Coup de coeur, Editions Nouveaux Auteurs

Nuit blanche – Nicolas Druart

Alerte jeune talent !!!

Vous ne connaissez pas encore Nicolas Druart ? C’est normal, car il vient tout juste de sortir son premier thriller, un premier opus très remarqué car, comme vous pouvez le voir sur une des photos ci-dessous, Franck Thilliez en personne le conseille ! Nuit blanche a d’ailleurs obtenu le Prix du suspense psychologique 2ème édition 2018. Avouez que ça claque quand même, un bandeau comme ça sur son premier bouquin. Bon, je crains toujours l’effet marketing des bandeaux judicieusement positionnés sur les livres, parce que je ne suis pas du genre à me laisser influencer même si c’est le grand patron du thriller français qui est dessus. Je me suis fait ma propre opinion, et… ça a fonctionné ! Tellement bien que c’est presque le seul livre que je n’ai pas abandonné depuis début juillet, c’est dire si je l’ai aimé !

Je vous parle aujourd’hui de Nuit blanche, de Nicolas Druart, paru aux Editions Nouveaux Auteurs.

L’histoire (4è de couverture)

Une tempête dévastatrice, une atmosphère lugubre et la faucheuse qui erre… Le cocktail d’une nuit d’horreur !

Saint-Florentin, trois mille deux cents habitants répartis dans un isthme, encerclés par le Lot. Un hôpital reclus dans les bois et une tempête qui déferle sur le village. Julie est interne dans un des services du centre hospitalier et n’aspire qu’à une seule chose, une nuit de garde calme. Mais l’arrivée d’un nouveau patient vient bouleverser ses projets. Un homme plongé dans le coma, escorté par deux gendarmes, va perturber la quiétude du centre hospitalier. Aussitôt après son admission, les tragédies s’enchaînent. Une nuit d’enfer se profile.

Qu’on me sorte de cet hôpital de fou !

Un hôpital coupé du monde une nuit entière pendant une tempête et à cause des inondations, un dangereux et mystérieux prisonnier qui débarque dans le service, une équipe soignante où tous sont plus fracassés du ciboulot les uns que les autres, ça fait un peu cliché dit comme ça… Et pourtant ça fonctionne ! L’auteur a réussi à mettre en place une atmosphère lourde et stressante, un peu à la Shining bien que les deux histoires n’ont de seul point commun qu’elles se déroulent toutes deux en huis clos.

Le huis clos est un exercice dangereux en littérature, n’est pas Sartre qui veut, et il est souvent redouté par les auteurs du fait de sa complexité, et par les lecteurs qui peuvent craindre de tourner en rond durant leur lecture. Le sujet est ici parfaitement maîtrisé par Nicolas Druart qui déroule son intrigue dans un style nerveux, accroissant de manière constante l’angoisse qui s’empare des personnages, et qui se transmet naturellement aux lecteurs il faut bien l’avouer. Le sentiment d’être prisonnier et de ne pas pouvoir s’échapper de cet hôpital de dingue, où les meurtres sauvages se succèdent, est constant et renforce encore notre crainte de faire une mauvaise rencontre au détour d’une page ou d’un couloir. Immersion totale garantie ! Les rebondissements sont légions, la technique du cliff hanger est largement utilisée histoire de nous tenir en haleine et de relancer la machine aux moments un peu plus calmes, ce qui rend la lecture très dynamique et …

Concernant les personnages, ils ont tous un petit quelque chose qui les rend suspect, un petit quelque chose de décalé aussi. Les apparences sont trompeuses, et tous sont, chacun à leur manière, complètement ravagés du ciboulot. Je n’aime pas les personnages lisses et sans relief, et ce n’est clairement pas le cas ici, entre la dépressive et hyperémotive qui pleure absolument tout le temps, l’interne teigneuse qui a chaud dans la culotte dans des circonstances qui ne sont guère propices à ce genre de divertissements, etc, l’auteur nous offre tout un panel de personnalités aussi diverses que variées, ce qui donne un sentiment de joyeux bordel où rien n’est cadré et où la moindre étincelle peut faire imploser l’équilibre précaire dans lequel ils sont. Je ne me suis pas forcément attachée à eux, je ne les ai pas forcément trouvés sympathiques non plus, mais je n’ai pas besoin de ça pour aimer un livre en fait… D’ailleurs j’ai même eu par moment envie d’en claquer quelques-uns J

On ressent clairement l’impact que le métier de Nicolas Druart peut avoir dans son livre. Il est infirmier de profession, le lieu de déroulement de l’action n’a donc pas été choisi au hasard. C’est un milieu qu’il connaît, il maîtrise parfaitement le fonctionnement d’un service et il s’est appuyé dessus pour son intrigue.

Le mot de la fin

Et ben, y a du level pour un premier thriller ! Enchantée de poursuivre ma découverte des jeunes talents littéraires français, toujours plus nombreux et plus inventifs !

Si les personnages passent une nuit blanche dans ce livre, assurément vous aussi vous risquez d’en passer une parce que ce bouquin est in-lâ-chable ! Et croyez-moi en période de grosse déprime littéraire comme celle que je traverse en ce moment, ça vaut de l’or !

Je recommande chaudement !

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