Interview, Polar/thriller français

Lumière sur… Olivier Bal !

C’est une interview un peu particulière que je vous propose aujourd’hui, celle d’un auteur que je suis depuis le tout début de son parcours alors qu’il avait publié un ouvrage en autoédition, ouvrage qui a eu un effet détonnant sur ma vie de lectrice et qui se classe parmi mes livres préférés de toute ma vie de lectrice. J’étais persuadée à l’époque qu’il n’en resterait pas là, et deux ans plus tard, voilà qu’il signe chez un éditeur, et qu’il publie en l’espace de quelques mois deux ouvrages, Les limbes et Le maître des Limes dont je vous ai parlé il y a quelques jours.

Olivier Bal est pour moi un des auteurs les plus doués de sa génération, et il a accepté de passer sur le gril aujourd’hui et de répondre à mes questions dans un long échange très intéressant où il se livre sur son travail d’auteur et sur ce qui l’attend, et attend ses lecteurs, dans les mois à venir (mais c’que t’es bavard !!! =) )

Lumière sur Olivier Bal !

Bonjour Olivier, peux-tu te présenter pour les lecteurs qui ne te connaîtraient pas encore stp ?

Hello à toutes et à tous. Avant tout, je voudrais dire que je suis ravi de participer à cette interview, Anaïs, et de succéder, à de si prestigieux auteurs ! Je m’appelle donc Olivier Bal. Je suis écrivain, auteur de deux romans, des thrillers fantastiques qui forment un diptyque : Les Limbes et le Maître des Limbes. Auparavant, j’ai été journaliste pendant une quinzaine d’années, notamment dans la presse culturelle et le jeu vidéo. Depuis deux ans maintenant, je me consacre exclusivement à l’écriture.

Peux-tu nous parler de ton dernier roman publié, Le Maître des Limbes ?

Le Maître des Limbes part d’une question : que se passe-t-il réellement lorsqu’on ferme les yeux et qu’on s’endort ? J’ai toujours été fasciné par le rêve et ses mystères. Le Maître des Limbes vous entraîne aux côtés de différents personnages, chacun essayant de comprendre le mystère des rêves, et découvrir ce qui se cache au cœur des Limbes. Il y a d’abord Lee, une journaliste qui enquête sur un virus, Le Marchand de Sable, une épidémie qui ne touche que les enfants. Aux quatre coins du monde, des gamins s’endorment sans pouvoir se réveiller. Vient ensuite Gabriel, un adolescent atteint de narcolepsie qui ne peut contrôler ses crises de sommeil. Du coup, il vit un peu en marge, isolé de par sa maladie. Mais rapidement, il va se rendre compte qu’il a développé l’aptitude de pouvoir visiter les rêves des autres. On rencontrera également James, un magnat à la tête d’une empire pharmaceutique ONIR. Sa société est spécialisée dans l’étude des rêves, mais il travaille en réalité main dans la main avec la CIA sur des expériences incroyables autour du sommeil. Tous ces personnages vont se croiser, se rencontrer, s’affronter tandis que des agences gouvernementales se mènent une guerre secrète au cœur de nos rêves. Car qui contrôlera les rêves des hommes, contrôlera le monde. J’ai essayé de façonner Le Maître des Limbes comme une expérience littéraire, à mi-chemin du thriller, du fantastique et de l’espionnage.

Dans tes deux ouvrages publiés chez De Saxus, Les limbes et Le Maître des Limbes, tu explores en profondeur la thématique du rêve, et plus largement du contrôle du rêve. Qu’est-ce qui te plaît dans cette thématique ?

