Vous le savez, j’adooooore les polars nordiques ! L’Islande, c’est ce tout petit pays européen qui regorge d’excellents auteurs ! Je vous parle régulièrement d’Arnaldur Indridason (forcément !), de Ragnar Jonasson, d’Arni Thorarinsson, de Lilja Sigurdardottir, voici cette fois Yrsa Sigurdadottir ! bien que ces deux dernières aient le même nom de famille, il n’y a aucun lien d’entre elles.Quelle bonne surprise ce livre ! J’étais sceptique avant de démarrer parce que je n’avais pas aimé Ultimes rituels, de la même auteure, lu il y a environ 2 ans, mais comme c’est une auteure islandaise, j’avais envie de tenter à nouveau, et j’ai bien fait !
Succion est le second tome d’une série débutée l’an dernier avec ADN. Je n’ai pas lu ce premier tome, je n’ai pour autant pas été perdue dans l’intrigue, et du coup j’ai bien envie de le lire, je pense le prévoir dans les semaines/mois à venir.
Embarquez un polaire, un bonnet et votre passeport, je vous parle aujourd’hui de Succion, d’Yrsa Sigurdardottir, publié chez Acte sud.
Présentation de l’éditeur
Assise sur les marches glaciales devant l’entrée de sa nouvelle école, Vaka regrette de n’avoir pas mis un manteau plus chaud. Apparemment, son père a oublié de venir la chercher, sa mère a oublié de lui donner de l’argent de poche cette semaine et l’école est déjà fermée. On ne peut décidément pas se fier aux adultes. Résignée à attendre, elle voit bientôt une petite fille approcher. Vaka la reconnaît tout de suite : elle est dans sa classe, c’est celle à qui il manque deux doigts. La petite fille habite juste derrière l’école, alors Vaka lui demande si elle peut venir chez elle passer un coup de téléphone pour appeler son père. Plus personne ne reverra jamais Vaka.
Dégradé et relégué au plus bas de l’échelle après les polémiques qui ont entouré sa dernière enquête, l’inspecteur Huldar doit se contenter des chiens écrasés. Jusqu’au jour où on le charge d’une vérification de routine qui bascule dans l’horreur lorsque, après un signalement anonyme, il trouve deux mains coupées dans le jacuzzi d’une maison du centre-ville. Huldar ignore encore que cette mutilation n’est que la première d’une longue série.
Après ADN, Huldar et Freyja, la psychologue pour enfants, reprennent du service dans une de ces intrigues glaçantes et addictives dont Yrsa Sigurðardóttir a le secret.
Une auteure émancipée !
Une des caractéristiques principales du polar islandais est d’être un polar qui prend son temps, une bonne partie du suspense est basé sur l’atmosphère plus que sur l’intrigue en elle-même. L’Islande est un des pays les plus « safe », et qui a un des taux de criminalité parmi les plus bas au monde et il y a une sorte de pudeur chez les écrivain islandais, à écrire du polar : les meurtres ne sont jamais très violents (bon ok, un meurtre c’est jamais très joyeux, mais pas d’étalage de tripailles et de passages qui décapent grave d’habitude), les sujets tabous sont effleurés mais pas forcément très approfondis et c’est là qu’Yrsa Sigurdardottir se démarque. Difficile d’en dire plus sans vous spoiler l’histoire et le dénouement, l’auteure s’attache en effet à créer un climat de suspicion sans nous laisser aucun indice sur le(s) potentiel(s) meurtrier(s), on erre dans le récit sans comprendre ce qui peut bien engendrer pareille situation et ça a fonctionné à merveille sur moi car je n’ai pas pu lâcher mon bouquin !
L’auteure aborde ici des thèmes assez rarement rencontrés chez les islandais, et je n’ai pas souvenir d’avoir lu un thriller islandais avec des meurtres aussi nombreux et violents (pour mon plus grand plaisir) ! Et pourtant, malgré cette violence, on retrouve une certaine sensibilité dans cette écriture très féminine, rendant agréable et poignante notre lecture.
Là où on retrouve par contre des similitudes avec ses homologues, c’est dans le fait de retrouver le poids du passé comme élément moteur de l’histoire, et un passé très ancré dans la vie personnelle des personnages qui vont le voir revenir tel un boomerang. C’est là, le propre du passé, vous croyez que tout est bien enfoui, loin dans votre mémoire et dans celle du collectif, mais il revient toujours, pour rétablir un certain ordre, comme s’il était nécessaire de passer par-là pour passer à autre chose. Ce thème, récurrent dans la littérature islandaise, est un sujet que j’apprécie énormément car il permet de comprendre les souffrances engendrées, de celles qui ont le temps de mûrir pour exploser et tout dévaster sur leur passage.
Le mot de la fin
Du traditionnel adapté à la sauce moderne. C’était EX-CEL-LENT ! J’en redemande !
La seule chose qui aurait pu faire basculer ce livre d’excellent moment de lecture à coup de coeur, aurait été quelques descriptions de paysages par-ci par-là, mais ça, c’est mon côté globe-trotteuse qui parle !
Je recommande !
P.S. n’oubliez pas votre petit post-it pour vous y retrouver dans le nom des personnages 🙂
Bien aimé aussi 😉
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😉 😉
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