Editions Calmann Lévy

Il était une fois mon meurtre – Emily Koch

Je ne pensais pas dire ça un jour dans ma vie de lectrice barbare que pas grand chose n’effraie, même les thrillers les plus violents, mais ce livre est trop dur pour moi.

C’est une chronique très personnelle que je vais vous livrer cette fois, celle d’une lecture qui s’est faite dans la douleur parce qu’elle a réveillé des angoisses profondes chez moi.

Je ne sais pas comment rédiger mon article après avoir tourné la dernière page, je pense que je vais être bien plus dans l’émotion que dans le concret et l’objectif, mais je vais essayer de vous expliquer mon ressenti.

Je vous parle aujourd’hui du premier livre d’Emily Koch, Le jour de mon meurtre, paru chez Calmann Lévy.

L’histoire (4ème de couverture)

Comment élucider
son propre meurtre ?
Alex est dans le coma depuis deux ans, à la suite d’un accident d’escalade. Sa petite amie Bea, ses parents et sa soeur envisagent l’arrêt des soins comme il ne réagit à rien autour de lui. Mais en réalité, Alex est parfaitement conscient : son corps est certes inerte, mais son esprit est vif, et il entend tout ce qui se passe autour de lui.

Quand un jour, Alex surprend deux policiers dans sa chambre, puis Bea se plaindre de se sentir suivie dans la rue, il comprend que le danger les menace tous deux. En se replongeant dans ses souvenirs fragmentés, et au fil de phrases perçues ici et là, Alex commence à douter que sa chute n’ait été qu’un accident. Mais comment faire pour sauver sa peau, et celle de sa petite amie, en étant cloué à son lit d’hôpital ?

Un thriller d’une grande intensité qui se lit comme un puzzle que l’on recompose, aidé d’un narrateur bouleversant, et unique en son genre

Chamboulée…

J’ai souffert, putain qu’est-ce que j’ai souffert durant ma lecture de ce bouquin, et les jours d’après aussi… J’en suis venue à me demander plusieurs fois si je devais l’arrêter ou pas, non pas parce qu’il ne me plaisait pas, mais plutôt parce qu’il a titillé en moi les pires angoisses de ma vie, celles contre lesquelles je dois continuellement me battre, à savoir la peur de la maladie, de la fin de vie, de ma mort et celle de mes proches (mis à part ça, je vais bien je vous rassure !).

Le jour de mon meurtre est certainement le huis-clos le plus atroce que j’ai lu, le plus immersif aussi car on vit enfermé dans ce corps qui devient le nôtre au fur et à mesure de la lecture, mon degré d’empathie était à son paroxysme et j’ai littéralement vécu tout ce qu’Alex vivait, ressenti tout ce qu’il ressentait, j’ai vécu ses peurs, ses angoisses, son envie d’en finir avec la vie. Ce jeune homme se retrouve enfermé dans son corps suite à un accident d’escalade, dans un état comateux et végétatif depuis un an et demi. J’ai vécu ces moments où il avait envie de mourir, ces moments où il ne pouvait qu’être passif des échanges que faisaient ses proches dans sa chambre, de la souffrance de sa compagne aussi qui lui parlait sans cesse, des soins médicaux qu’il reçoit continuellement, la frustration d’avoir envie d’un geste tendre envers ses proches sans pouvoir les réaliser, la frustration de sentir des odeurs alimentaires alors qu’il est nourri par une sonde, la soif, les positions inconfortables dans lesquelles les infirmières le mettent pour lui éviter les escarres. Imaginez qu’on vous positionne sur le côté et qu’on vous coince le bras en-dessous de votre corps, déclenchant forcément des fourmis dans votre bras et vos mains, et que vous ne puissiez pas bouger pendant des heures… Vous vivrez tout ça durant votre lecture, réellement, parce qu’Emily Koch possède une formidable capacité à rendre réel ce qu’elle nous raconte.

Je ne vous parlerais pas en détail de la partie thriller pour ne pas vous spoiler l’intrigue. Mais oui, on est bien dans un vrai thriller, et je ne vous dévoile rien en vous disant que se pose à un moment la question de « est-ce vraiment un accident ? ». Pour ça, il faudra être courageux, et lire les 300 et quelques pages qui constituent ce bouquin.

Le mot de la fin

Cette lecture résonne étrangement alors que Vincent Lambert vient tout juste de mourir après plusieurs années passées dans un état végétatif, suite à l’arrêt de son traitement médical.

Nous sommes nombreux à avoir peur de la mort, et j’ai tellement vécu cette lecture de l’intérieur que ça a été très compliqué à gérer pour moi.

Remarquablement bien écrit, affreusement efficace, je ressors de cette lecture complètement chamboulée…

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