J’ai toujours rêvé d’écrire un livre sur les frontières, sur des explorateurs d’une terre inconnue. Je voulais placer les lectrices et lecteurs aux premières loges, comme s’ils découvraient, eux aussi, un monde fascinant et inquiétant. Mais tout a été écrit et remarquablement sur les profondeurs sous-marines, on ne passe ainsi pas après Jules Verne, ou sur l’immensité de l’espace, avec les chefs d’œuvre de la SF que l’on connaît. Il me fallait donc un autre sujet… En parallèle, depuis que je suis tout môme, je suis fasciné par la thématique des rêves. Comme moi, vous avez certainement déjà fait des rêves étranges, eu cette impression de rencontrer des personnes que vous n’aviez jamais vues, d’expérimenter des sensations que vous ne connaissiez pas… du coup, ça m’a donné cette idée de base : « et si certaines personnes avaient le pouvoir de visiter et de prendre le contrôle des rêves des autres ». J’ai trouvé dans le rêve un terreau génial. Car on passe tous 1/3 de sa vie à dormir, sans réellement savoir ce qui se joue durant notre sommeil. Je me suis donc lancé dans une grosse phase de documentation, je suis un peu obsessionnel à ce niveau-là. Et, plus je creusais, plus je découvrais des choses incroyables, notamment sur le rapport au rêve de certaines ethnies primitives, le culte du rêve dans certaines mythologies… tout ça a nourri mon récit, m’a permis de construire les fondations de mon univers. Car, dans mes deux romans, tout est vrai… et tout est faux…Après, il a fallu se lancer dans l’écriture. Et là, ça a été une autre histoire…

Le Maître des Limbes est un roman incroyablement complexe, avec diverses intrigues, – flirtant entre réalisme et fantastique – divers lieux, de multiples personnages et histoires qui vont toutes converger pour n’en devenir qu’une. Comment gères-tu l’écriture d’un roman si dense sans t’y perdre, et sans perdre tes lecteurs ?

En effet, Anaïs, le Maître est un roman très complexe, certainement celui qui fut le plus dur à écrire depuis le début de ma « jeune » carrière d’écrivain, mais aussi évidemment un roman qui m’a tellement stimulé. À chaque fois que je me lance dans un projet d’écriture, je me dis que je vais tenter d’écrire un roman simple, mais je n’y arrive jamais… Ici, les défis étaient nombreux. D’abord, je souhaitais écrire un livre qui soit indépendant des Limbes. J’avais l’envie que les lecteurs puissent s’y plonger sans connaître le premier opus. Il me fallait donc réintroduire l’univers des Limbes, les enjeux et problématiques, sans pour autant lasser celles et ceux qui auraient déjà lu le premier. Bref, un sacré enfer… Ensuite, deuxième gageure, il fallait répondre à toutes les questions laissées en suspens par Les Limbes. Là-dessus, je n’étais pas trop inquiet, car je porte le projet des Limbes depuis plus de 12 ans en moi. Quand j’écrivais le premier opus, je savais déjà comment je souhaitais terminer l’aventure, j’avais, en tête, les grands axes narratifs. Et heureusement !Du coup, comme tu le soulèves en effet, Le Maître a aussi été un sacré défi dans sa construction même car on navigue ici entre cinq narrateurs à trois époques différentes. Pour autant, je souhaitais vraiment que le roman reste fluide, toujours clair et intelligible. J’ai donc dû, évidemment, bien bosser ma structure en amont. J’avais un plan quasi établi au chapitre près avant de me lancer. C’était important aussi pour le rythme global du livre. Car, je compose mes bouquins comme des partitions musicales. Il y a des accélérations, des temps plus calmes, des ruptures… Pour autant, je ne voulais pas d’un livre trop froid et désincarné, du coup, j’aime me ménager des plages de liberté. Ainsi, si un personnage me souffle quelque chose ou si j’ai l’idée tardivement d’une nouvelle scène, je l’intègre sans problème. Bref, l’écriture du Maître des Limbes a été un exercice d’équilibriste assez tendu !

Tu te consacres depuis deux ans à ta carrière d’écrivain après avoir travaillé plusieurs années dans le journalisme. Les limbes, ton premier roman édité, vient tout juste d’être publié en format poche chez Pocket, et il fait partie de la sélection du Prix Nouvelles Voix du Polar 2019, quel chemin parcouru ! Comment en es-tu venu à l’écriture ? Et quel est ton rapport aujourd’hui à l’écriture ?

