandis que l’opposition au nouveau président du Vukland gagne en violence, Run se remet miraculeusement de la tentative d’assassinat dont il a été victime. Il s’enfuit de l’hôpital et rejoint son pote Kas et l’aider à retrouver sa mère, arrêtée par les forces de l’ordre au cours d’une manifestation.
L’archipel du Vukland se déchire, au bord de la guerre civile.
Belle découverte !
L’intrigue se situe au Vukland, un archipel perdu au beau milieu de l’océan Atlantique entre l’Islande et le Groenland. Ne cherchez pas sur votre mappemonde, il est une pure invention de l’auteur. Forcément, moi dès que ça se passe dans mon secteur préféré du globe, j’adhère, d’autant plus que certains éléments font parfois écho à mon Islande : forte culture traditionnelle, sources chaudes, croyances en certaines choses pas forcément très rationnelles pour les cartésiens que nous sommes, etc… Un pays qui devrait être relativement épargné par la violence et les guerres, sauf que l’équilibre de cette petite communauté se trouve malmené d’une part suite à la découverte d’un cadavre, un ingénieur nommé Ragnar retrouvé mort en pleine nature, pas franchement très frais, avec le mot « no dam » (pas de barrage) en plein milieu du front, et d’autre part suite à l’élection d’un nouveau président qui provoque des émeutes violentes et une vague d’arrestations parmi les contestataires.Côté intrigue, on est dans de la littérature noire, à n’en pas douter : critique de la société, des méchants, des gentils, des morts, des explosions, des manifestations violentes, etc… Si on creuse un peu plus, on se rend compte que les thèmes abordés sont très actuels : crise politique, écologique aussi, militantisme, jeunesse paumée, désabusée, et qui porte un regard sombre sur le monde qui l’entoure et sur son avenir, bref, tout ce qui « berce » notre monde actuel… On retrouve aussi cette dualité qui agite certains pays, tiraillés entre le besoin de modernité et l’attachement à leur nature, à leurs traditions et à leurs origines. Plus j’y pense et plus tout ça me fait penser à l’Islande et à sa culture.Beaucoup de personnages, c’est un peu confus parfois dans ma tête mais la présentation qui en est faite au début de la BD m’aide à m’y retrouver.Côté dessin, que pourrais-je vous dire moi qui n’y connais vraiment pas grand chose ? C’est clair qu’on est loin de Tintin (rires !) et des ouvrages colorés comme j’imaginais la BD dans son ensemble. Ici on est sur des dessins nerveux, dans des tons très sobres, froids et sombres qui collent parfaitement au climat social tempétueux qui règne sur l’île et sur ses habitants. Les couleurs sont sobres la plupart du temps, une majorité de gris, de bleu nuit, le tout relevé parfois de couleurs plus criardes lorsque la scène s’y prête.Là où j’ai vraiment apprécié ma lecture, c’est que, quand je lis des thrillers ou des polars, je n’ai que mon imagination pour mettre des images sur ce que je lis. Ici, la puissance des dessins fait que je me suis retrouvée avec des émotions comme je n’en ai que rarement durant mes lectures. C’est assez évocateur sur le dessins que je vais vous mettre juste après ce paragraphe. La puissance du regard et de l’expression du personnage ajoutent quelque chose de très particulier à la lecture car il est impossible de rester insensible face à une telle profondeur.
Le mot de la fin
Ayez pitié de moi et soyez indulgents pour ma première chronique de BD s’il-vous-plaît. Je suis sûre que je ferai mieux les prochaines fois ! Car oui, il y aura d’autres prochaines fois, parce que la BD c’est quand même franchement pas mal et ça permet de meubler les traversées du désert littéraire comme celle que je vis en ce moment.Plusieurs tomes sont prévus par la suite, je vais suivre les parutions de près, pour essayer de vous en parler dans les mois à venir.Je suis contente de m’être ouverte à quelque chose de différent, et j’ai bien envie de découvrir d’autres séries, d’autres bandes-dessinées…