Les lectures islandaises se suivent et ne se ressemblent pas depuis septembre dernier ! Ce que j’apprécie chez eux c’est que chacun des auteurs que je lis a réussi à créer son univers, à imposer sa griffe, très différente de ses confrères, ce qui donne un formidable panel de talents à découvrir dans cette littérature noire islandaise que j’aime tant.
Je lis Arni Thorarinsson depuis plusieurs années et après avoir épuisé toute sa bibliographie traduite en français, enfin, voilà le p’tit nouveau et c’est pour moi le meilleur de la série !
Je vous parle aujourd’hui de Treize jours, écrit par Arni Thorarinsson, et paru courant octobre aux Editions Métailié.
L’histoire (4è de couverture)
Treize jours, c’est le délai que sa dernière petite amie, banquière recherchée par la police, a donné à Einar pour la rejoindre à l’étranger. Treize jours, c’est le temps qu’il va lui falloir pour décider s’il veut accepter la direction du grand journal dans lequel il a toujours travaillé. Treize jours, c’est le temps qui sera nécessaire pour trouver qui a tué la lycéenne dont le corps profané a été retrouvé dans le parc. Quelque chose dans son visage rappelle à Einar sa propre fille, Gunnsa, quand elle était un peu plus jeune et encore innocente. Mais aujourd’hui Gunnsa est devenue photographe et travaille dans le même journal que son père ; elle s’intéresse de près à ces adolescents paumés et ultra connectés qui fuguent ou disparaissent, elle a plus de ressources et d’audace pour faire avancer l’enquête — et moins de désillusions.
Un thriller de société !
Si Arni Thorarinsson se différencie de ses confrères islandais en écrivant des livres plus axés sur l’analyse de la société islandaise que sur la partie thriller pur, Treize jours dénote vraiment des précédents livres de cette série car l’aspect thriller (investigations, rebondissements, etc.) est vraiment plus accentué par rapport à ce dont l’auteur nous avait habitués. Ici, plein feu sur l’enquête journalistique ! Un cadavre est retrouvé atrocement mutilé, et c’est assez inhabituel sur cette petite île paisible pour mettre les journalistes du pays dans un état d’excitation proche de l’hystérie.
Nous retrouvons comme habituellement notre équipe de journalistes au Journal du Soir, là où on les avait laissés dans le précédent opus. J’apprécie énormément le personnage principal d’Einar, un vrai professionnel à la vie personnelle relativement compliquée, un personnage haut en couleur, ronchon quasi permanent mais au bon cœur sans limite et très investi dans ses recherches.
L’auteur nous plonge dans une société islandaise où tout fout le camp, la jeunesse se drogue, dérive sur les réseaux sociaux, se prostitue… Ce sont des thèmes très récurrents de la littérature islandaise, parce que le pays est en train de vivre une mutation de sa société depuis plusieurs années et que forcément, ça inspire ses artistes et ses auteurs. Il y a toujours une sorte de nostalgie chez les auteurs islandais, le « c’était mieux avant » résonne quasi systématiquement chez eux.
Treize jours possède un rythme d’intrigue que je ne connaissais pas à l’auteur, les rebondissements sont légion et confèrent une dynamique très intéressante à l’histoire. L’écriture se veut précise, détaillée, empreinte d’une certaine sensibilité que j’apprécie beaucoup et que j’ai plaisir à retrouver tome après tome.Et comme à chaque fois, je tiens à saluer le travail de traduction d’Eric Boury qui arrive mieux que personne à retranscrire les mots des auteurs nordiques.
Le mot de la fin
Pour moi, Treize jours est le meilleur livre de l’auteur. Je les ai tous appréciés de manière différente, mais celui-ci a fait plus vibrer mon cœur de lectrice de polars que les autres, grâce à son intrigue résolument plus dynamique que ses prédécesseurs.
Même si c’est toujours préférable de commencer une série dans l’ordre, il peut se lire de manière indépendante.
Je valide, et je recommande !
Vous pouvez retrouver ma chronique précédente de l’auteur via le lien suivant (tous les autres livres ont été lus avant la création de mon blog, donc non chroniqués) :
1 réflexion au sujet de “Treize jours – Arni Thorarinsson”