« Ouiiiii non mais moi je ne lis que du polar, il me faut des cadavres, du sang, de la tripaille, des scènes de torture., sinon ça ne m’intéresse pas... »
[ Page 50 de L’appétit de la destruction d’Yvan Robin ]
« Mais…. Mais y a pas de mort… Y a pas de cadavre dans c’bouquin, c’est quoi ça ?!… Bon, je continue et on verra ce que ça donne... »
[ 206 pages plus tard ] »Hé mais c’était vachement bien en fait !!! »
Je vous parle aujourd’hui de L’appétit de la destruction, d’Yvan Robin, édité aux Editions Lajouanie.
L’histoire (4è de couverture)
L’appétit de la destruction relative les dernières heures d’un groupe de rock (Âme less), les frasques de son leader, les coulisses d’un milieu qui suscite bien des fantasmes.On pense évidemment à Bertrand Cantat (Noir Désir), à Nicolas Sirkis (Indochine) mais aussi aux Rolling Stones, aux Clash, aux Sex Pistols, à Nirvana… à toutes ces formations géniales menées tambour battant par des rockstars déjantées, s’autorisant tous les abus.Une fiction parfois trash, passionnante, qui mêle tragique, transgression, disparition…
Sex, drug, alcool and Rock’n’Roll !
Une fois n’est pas coutume, je ne vais donc pas vous parler d’un polar mais d’un bouquin dont je ne sais même pas qualifier le genre !
Yvan Robin nous plonge dans la vie mouvementée d’un groupe de rock, durant leur période de succès, de déchéances, leurs tournées. Les kilomètres d’asphalte sont bouffés à la vitesse d’un éclair, tout va vite, la tournée, l’enchaînement des concerts, des drogues aussi, les groupies qui défilent, les saccages des chambres d’hôtels… L’auteur nous ouvre la porte d’un monde qui ne nous appartient pas à nous, communs des mortels à la vie bien rangée.Il y a un petit côté voyeur dans L’appétit de la destruction, l’auteur ne nous cache pas grand chose de la vie du groupe et des tourments moraux de son leader. Je ne sais pas si je l’aime ou je le déteste, ce personnage, mais il m’a touchée à sa façon car on le sent pris dans le tourbillon de quelque chose qu’il est absolument incapable de maîtriser. L’argent coule à flot, les femmes s’offrent à lui, un factotum le suit partout, là pour gérer toute sa vie de manière millimétrée, il pourrait même lui rappeler de respirer s’il oubliait de le faire. Le succès est dévastateur, il a tout perdu mais il s’en fout, il a parfois quelques moments de nostalgie en pensant à sa femme qu’il a abandonnée avec deux gosses sous le bras pour partir en tournée, mais ça ne dure jamais, le rythme que lui impose son métier l’emporte dans le tourbillon d’une vie à cent à l’heure où il ne faut pas s’attacher, au risque d’être freiné dans le succès.
L’écriture est nerveuse, sans filtre, l’auteur ne s’embarrasse pas de belles tournures et de superflu, il faut que ça claque, que ça percute,que ça choque aussi, et ça fonctionne vachement bien. On a un peu un sentiment de fouillis parfois dans cette écriture si particulière, c’est d’ailleurs en totale corrélation avec la vie que mène le groupe. J’ai été assez troublée par ce style dans un premier temps, car inhabituel, différent, et puis quand on arrive à rentrer dedans ça passe tout seul, et on se dit qu’il ne pourrait en être autrement.
Le mot de la fin
Heureusement que je n’avais pas lu la 4ème de couverture, sinon je n’aurais pas voulu le lire, je suis trop obtue et coincée dans mon genre littéraire favoris pour avoir envie de m’ouvrir à autre chose… Finalement grand bien m’a fait, sinon je serais passée à côté d’un excellent moment de lecture.
Pour ceux qui ne me connaissent pas, je suis une amatrice de métal et de rock depuis la plus tendre enfance (merci papa ! ) et j’ai été enchantée de cette parenthèse rock’n’roll dans ma vie de lectrice de thriller.
L’appétit de la destruction comblera les amateurs de musique rock, je recommande !
« Are you ready? Are you ready?
You better get ready
Once we start we never stop
Get ready to rock
Ready to rock ! »
Airbourne – Ready To Rock