Merci de tes gentils mots… En effet, quand je regarde un peu en arrière, je réalise combien le chemin parcouru est incroyable. Mais je ne m’attarde pas trop, je préfère aller de l’avant, me remettre en question, toujours, tenter de réfléchir à de nouveaux défis…Bref, mon rapport à l’écriture… J’écris, « vraiment », depuis que j’ai 18, 19 ans. Passionné de cinéma, mes récits ont d’abord pris la forme de scénarios, puis de pièce de théâtre. Je suis venu ensuite au roman avec Les Limbes. Et ça a été une révélation pour moi. Je me suis vraiment trouvé. Ça a pris du temps mais il me fallait, je pense, ce cheminement. Alors j’ai certes commencé à vraiment écrire sur le tard, mais, quand je repense à mes jeunes années, je réalise que l’envie de raconter des histoires, d’inventer des mondes a toujours été là. Gamin, je passais plus de temps avec mes figurines, à façonner des bases, à imaginer leur passé, leur histoire qu’à jouer vraiment avec eux. Je me rappelle notamment avoir passé plus d’un mois un été, à écrire des fiches de missions d’agent secret avant de partir en vacances avec un pote en Corse. Bien entendu, mon copain, en voyant mon dossier rempli de feuilles, de photos, de plans de base m’a gentiment envoyé bouler… Mais ça ne m’a pas calmé pour autant ! Bref, l’envie de raconter a toujours été là, tout au fond de moi.

Quel est mon rapport aujourd’hui à l’écriture ? Question complexe… il est vrai qu’il n’est pas toujours facile de passer de l’écriture/passion, quand on a un job à côté, à l’écriture/métier, quand ça devient notre activité principale. Ça peut s’avérer stressant, pressurisant, très solitaire, mais je ne regrette pas une seconde. Il y a deux ans quand j’ai eu cette opportunité de me lancer, je me suis un instant imaginé, vieux bonhomme, faire le bilan sur ma vie et me dire que j’avais raté cette opportunité, ce moment. J’étais à la croisée des chemins, et j’ai pris, je l’espère, la bonne route… Et puis, je me dis souvent « des remords, plutôt que des regrets ». Donc, ravi de m’être lancé. Je pense que, dans la vie, il faut savoir saisir sa chance quand elle se présente.

Je sais que Le Maître des Limbes vient tout juste d’être publié, mais tu sais que les lecteurs sont d’éternels impatients… Que prépares-tu à tes futurs lecteurs pour les mois à venir ?

En effet, Le Maître des Limbes vient de sortir et il clôt un sacré chapitre de ma vie. Car, ça fait quand même douze ans que je travaillais, entre autres choses, sur le projet. Du coup, pour mes prochains livres, je vais délaisser les terres du fantastique et revenir vers le polar et le thriller. Je prépare une sorte de trilogie avec comme thématique commune la vengeance. Il s’agira de trois romans complètement indépendants, avec des histoires et des personnages qui n’auront rien à voir, mais chacun à sa manière offrira un regard sur la vengeance. Le premier livre, tu le connais, c’est Mille Morts, un thriller psychologique que j’avais sorti en 2016 en auto-édition et qui aura droit, très prochainement, à une nouvelle vie en librairie avec l’éditeur De Saxus. J’ai vraiment hâte car cette histoire d’une traque de 11 ans à travers les Etats-Unis, et ses deux personnages principaux : Paul et Frank, me tiennent vraiment à cœur.

Je te laisse carte blanche pour clôturer cette interview !

Que dire… Sinon, merci à vous d’avoir été au bout de cette trèèèès longue interview. Quel courage !!! Plus sérieusement, je voudrais remercier Anaïs pour son incroyable passion et le travail obstiné que cela représente d’ainsi gérer son blog. Anaïs et moi, c’est drôle, avons un parcours un peu en miroir. Je l’ai vue commencer, lancer ses premières chroniques. Et, grâce à sa ténacité et sa sincérité, embarquer de plus en plus de gens dans sa communauté. Aujourd’hui, c’est l’une des premières blogueuses de France. Pourtant, rien n’a changé. Elle continue de donner sa chance à des jeunes auteurs, s’intéresse, se remet en question, est sincère aussi, quand elle n’aime pas. Bref, un grand merci à toi, Anaïs qui, n’a de cesse, de plonger dans les ténèbres de nos livres pour les mettre en lumière. Tu es très importante pour la vie de nos bouquins !

Merci pour tes mots très touchants Olivier, et pour ton soutien de chaque instant, et je pèse mes mots ! Je te remercie infiniment d’avoir pris du temps pour répondre à mes questions. Et je vous jure, chers lecteurs, que je ne l’ai pas payé pour qu’il écrive tout ça =)

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