Chacun sa vérité est le 2è livre que je lis dans le cadre du Prix des Nouvelles Voix du Polar 2018 des Editions Pocket. Après une première lecture qui ne m’a pas convaincue, je vous en parlais avant-hier, cette fois, c’est une belle surprise et enfin une chronique positive que j’ai à vous proposer !
Je ne connaissais pas encore cette auteure, mais je suis toujours intéressée pour découvrir les auteurs de polar nordique.
Je vous parle aujourd’hui de Chacun sa vérité, de l’auteure suédoise Sara Lövestam, paru aux Editions Pocket.
L’histoire (4è de couverture)
« Si la police ne peut rien pour vous, n’hésitez pas à faire appel à moi. »
Pour gagner sa vie tout en restant sous les radars, Kouplan propose ses services comme détective privé. Se faire invisible, évoluer dans la jungle du Stockholm underground : il connaît. Kouplan est sans papiers. Ancien journaliste d’investigation dans son Iran natal, il s’estime capable de prendre une première cliente, dont la fillette a disparu. Pour une raison mystérieuse, elle aussi souhaite éviter l’administration… Dès lors, de bête traquée, le clandestin se fait chasseur.
Excellente découverte !
Sara Lovestam s’affranchit clairement des codes du polar nordique pour nous proposer quelque chose de très différent de ce qui est habituellement publié sous cette étiquette. La littérature noire nordique, soit ça passe, soit ça casse pour moi, pas de demi-mesure ! Je voue un culte à certains auteurs et j’en fuis d’autres comme la peste parce que je trouve le rythme ennuyeux à mourir et bien trop gentillet à mon goût.
Ici, l’auteure s’attache à mettre en avant des personnages qu’on ne trouve que rarement dans ce genre littéraire : pas de flic alcoolique, pas de super journaliste enquêtrice, pas d’équipe de flic aux méthodes bien rodées pour traquer un meurtrier. Pas même de meurtre, pas de sang, pas de cadavre non plus… Juste une disparition, et puis une mère désespérée qui fait appel à un réfugié iranien tout juste installé en tant que détective en free lance en attendant d’obtenir ses papiers qui le feront sortir de la clandestinité. Une chose les lie tous les deux : le sentiment de peur. Peur de ne pas revoir son enfant, peur d’être attrapé par la police et d’être reconduit à la frontière. Ce sont deux chemins de vie cabossés qui se croisent, et c’est ce qui les rapproche et qui fait qu’ils se comprennent… Ce sont donc deux personnages principaux que nous avons ici, les personnages secondaires sont très peu présents, ce qui crée ainsi une sorte de bulle qui les enveloppe tous les deux, et dans laquelle nous évoluons à leur côté. On ne comprend pas forcément toujours les choix et les réactions de chacun, ce sont deux êtres singuliers, mais on les suit inlassablement, et des questions émergent très rapidement sur ces comportements et réactions pour le moins étranges. On commence à entrevoir la fin relativement tôt, mais ça ne m’a pas posé de problème dans ma lecture, parce que je n’étais pas sûre de là où l’auteure voulait nous emmener, et que je cherchais à avoir la confirmation que mes doutes étaient fondés.
Si l’action n’est pas forcément l’élément moteur de l’intrigue, celui qui crée le suspense, l’auteure joue surtout sur une ambiance pesante pour créer un climat suspicieux et particulièrement sombre qui vous collera à la peau. J‘ai ressenti une sorte de mal être, voire de spleen, durant une partie de ma lecture, parce que Sara Lövestam a une certaine faculté à transmettre des émotions fortes à ses lecteurs, émotions exacerbées par la fragilité de ces deux êtres marqués par une vie compliquée et une émotivité à fleur de peau.
Côté intrigue, la recherche de l’enfant disparue, ainsi que le manque, le vide, prennent toute la place dans le récit. L’enquête n’est pas forcément menée tambour battant, le rythme de l’intrigue n’est pas des plus vifs, mais ça a fonctionné pour moi car j’ai trouvé que l’histoire avait beaucoup de mystères, et j’ai particulièrement accroché au personnage de Kouplan, profondément humain.
Le mot de la fin
Un vent de nouveauté dans l’univers du polar nordique !
Enfin un thriller qui sort des intrigues classiques que l’on retrouve partout ! Un bon moment de lecture, rapidement lu car très court, mais aussi parce qu’il est assez difficile de s’en détacher une fois commencé !
Chacun sa vérité est tout ce qu’il me fallait pour me remettre d’aplomb face au coup de mou littéraire que je subis actuellement !
Je recommande !
et le deuxième est encore meilleur 😉
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Et bien je vais me le prévoir très vite alors je pense 🙂 Merci du conseil en tout cas ! tu vois, visiblement nous sommes très en phase au niveau de nos lectures Yvan 🙂
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