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La griffe du diable – Lara Dearman

Une semaine sans publier un seul article… Et pourtant 5 livres lus, mais je lis plus que je ne chronique en ce moment. Première chronique de l’année donc, et premiers émois littéraires 2019 ! J’étais dans une période de lecture compliquée depuis quelques semaines : multiples abandons, ennui profond, bref, il me fallait un bouquin comme j’aime pour me sortir de là, qui tabasse sévère, avec des litres de sang et tripailles à l’air, un truc bien glauque et dégueulasse… ouais… Bah le livre qui m’a sortie de cette mauvaise passe, c’est celui-ci, et il est juste à l’opposé de tout ce que je viens de vous dire =)

Pour ceux qui ne me connaissent pas encore, je suis particulièrement friande de deux types de thrillers :

  • ceux qui tabassent grave et décoiffent ta tête de lecteur sans te faire bouger de ton canapé,
  • ceux qui réveillent mon âme de globe-trotteuse et me font voyager en me donnant l’impression d’être complètement en immersion dans un lieu, un environnement, un pays…

La griffe du diable fait partie de la deuxième catégorie, il a été écrit par l’auteure britannique Lara Dearman, et publié aux Editions La Bête Noire en 2018, et je vous en parle juste après la 4è de couv’.

L’histoire (4è de couverture)

Poursuivie par ses démons, Jennifer Dorey a quitté Londres pour retourner dans sa maison d’enfance avec sa mère, à Guernesey, où elle est devenue reporter au journal local. Elle pensait pouvoir souffler un peu. Elle avait tort. Quand le cadavre d’une jeune femme s’échoue sur une plage, la journaliste mène l’enquête et exhume plusieurs morts similaires qui s’étendent sur une cinquantaine d’années. Plus troublant encore, toutes les victimes avaient sur le bras une marque semblable à celle gravée sur un rocher de l’île : la « griffe du diable », dont la légende veut qu’elle ait été laissée par Satan lui-même…

Conquise !

Qu’on se le dise, j’adore les îles, peu importe qu’elles soient tropicales ou polaires, j’aime les îles aussi bien en tant que voyageuse que dans mes thrillers, car qui dit île, dit isolement, dit encerclé par la mer, et dit huis clos (à plus ou moins grande échelle).

La griffe du diable n’a pas dérogé à la règle, l’auteure nous propose un huis clos insulaire où la découverte d’un cadavre viendra troubler la quiétude des habitants de ce petit microcosme où tous se connaissent. L’auteure connaît parfaitement l’île de Guernesey pour y avoir grandi, et c’est dans un environnement fort qu’elle ancre son histoire. Le paysage est personnifié sous sa plume, et à l’image des lectures de polars nordiques, il faut sentir l’intrigue, il faut arrêter de se focaliser uniquement sur le rythme de l’action pour ressentir le poids d’un environnement, d’un paysage, et se laisser porter. Je trouve ce genre de bouquin tellement immersif qu’ils me laissent un profond sentiment de vide lorsque je les ai terminés, et c’est le cas à nouveau cette fois.

C’est une double enquête que nous propose Lara Dearman : à travers les yeux d’un flic d’un côté, auprès d’une jeune journaliste de l’autre, revenue sur son île natale après plusieurs années passées dans l’agitation londonienne. Loin de l’éternelle gueguerre flic/journaliste que nous proposent la majorité des polars, ils évoluent dans une sorte de cohésion et de respect mutuel, les rendant assez attachants pour qu’on ait envie de les retrouver ensemble dans une prochaine enquête. C’est une sorte de cold case qui émerge lentement sous nos yeux, et il faudra un certain acharnement de la part de nos deux protagonistes pour délier les langues et faire resurgir des secrets enfouis depuis plusieurs décennies.

Autre aspect qui m’a beaucoup plu, c’est le côté mystique et légendes qui est utilisé, à bien escient, par l’auteure, ajoutant encore un peu plus de mystère à cette histoire bien sombre.

On retrouve une traditionnelle alternance passé/présent, le passé étant matérialisé par des chapitres rédigés en italique, où l’auteure donne la parole à un individu bien étrange dont nous suivrons l’évolution, notamment par le biais d’introspections dont nous serons les témoins privilégiés et qui nous amènerons, un temps du moins, plus de questions qu’ils n’apporteront de réponses…

Le mot de la fin

Ça faisait un bail que je n’avais pas été autant conquise par un bouquin ! Lara Dearman a une écriture qui sonne très « Peter May » et j’ai bien retrouvé le calme et le flegme qui caractérise le thriller anglais.

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