« 19 millions d’exemplaires vendus dans le monde » et voilà que moi, je découvre seulement maintenant Peter James ! Alors autant je suis hyper au fait au niveau des auteurs français, autant j’ai tendance à délaisser un peu les auteurs étrangers (à part les islandais) et je me rends compte que je peux passer à côté d’auteurs vraiment excellents simplement par pu chauvinisme !
Toucher mortel s’inscrit dans une série, celle du commissaire Roy Grace, et malgré le fait que c’est mon premier roman de cet auteur, je n’ai ressenti aucune gêne dans ma lecture et il peut être lu de manière totalement indépendante.
Je vous parle aujourd’hui de Toucher mortel, de l’auteur britannique Peter James, et paru chez Fleuve Editions.
L’histoire (4è de couverture)
Vilain petit canard lorsqu’elle était enfant, Jodie Bentley a deux rêves dans la vie : être belle et devenir riche. Le premier réalisé – avec un petit coup de pouce de la chirurgie plastique –, elle travaille désormais ardemment sur le deuxième. Sa philosophie concernant l’argent est simple : on peut soit le gagner, soit se marier avec. Le mariage, facile. C’est se débarrasser du mari après coup qui s’avère compliqué, et qui requiert un réel talent. Rien de mieux que la pratique pour se perfectionner…
De son côté, le commissaire Roy Grace subit la pression de la part de son supérieur et sa précédente affaire lui donne encore des insomnies. De plus, l’enquête sur la disparition de sa femme Sandy est relancée grâce à de nouveaux éléments, alors qu’un ancien adversaire fait son grand retour. Mais pire que tout, il est convaincu qu’une veuve noire opère en ville. Une femme à l’esprit venimeux et mortellement efficace. Grace réalise bien vite qu’il a sous-estimé sa dangerosité…
Bonne surprise !
Je vous avoue que j’ai eu un peu peur de lire thriller féminin à la Mary Higgins Clark, lorsque j’ai découvert la 4è de couverture. Une belle jeune femme, qui cherche à se marier avec de vieux hommes très riches, et qui les tue ensuite pour récupérer leur fortune, ça fait un peu mante religieuse et cliché niveau thriller, il faut bien l’avouer. Les certitudes (et surtout les à priori), étant faits pour être bousculés, je me suis lancée dans cette lecture qui s’est finalement révélée relativement plaisante.
Malgré une intrigue relativement classique, l’auteur a réussi à captiver mon attention malgré tout, notamment parce que le personnage de Jodie se révèle être bien plus complexe qu’il n’y paraît. Cette femme, cette veuve noire, on devrait la détester pour tout ce qu’elle est, pour son goût pour l’argent, pour son impatience à se trouver une nouvelle proie alors que sa précédente n’est pas encore refroidie. Et pourtant, Peter James a réussi à provoquer en moi un sentiment « d’humanité » envers elle, en nous dévoilant peu à peu son enfance, ses souffrances et son passé familial compliqué. Bien sûr, elle est loin d’être une enfant de chœur, mais on peut comprendre les effets catastrophiques que les douleurs psychologiques ou un manque d’amour peuvent infliger à un esprit fragile. Manipulatrice, calculatrice, sans aucune empathie pour les hommes qu’elle utilise, elle est en fait quelqu’un de très seul et se prend toujours à rêver au grand amour. D’une complexité toute relative, ce personnage a réussi à attirer ma sympathie malgré tout.
Côté enquête, ça part dans tous les sens, plusieurs intrigues isolées se rejoignent pour n’en former qu’une seule (classique me direz-vous), on y retrouve les principaux ingrédients qui font d’un thriller un bouquin qui se lit bien : une équipe de flics sympa, le commissaire Roy plutôt agréable qu’on accompagne aussi bien dans sa vie professionnelle que personnelle aux côtés de sa femme et de son fils, une enquête qui piétine, des fausses pistes, une chasseuse qui devient proie parce qu’elle se retrouve en possession d’une clé USB contenant des informations hautement confidentielles… Les chapitres très courts donnent un sentiment d’urgence et de tension, le dernier tiers du livre a d’ailleurs un rythme très intéressant qui fait qu’on l’avale d’une traite !
Le mot de la fin
Vous l’aurez compris, la mécanique est bien huilée, Peter James surfe sur tous les codes du genre pour nous proposer un thriller grand public, bien adapté pour découvrir le genre noir pour les non-initiés.
Pas un coup de coeur, mais un bon moment de lecture qui m’a donné envie d’en découvrir d’autres de l’auteur. J’apprécie de lire des thrillers classiques parfois, ça a un côté rassurant, inutile de trop réfléchir, on déconnecte de notre réalité pour se laisser bercer par l’intrigue.
Je recommande !