On connaît l’Italie pour ses bonnes pâtes, ses paysages grandioses et sa Dolce Vita, mais on moins pour ses auteurs de thrillers. Et pourtant, il y en a du beau monde à découvrir ! Ilaria Tuti est LA révélation 2018 de La Bête Noire !
Ami lecteur, tu veux du glauque, une atmosphère qui te file les chocottes et la chair de poule ? J’ai ce qu’il te faut ! La superbe couverture à l’ambiance nordique annonce la couleur dès le début, vous allez frissonner à la lecture de ce vrai bon thriller !
Je vous parle aujourd’hui de Sur le toit de l’enfer, de l’auteure Ilaria Tuti, paru récemment aux Editions La Bête noire.
L’histoire (4è de couverture)
Dans les montagnes sauvages du Frioul, en Italie, le commissaire Teresa Battaglia, la soixantaine, la langue acérée et le cœur tendre, est appelée sur les lieux d’un crime pour le moins singulier : un homme a été retrouvé mort, les yeux arrachés. A côté de lui, un épouvantail fabriqué avec du cuivre, de la corde, des branchages… et ses vêtements ensanglantés.
Pour Teresa, spécialiste du profilage, cela ne fait aucun doute : le tueur frappera à nouveau. Elle va devoir rassembler toute son énergie et s’en remettre à son expérience pour traquer cette bête humaine qui rôde dans les bois. Si tant est que sa mémoire ne commence pas à lui faire défaut…
Atmosphère, atmosphère !
Tu sais qu’il y a de très fortes chances que le bouquin te plaise quand tu le commences et que tu n’arrives pas à le lâcher après trois pages lues. Habituellement je n’arrive pas à comprendre comment un auteur fait pour m’embarquer aussi rapidement dans un intrigue, ici par contre, j’ai tout de suite compris ce qui a fait que j’ai littéralement plongé dans les profondeurs de ce livre. Ilaria Tuti a réussi, en quelques lignes, quelques pages seulement, à planter son décor de manière à créer une sorte « d’aura » à son intrigue, où l’environnement prend une place importante, créant ainsi une bulle dans laquelle le lecteur se retrouve enfermé sans possibilité d’en sortir. L’ambiance est lugubre, malsaine, j’allais dire pesante mais c’est un doux euphémisme par rapport à ce que j’ai ressenti durant ma lecture. Ce n’est pas un livre d’épouvante, et pourtant je me suis sentie mal par moment tant le sentiment d’angoisse était présent en moi (et là Monsieur Serial Lecteur me voit débarquer dans le salon « je viens lire en bas avec toi parce que j’ai trop peur toute seule dans la mezzanine hein…« ). A la manière des auteurs nordiques, l’environnement, le paysage et les lieux prennent beaucoup de place, accentuant la tension narrative d’un livre qui porte déjà en lui tous les codes du thriller.
Côté personnages, je me suis régalée, et le mot est faible, aux côtés de la commissaire Teresa, acariâtre de prime abord, qui se retrouve collée aux basques par un jeune premier qui sort de l’école de police, tout beau, tout frais, tout neuf avec ses jolies chaussures toutes propres, et qui tente de se faire une place dans son équipe. Je vous entends d’ici « ouaiiiiiisss le cliché, la vieille flic aigrie qui s’en prend au p’tit nouveau, faible et qui va s’écraser et se morfondre d’être tombée sur une vieille harpie en guise de cheffe.« . Et bien, pas du tout ! Déjà, parce qu’on va vite se rendre compte que Teresa cache en fait une personne ultra sensible, ensuite parce que notre jeune nouveau ne va pas se laisser faire et va tout faire pour tenir tête à sa patronne tout en essayant d’être dans ses petits papiers. Ça donne quelques scènes truculentes, avec une Teresa hallucinée que quelqu’un ose lui parler comme ça, et j’ai souvent souri à la lecture de certains dialogues qui contrebalancent complètement l’aspect très noir du récit en y apportant un vrai rayon de soleil qui nous réchauffe entre deux horreurs.
Parlons du style
Ce que j’apprécie particulièrement avec les femmes qui écrivent des thrillers, c’est qu’elles sont capables de raconter les pires horreurs tout en utilisant une écriture quasi poétique, mélodieuse par moment. Les mots sont soigneusement choisis, les métaphores aussi, qui servent à donner du corps à la narration, elles réveillent nos sens de manière, elles créent cette ambiance pesante, elles titillent aussi nos angoisses parce qu’elles nous touchent au plus profond de nos entrailles.
Ne cherchez pas un livre qui va à cent à l’heure, du genre artillerie lourde et litres de sang versés à chaque chapitre… Je dirais que Sur le toit de l’enfer est bien plus subtile que ça en fait. Comme dans tous les thrillers d’ambiance, l’auteur(e) préfère développer l’atmosphère plutôt que de nous servir un livre aux multiples rebondissements à la 24H chrono. Que ça soit clair, je suis autant adepte de l’un que de l’autre. Je ne me suis pas ennuyée un seul moment malgré l’épaisseur respectable du bouquin (400 pages tout de même), parce que mon esprit était accaparé par tout ce qui gravitait autour des cadavres et de l’enquête. J’ai le sentiment que je garde plus en mémoire ce genre de thrillers, au détriment de ceux où l’action ne s’arrête jamais, parce qu’ils réveillent en moi de fortes émotions dont j’ai du mal à me défaire, même plusieurs mois après.
Le mot de la fin
Un thriller absolument captivant, qui a réussi haut la main le très difficile exercice que de passer après la lecture du dernier livre de mon auteur chouchou ! Une histoire sombre, une écriture profonde et des émotions à fleur de peau, Sur le toit de l’enfer est un magnifique thriller que je vous recommande chaudement !
Un livre à ne pas manquer !