Editions La bête noire, Editions La Bête Noire Robert Laffon, Français, Non classé, Polar/thriller français

Inexorable – Claire Favan

Stupeur au moment de découvrir les premiers avis de lecteurs qui ont été plus rapides que moi à découvrir le dernier livre de Claire Favan : il semblerait que mon auteure française préférée ait décidé de faire une parenthèse dans les thrillers pour nous offrir un livre complètement différent que ce à quoi elle nous avait habitués.

Effarement de me dire que cette fois peut-être, je ne vais pas accrocher, parce que vous savez que je suis une lectrice étroite d’esprit qui se complet dans un seul et unique genre littéraire, le thriller pur et dur !

Claire Favan a donc décidé de sortir de sa zone de confort pour son 7è roman, s’orientant vers ce que je qualifierai de « roman noir domestique » (oui j’invente des genres moi !). J’aime ces auteurs qui trouvent le courage de bousculer leur lectorat, et qui prennent des risques en nous proposant quelque chose de différent.

Est-ce que j’ai aimé ? Supsense… Je vous en parle juste après la 4è de couverture !

Je vous parle aujourd’hui d‘Inexorable, de Claire Favan, paru en octobre 2018 aux Editions La Bête Noire.

L’histoire (4è de couverture)

Vous ne rentrez pas dans le moule ?

Ils sauront vous broyer.

Inexorables,

les conséquences des mauvais choix d’un père.

Inexorable,

le combat d’une mère pour protéger son fils.

Inexorable,

le soupçon qui vous désigne comme l’éternel coupable.

Inexorable,

la volonté de briser enfin l’engrenage…

Ils graissent les rouages de la société avec les larmes de nos enfants.

PRO-DI-GIEUX !

Si vous envisagez de faire des enfants à plus ou moins court terme, ne lisez pas ce livre maintenant, ou réfléchissez-y à deux fois avant qu’il ne soit trop tard ! Je plaisante ! Un petit trait d’humour avant la plongée dans les sombres abysses d’Inexorable.

Nous rencontrons ici une famille à priori banale, qui mène une gentille petite existence en façade. Le père, la mère, l’enfant, Milo, 4 ans. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, au début de ma lecture j’ai peur de tomber sur un livre trop gentil pour moi (à croire que j’avais oublié pendant un instant qu’il était écrit par Claire Favan…). Heureusement, rapidement, tout fout le camp ( sadique va ! ). Suite à un événement malheureux, l’équilibre de la famille se retrouve fragilisé, les bases qui l’a constituaient s’effondrent et enfin, on rentre dans le vif du sujet. Je ne vous en dirai pas plus, la 4è de couverture étant plus que mystérieuse, je ne souhaite pas vous spoiler quoi que ce soit de l’intrigue.

C’est donc à partir de cette « rupture » dans l’histoire que les problèmes vont commencer pour la mère et pour l’enfant. L’enfant parce qu’il va devenir ingérable, en proie à des crises de violence terribles, la mère parce qu’elle est seule à tout affronter : son gamin qui est broyé par une terrible souffrance qui le ronge et fait de lui un être incontrôlable, les difficultés qu’il a maîtriser sa colère au quotidien, le système scolaire complètement dépassé, isolant le petit comme s’il était un pestiféré, mais aussi la société au sens large, incapable de leur venir en aide, les enfermant dans une spirale infernale, un cercle vicieux dont il leur sera inexorablement impossible de sortir en un seul morceau.

Impossible de ne pas accrocher à l’écriture de Claire Favan. C’est clair, c’est vif, ça coule tout seul, ça claque quand il faut histoire de te donner un petit coup de fouet au passage, elle n’a pas peur des mots Claire, elle n’a pas peur d’utiliser des termes violents pour nous bousculer, pour qu’on comprenne que derrière son intrigue plutôt soft par rapport à ce qu’elle nous avait habitués, se cache quelque chose de beaucoup plus profond. Pas besoin de cadavres à foison, de serial killer et d’enquête policière au fameux 36 pour noircir vos heures de lecture, parce que finalement la réalité peut être bien plus sombre que n’importe quel roman noir.

Pas d’édulcorant, pas de filtre, on est dans le vrai ici, dans la réalité qui dérange, celle qui émeut, bouscule, nous fait frissonner… Tout le monde peut se reconnaître ici, cela pourrait arriver à n’importe lequel d’entre nous. Et pourtant dans cet océan de noirceur, il y a cet espoir qui illumine le livre, le seul rayon de soleil dans cette vie misérable, issu de cet amour maternel qui lie ces deux êtres envers et contre tout.

Se pose néanmoins la question suivante : jusqu’où peut-on aller pour protéger son enfant ? Indéniablement, loin… lorsqu’un enfant est en souffrance, en danger, c’est le cœur de la mère qui parle, c’est le mécanisme de l’instinct primaire et quasi bestial pour sauver son petit qui s’enclenche. Rien n’est plus puissant que l’amour d’une mère, rien n’est plus dévastateur que la rage de celle qui nous a donné la vie, quitte à franchir la ligne rouge sans possibilité de retour en arrière.

Je ne me suis pas identifiée à Alexandra, la mère de famille. Je n’ai pas d’enfant, je n’ai aucun instinct maternel et ne serai jamais maman, mais je me suis sentie proche d’elle, j’ai souffert avec elle, j’ai ressenti une infinie empathie envers cette pauvre âme qui se bat seule contre tout et contre tous.

Le mot de la fin

Claire Favan sait se renouveler, pour nous épater, nous émouvoir, nous écorcher ou nous sidérer.

Préfacé par Gabriel Favan, le fils de l’auteure, j’ai rarement eu mes émotions aussi égratignées par une préface… pour des raisons trop personnelles pour que j’en parle ici.

Un roman puissant que je vous conseille de découvrir à tour prix !

7 réflexions au sujet de “Inexorable – Claire Favan”

  1. Oh là, très tentant celui-là ! J’ai honte de le dire mais je n’ai pas encore eu l’occasion de découvrir la plume de Claire Favan. Il faut que je m’y mette et ça tombe bien : je ne compte pas avoir d’enfants :-p

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